Par Karel Vereycken, septembre 2025.
L’influence de Peter Thiel sur l’administration Trump ne cesse de croître. En 2016, il était l’un des rares oligarques de la Silicon Valley issus des secteurs de la technologie et de la fintech à soutenir Trump. JD Vance, déjà présenté par beaucoup comme le successeur de Trump, doit sa carrière au soutien financier et politique de Thiel, qui a financé son élection au Sénat en 2022 et a convaincu Trump de le choisir comme colistier et vice-président.
Peter Thiel
Une fois obtenu son diplôme à Stanford, le germano-américain Thiel travaille comme commis, avocat spécialisé en valeurs mobilières, rédacteur de discours, puis négociant en produits dérivés au Crédit Suisse, l’un des leaders mondiaux de ce secteur et un nom qui revient régulièrement dans des affaires de blanchiment d’argent lié au trafic de drogue. Récemment, en mai 2025, le Crédit Suisse a été reconnu coupable et condamné à une amende pour implication dans un blanchiment d’argent lié à un réseau de drogue bulgare, mais la banque demeure « trop importante » pour que ses dirigeants puissent finir en prison (Too Big To Jail).
Thiel utilise l’argent gagné en spéculant pour investir dans les technologies de l’information et l’intelligence artificielle. Après avoir fondé Thiel Capital Management en 1996, il cofonde PayPal, puis Clarium Capital, un fonds spéculatif macroéconomique mondial basé à San Francisco. En 2003, il lance Palantir Technologies, une société d’analyse de big data dont il est le président depuis sa création. Les systèmes d’IA prédictive de Palantir sont utilisés par des entreprises industrielles de nombreux pays, mais aussi par les forces de défense, de renseignement et de sécurité, tant aux États-Unis (NSA, FBI, etc.) qu’à l’étranger (Israël, Ukraine).
En 2005, Thiel lance Founders Fund qui, via Privateer Holdings, détient 76 % de Tilray, le plus grand investisseur mondial dans « la marijuana légale » qui a convaincu le gouvernement allemand de dépénaliser la consommation de cannabis en 2024. Thiel a été le premier investisseur extérieur de Facebook et a fondé une myriade d’autres sociétés d’investissement.
Thiel annonça d’avoir signé un contrat pour que son corps soit congelé après sa mort, un rituel propre à la secte des transhumanistes dont font partie également Elon Musk ainsi que Larry Ellison, grand mécène de L’Institut Tony Blair.
Le « corpus » doctrinaire des titans de la droite tech fait aussi beaucoup référence à George Lucas, Star Wars, et à l’œuvre de J. R. R. Tolkien, véritable obsession de Thiel, qui a lu la trilogie plus de dix fois, et baptisé plusieurs de ses compagnies en empruntant au Seigneur des anneaux (Palantir, Valar Ventures, Mithril Capital…). Thiel veut être « immortel comme les elfes », et le transhumanisme, en gros, c’est cela.
Tout comme le CEO de Palantir Alex Karp, Thiel siège dans le comité directeur de la société Bilderberg, dont il ne rate aucune rencontre.
Apocalypse
Le 10 janvier 2025, juste après l’investiture de Trump, Peter Thiel publie dans le Financial Times un article intitulé « Un temps pour la vérité et la réconciliation ».
Prophétiquement, il écrit : « Le retour de Trump à la Maison-Blanche augure de l’apocalypse des secrets de l’ancien régime. Les révélations de la nouvelle administration ne justifient pas la vengeance : la reconstruction peut aller de pair avec la réconciliation. Mais pour que la réconciliation ait lieu, il faut d’abord la vérité. »
Essayons de comprendre. En grec, le mot apokálypsis signifie simplement « révélation ». Dans la religion chrétienne, il apparaît comme le premier mot de l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament. Mais pour déchiffrer le sous-entendu de ces formulations énigmatiques, il faut pénétrer la mentalité philosophique de Thiel et saisir le code de son langage.
