Brèves

Un ambassadeur des Etats-Unis demande que LaRouche soit censuré par la presse

mardi 8 octobre 2002

Dans une lettre parue le 20 septembre dans le journal égyptien semi-officiel Al Ahram, l’ambassadeur américain en Egypte, Richard Welch, faisait état des nombreux articles de presse publiés à l’occasion du premier anniversaire du 11 septembre. Il y déplorait que de nombreuses « voix dans les médias mettent en doute l’identité de ceux qui ont planifié et exécuté les attentats et énoncent d’incroyables théories de la conspiration sans la moindre preuve à l’appui ». Selon l’ambassadeur Welch, certains journaux « ont publié des commentaires de chroniqueurs expérimentés, selon lesquels certains gouvernements ou des groupes autres qu’Al-Qaïda en étaient les auteurs. » Il mentionne aussi un professeur de sociologie qui « a passé presque une demi-heure à essayer de répandre le doute sur la culpabilité d’Al-Qaïda, allant même jusqu’à impliquer le gouvernement américain ».

L’ambassadeur américain prétend que « la plupart des gens dans le monde acceptent les nombreuses preuves de la responsabilité d’Al-Qaïda », sans toutefois préciser de quelles « preuves » il parle, en dehors des interviews par la chaîne de télévision Al Jazeera de prétendus agents d’Oussama ben Laden revendiquant les attentats. Dénonçant de tels articles qui pourraient « ternir la réputation des médias égyptiens aux yeux du monde », M. Welch a appelé à la censure : « J’espère que les rédacteurs garderont cela à l’esprit et qu’ils exerceront leur jugement rédactionnel lorsqu’ils passeront en revue des articles ou des chroniques à paraître dans leurs publications. »

Cette ingérence flagrante dans les affaires internes d’un pays souverain a soulevé un tumulte en Egypte, où un groupe d’intellectuels a appelé à l’expulsion de l’ambassadeur américain Richard Welch et à le déclarer « persona non grata ». Pour sa part, la Société des journalistes égyptiens a condamné son appel à la censure. Dans une déclaration publiée en arabe dans Al Ahram du 24 septembre, elle s’étonnait « du mépris de l’ambassadeur des Etats-Unis pour le principe de liberté d’expression et d’édition », rejetant « sa tentative de manipuler ce principe au profit du point de vue de l’administration américaine ». L’intervention de Welch « est considérée comme une initiative inacceptable, qui viole l’indépendance de la presse, telle que la garantissent la Constitution et le Droit. »

Bien que Welsh se soit abstenu de le préciser, ses propos visaient l’analyse de Lyndon LaRouche sur les événements du 11 septembre, qui a rencontré un écho très favorable dans la presse égypienne et d’autres pays arabes. Les idées de LaRouche, non seulement sur les sujets liés au 11 septembre, mais également sur les développements économiques, politiques et stratégiques en général, ont été largement et régulièrement répercutées dans la presse égyptienne. De plus en plus, LaRouche est reconnu comme la voix de l’« autre Amérique », la « véritable Amérique », et sa campagne présidentielle est vue d’un bon oeil.

Ainsi, en août, Sohair Soukary a réalisé une longue interview de LaRouche pour Al-Ahram et une pléthore d’articles, notamment des entretiens avec LaRouche, est parue à l ’occasion de l’anniversaire du 11 septembre. Entre le 7 et le 13 septembre, le quotidien saoudien Al-Watan et sa version arabe égyptienne, Al-Ahram Al-Arabi, ont repris des articles de l’EIR sur le 11 septembre, tandis que la traduction arabe de la déclaration de LaRouche, « L’affaire Pollard n’a jamais fini », a été publiée en première page d’actualités du site web Middle East Online et dans le quotidien saoudien Al Watan ; elle a également été largement diffusée sur le réseau. De nombreux éditoriaux de la presse du Golfe comportaient des références à l’analyse de LaRouche sur les attentats du 11 septembre. Le quotidien Al-Bayan, basé à Dubai, a mentionné deux fois LaRouche à propos du 11 septembre, dans un éditorial de son supplément politique et dans des commentaires en page « Arab Affairs ». Le 13 septembre, le même journal a publié une tribune libre du général (c.r.) égyptien Hosam Swelam, citant largement LaRouche. Le journal séoudien Asharq Al-Awsat, le plus grand quotidien arabe basé à Londres, a mentionné à plusieurs reprises la « théorie de LaRouche » sur la faction du « complexe militaro-industriel »/« conflit de civilisation », notant son rôle clé dans les événements du 11 septembre. Il a déclaré que LaRouche avait formulé cela le jour même du 11 septembre 2001, lors d’une interview en direct à la radio américaine.

C’est cette couverture massive de LaRouche et de ses idées qui a tellement fait enrager l’ambassadeur Welch.