Brèves

L’analyse de LaRouche sur la stratégie militaire américaine

jeudi 6 juin 2002

Le 28 mai, à l’occasion de la journée américaine de commémoration des morts de la guerre, Lyndon LaRouche s’est adressé à un public réuni à Washington ainsi qu’aux milliers de personnes qui le suivaient en direct sur le web. Son discours d’une heure a été suivi d’environ deux heures de dialogue, auquel ont notamment participé des membres du comité de campagne du Parti démocrate et du Congressional Black Caucus, ainsi qu’un groupe d’anciens membres du gouvernement Clinton.

LaRouche s’est concentré sur la stratégie militaire américaine - ce qu’elle est actuellement et ce qu’elle devrait être - en rappelant les leçons tirées des guerres précédentes. Il a en particulier évoqué l’exemple du général Douglas MacArthur, qu’il considère comme l’un des plus grands généraux de l’histoire américaine. « En tant que commandant, il a fait plus que quiconque pour les Etats-Unis. Il a fait la guerre dans le Pacifique, dans des circonstances qui paraissaient désespérées ; il l’a conduite à un dénouement couronné de succès, avant même Hiroshima. Il a mené quelques dures batailles (...) mais aucune bataille inutile (...). MacArthur avait ainsi un sens de l’économie de guerre. Il ne faisait pas la guerre pour tuer des gens (...) Le but du combat guerrier était (...) de gagner la paix (...). La stratégie américaine était d’amener le Japon à se rendre. MacArthur ne voulait pas tuer des Japonais. Il voulait gagner la guerre, en utilisant la puissance stratégique et logistique des Etats-Unis, mobilisés pour créer une situation dans laquelle les Japonais et leurs institutions accepteraient la paix comme alternative à la guerre. Voilà comment nous menions la guerre. »

LaRouche a poursuivi : « Il existe un principe qui est en jeu aujourd’hui, et vous voyez bien à quoi je veux en venir au sujet de la politique militaire actuelle qui, franchement, est immorale et folle. Et je souhaite que notre pays y mette un terme (...) Ce qu’il faut faire, c’est utiliser le pouvoir dont on dispose pour créer les conditions dans lesquelles l’ennemi acceptera une solution pacifique au conflit. C’est ainsi que nous devrions aborder nos problèmes aujourd’hui. Cessons de nous comporter en gendarme du monde (...) allant partout dans le monde, tuant des gens en disant qu’ils sont des Etats-voyous ou pourraient détenir des armes de destruction de masse ou héberger des terroristes. Cette politique est stupide, elle est criminelle. »

LaRouche a souligné : « Nous savions mieux nous y prendre autrefois : en bâtissant une défense stratégique, en profondeur, reposant principalement sur une puissance économique, une puissance économique physique ; en accroissant la puissance productive du travail, comme Roosevelt l’a fait pendant les années 30 lors de la reprise ; en construisant notre système d’éducation, en ouvrant des usines, créant de nouveaux emplois productifs, pas des emplois de société de consommation mais des emplois de société de production. Des exploitations agricoles qui fonctionnent, des machines-outils qui marchent. Arrêtons d’être une société de consommateurs, comme nous le sommes devenus en dégénérant, et revenons à une société de producteurs. Nous avons la capacité aux Etats-Unis aujourd’hui, en tant que nation, d’assurer, d’établir notre sécurité, à l’échelle mondiale, presque sans tirer le moindre coup de feu, où que ce soit sur cette planète. Ce que nous devons faire, c’est tirer les leçons de l’histoire des siècles derniers, notamment celle de Roosevelt, et mettre au point un plan de reconstruction d’une économie mondiale qui pourrit, qui s’écroule, en nous disant : nous allons jouer notre rôle pour corriger une économie qui a échoué. »