Thiel a raison lorsqu’il dit que pour maintenir leur domination sur « les masses », de nombreux gouvernements américains, sous l’influence de divers lobbies, de la mafia et des intérêts financiers, ont supprimé l’information, la discussion et les débats sur des questions clés.
Tout cela paraît bien séduisant. Révéler les secrets les plus sombres de l’histoire des États-Unis et du monde, les éclaircir, réconcilier la population américaine et faire de l’Amérique un grand pays, qui pourrait être contre ? Pourtant, l’article de Thiel dans le Financial Times est trompeur quant à sa véritable pensée.
René Girard
Aspect clé pour comprendre le personnage, Peter Thiel a été séduit par les théories d’un de ses professeurs à Stanford, le philosophe « catholique » réactionnaire René Girard (1923-2015), dont il finance la plupart des recherches contemporaines à son sujet, ce qui agace la plupart des experts de Girard qui affirment que l’entrepreneur technologique interprète mal le philosophe. De son côté, l’actuel vice-président JD Vance affirme haut et fort que c’est Peter Thiel qui l’a converti à la philosophie girardienne.
Pour rappel, Thiel faisait partie d’un petit groupe de lecture animé par Girard lui-même, qui se réunissait toutes les deux semaines sur le campus de Stanford, dans une caravane datant du tremblement de terre de Loma Prieta en 1989. Les dix membres de ce groupe pouvaient échanger directement avec l’auteur de La violence et sacré (1972) et de Mensonge romantique et vérité romanesque (1961).
Paul Leslie, lui-même membre de cette secte, résume avec enthousiasme la théorie de Girard :
Le postulat de Girard est clair : dominé par la passion, l’homme n’est pas enclin à accomplir le bien, mais se laisse guider par l’envie (source d’avidité, de luxure et de jalousie) qui le conduit à la rivalité, dégénérant fatalement en conflit. La violence est inhérente à la nature humaine et, au lieu de la réprimer en élevant l’homme à la raison fondée sur l’agapè (l’amour universel), les « dirigeants sages » doivent organiser la violence pour la maîtriser.
En réalité, Girard propose une version policée des arguments fascistes développés par l’idéologue synarchiste [1] savoyard Joseph De Maistre (1753-1821) dans son Traité sur les sacrifices, publié en 1822 en annexe à ses Soirées de Saint-Pétersbourg.
Tout comme Girard et Peter Thiel, De Maistre s’opposa virulemment aux Lumières et à Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), car il pensait naïvement que l’homme, usant de son libre arbitre, était enclin à réaliser, par son action créatrice, sa véritable nature, celle d’accomplir le bien.
Selon De Maistre :
Pour les branches les plus féodales du Vatican, Dieu (et ses prétendus représentants sur Terre) devient forcément inutile en tant que sauveur de l’homme si ce dernier est bon par nature.
Puisque de nombreuses cultures, voire presque toutes, ont pratiqué diverses formes de sacrifice (y compris le sacrifice humain), Demaistre en déduit que le sacrifice humain est l’apanage de l’homme. Logique non ?
Dieu lui-même a sacrifié son propre fils Jésus pour racheter l’humanité. Qui pourrait faire autrement ? La société ne peut être sauvée qu’en renforçant l’autorité absolue du pape et de l’État. Et la rédemption des âmes des élites coupables ne peut être obtenue qu’en sacrifiant la vie (innocente) des peuples. C’est dans cette perspective prétendument religieuse que Demaistre a applaudi Napoléon, qui a conduit à la mort toute une génération de Français pour le bien de son Empire et de ceux qui lui vendait des armes.
Le « moment straussien »
Une fois convaincu de la nature maléfique de l’homme, Thiel s’intéresse à Carl Schmidt, Leo Strauss et Alexander Kojève, dont les analyses et solutions synarchistes lui semblent aller dans la bonne direction, quoique insuffisantes. Seul René Girard propose des réponses satisfaisantes.
Il présente son point de vue sur ces auteurs dans un article de 30 pages intitulé « The Straussian Moment », un essai court et plutôt cryptique publié en 2007 dans un livre intitulé Politics and Apocalypse, réunissant divers auteurs.
Guerre à l’Islam
Pénétré de cette mentalité girardienne, où la violence définit la nature profonde de l’humanité, Thiel tente d’expliquer l’histoire. Evoquant les attentats du 11 septembre (excluant l’idée d’une éventuelle complicité interne aux États-Unis), il prend le cas des pilotes saoudiens fanatiques pour affirmer que seuls ceux qui ont de puissantes convictions religieuses peuvent triompher de cultures ayant renoncé à l’idée de donner sa vie pour une autre cause que sa propre existence.
Il critique la mollesse du président Bush, qui refusait de croire que l’ennemi était l’Islam : « Bush, qui se qualifie lui-même de conservateur religieux, ne peut se résoudre à croire que c’est la religion qui compte vraiment. » Il faut se rendre à l’évidence : « Les faits bruts du 11 septembre exigent un réexamen des fondements de la politique moderne. » Implicitement, Thiel suggère qu’une partie du « moment straussien » qu’il appelle de ses vœux devrait être et sera une réponse violente et mondiale de l’Occident aux attaques qui lui inflige le reste de la planète.
C’est dans cette matrice mentale qu’il faut situer le soutien récent apporté par Elon Musk, un vieux pote de Thiel, à des hooligans devenus politiciens comme Tommy Robinson de l’English Defense Ligue (EDL). Ce dernier bénéficie de protections du plus haut niveau de l’oligarchie américaine, en particulier de l’idéologue britannique Douglas Murray, éminence grise de l’internationale identitaire animée par le Néerlandais Geert Wilders, le turbulent Américain Steve Bannon, le Français Eric Zemmour et les néo-conservateurs américains feu David Horowitz du Freedom Center et Robert Spencer de Jihad Watch. Horowitz est considéré comme celui qui a formaté Stephen Miller, le chef de cabinet adjoint et une des plumes de Donald Trump avec qui il entretenait une correspondance. D’après Le Canard Enchaîné du 24 septembre, Tommy Robinson semble disposer de financements conséquent d’outre-Atlantique, notamment le milliardaire américain Robert Shillman, grand mécène du Freedom Center.
Au cours de l’histoire, selon Thiel, la religion et l’État (la cité) furent tous deux des sources constantes de violence, finissant par s’épuiser mutuellement comme les meules d’un moulin. Leur incompatibilité systémique était l’essence même du traité de Westphalie de 1648, accordant à chaque souverain le droit de choisir sa religion et son mode de gouvernement.
Bien sûr, l’engagement transcendantal d’un État-nation fondé sur la séparation de l’Etat et de la religion, mais dans un dialogue permanent, constructif et fructueux, comme celui esquissé par le roi Henri IV pour mettre fin aux guerres de Religion à l’intérieur de la France, ou une polyphonie d’États-nations, semble une vision complètement étrange à l’esprit de Thiel.
John Locke
Ignorant totalement les apports de Nicolas de Cues, d’Érasme, de Thomas More et de l’humanisme de Leibniz à l’inspiration des pères fondateurs des États-Unis, Peter Thiel veut nous faire croire que le « fondateur définitif » de l’Amérique est le philosophe britannique John Locke (1632-1704), dont les principes furent le socle de l’identité des États-Unis et des démocraties libérales occidentales en général. Pour Locke, note Thiel, « le premier et le plus fort désir que Dieu a implanté dans les hommes » n’est pas l’amour pour lui ou pour les autres, « mais le sain souci de sa propre préservation ».
Et puisque « le travail constitue la plus grande partie de la valeur des choses dont nous jouissons dans ce monde », le milliardaire conclut, sans transition, que « l’avarice n’est plus un péché mortel, et il n’y a rien de mal à l’accumulation infinie de richesses ».
Mais dans un monde capitaliste, y compris dans la jeune Amérique, poursuit-il, « les débats violents sur la vérité – qu’ils portent sur des questions de religion et de vertu ou sur la nature de l’humanité – entravent la conduite productive du commerce. Il est donc préférable que ces questions soient occultées. »
Thiel partage pleinement l’idée de Locke selon laquelle la nature humaine est si complexe qu’elle nous est inaccessible. Elle n’est rien de plus qu’une sorte de « X », une inconnue dans une équation bien trop complexe pour être résolue, mais qui « favorise une expansion progressive au fil du temps, dans le domaine de la liberté humaine ».
Thomas Hobbes
Il fait également l’éloge d’un autre philosophe britannique, Thomas Hobbes (1588-1679), mais en oubliant de mentionner qu’il proposait une dictature orwellienne, un Léviathan, pour assurer la survie de l’humanité en contrôlant depuis le sommet la nature maléfique de l’homme.
Dissimulant sa propre carrière d’accapareur d’argent, Thiel prétend croire en une sorte de Némésis :
Mais ça, c’était en 2007. En 2025, la fortune de Thiel est estimée à plus de 26 milliards de dollars. En août dernier, grâce à ses bonnes relations avec Trump et JP Vance, sa société Palantir a signé un contrat de 10 milliards de dollars sur 10 ans avec l’armée américaine – un accord de grande envergure qui regroupe 75 contrats distincts en un seul cadre global pour répondre aux besoins croissants en matière de guerre.
Comme le dit un article de Quartz du 6 août : « Si l’accord ne garantit pas que le Pentagone dépensera la totalité du montant, il signale un fait tout aussi important : Palantir n’est plus un prestataire de niche. Il devient une infrastructure essentielle pour la conduite de la guerre par l’Amérique – et, de plus en plus, pour la gestion de tout le reste. »
Carl Schmitt
« La politique est le champ de bataille où cette division a lieu, écrit Thiel, où les humains sont contraints de choisir entre amis et ennemis. » Et il ajoute une citation de Carl Schmitt (1888-1985), juriste catholique du régime hitlérien, qui disait : « Si une partie de la population déclare ne plus reconnaître d’ennemis, alors, selon les circonstances, elle rejoint leur camp et les aide. »
Les Américains se souviennent peut-être de la mentalité répugnante de la Guerre froide qui a conduit les frères Dulles à renverser et même à assassiner les dirigeants du mouvement des non-alignés : « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous. »
Cela jette également une lumière effrayante sur la déclaration du président Trump, conforme à l’état d’esprit de Thiel, lors des funérailles de Charley Kirk le 21 septembre 2025. Alors que son épouse Erika affirmait que son mari, comme Jésus, aurait pardonné à son assassin, puisque Jésus nous dit « d’aimer nos ennemis » pour ce qu’ils ont de meilleur, Trump clama son désaccord, à la fois bouffon et franc :
Quelles que soient ses faiblesses, écrit Thiel, « la vision politique de Schmitt saisit l’étrangeté fondamentale de la confrontation actuelle entre l’Occident et l’Islam. » Faisant explicitement référence aux croisades, qu’il admire, Thiel se demande si l’Occident trouvera la détermination de « répondre à l’Islam avec la même férocité que celle avec laquelle il l’attaque aujourd’hui ».
L’armement fourni à Tsahal par Palantir, la société d’IA de Thiel, pour commettre un génocide à Gaza nous apporte une partie de la réponse. Mais son PDG nous rappelle qu’il faut choisir ses ennemis avec le plus grand soin, « car on sera bientôt comme eux ».
Alexandre Kojève
Bien sûr, dans un monde doté d’armes nucléaires, le risque est énorme entre amis et ennemis. Mais un désarmement unilatéral est impossible. Une autre façon d’aborder le problème, note Thiel, est l’idée utopique développée par un autre synarchiste, l’hégélien Alexandre Kojève (1902-1968), qui croyait que « la fin de l’Histoire serait marquée par l’abandon définitif de toutes les questions difficiles. L’humanité elle-même disparaîtrait, mais il n’y aurait plus de conflit ».
Kojève :
Ce qui resterait, selon Carl Schmitt, ce n’est « ni la politique ni l’État, mais la culture, la civilisation, l’économie, la morale, le droit, l’art, le divertissement, etc. », en fait le genre de Meilleur des mondes imaginé plus tard par Aldous Huxley.
Léo Strauss
Cependant, pour diriger un monde devenu l’enfer d’un Jardin des délices terrestre, tel que le peintre flamand Jérôme Bosch l’a dépeint au début du XVIe siècle, il faut une sorte de Léviathan et, pour le faire adopter, le genre de mensonges que Léo Strauss, pervertissant la conception des « mensonges phéniciens », considérait comme essentiels. Schmitt est conscient que « la question cruciale à se poser [sera de savoir] sur qui retombera le pouvoir effrayant qu’implique un monde englobant l’organisation économique et technologique ».
Mais diriger un monde aussi artificiel exige une « religion de la technicité » ayant foi dans le « pouvoir et la domination illimités sur la nature, ainsi que dans le potentiel illimité de changement et de bonheur de l’existence naturelle de l’homme dans ce monde ». Pour Thiel, la solution semble à portée de main : Palantir, l’IA et son emprise sur Trump et JD Vance.
Pour Schmitt, cette unité artificielle ne peut être réalisée que par la figure obscure de l’Antéchrist qui, selon Thiel, « prendra subrepticement le contrôle du monde entier à la fin de l’histoire humaine en séduisant les gens avec la promesse de ‘paix et de sécurité’ ».
Dans ce contexte, Thiel cite abondamment Leo Strauss (1899-1973), parrain idéologique des néfastes néoconservateurs américains (Wolfowitz, Perle, Kagan, Nuland, Bolton, Pompeo, etc.), qui ont à plusieurs reprises mené le monde au bord de la conflagration thermonucléaire, sous les administrations démocrates comme républicaines. Si l’on espérait que Trump mettrait fin à leur influence sur la Maison-Blanche, avec Thiel, rien n’a vraiment changé.
Strauss, écrit Thiel, nous rappelle « une situation extrême où l’existence même ou l’indépendance d’une société est en jeu ». La guerre en est une. Ce qu’une société décente fera en temps de guerre « dépendra dans une certaine mesure de ce que l’ennemi – peut-être un ennemi absolument sans scrupules et féroce – la force à faire ». Par conséquent, « il n’existe aucune limite définie à l’avance, aucune limite assignable à ce qui pourrait devenir de justes représailles ». De plus, « les considérations qui s’appliquent aux ennemis étrangers peuvent tout aussi bien s’appliquer aux éléments subversifs au sein de la société ».
Apocalypse Now
Aujourd’hui, conclut Peter Thiel,
Son discours a des accents prophétiques et messianiques. Pour lui, comme pour de nombreux collaborateurs de Trump, derrière la révolution de l’intelligence artificielle, c’est le salut de l’humanité qui est en jeu. Il l’a exprimé très clairement dans une interview avec Peter Robinson :
L’obstacle est que trop de gens restent attachés à la vision des Lumières de « la bonté naturelle de l’humanité », dont l’importance cruciale pour l’avenir immédiat de l’humanité a été puissamment soulignée en 2022 par la fondatrice et présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, dans Les dix principes d’une nouvelle architecture de sécurité et de développement.
Pour Mme LaRouche et son défunt mari, l’économiste et penseur américain Lyndon LaRouche, la survie réussie de l’humanité est en soi une démonstration incontestable que, jusqu’ici, malgré ses parts obscures, l’humanité peut agir et accorder sa propre nature sur les lois de l’univers.
Thiel (comme Locke, Hobbes, Schmitt, Strauss et Girard) pense au contraire que l’homme, défini par ses basses passions et ses envies, ne peut arrêter la guerre par la raison et le dialogue :
Pour Girard et sa secte, seul le massacre de boucs émissaires (innocents), en tant que mythes sacrificiels fondateurs, peut calmer et effrayer le plus grand nombre pour qu’il se soumette à la dictature mentale que cherchent à lui imposer les oligarques et leur caste de grands prêtres crypto-technocratiques.
Jacques Attali, dans son livre Bruits (PUF, 1977), développa des théories semblables en prétendant que « La musique apparaitra, dans les chapitres suivants [de son livre], comme trouvant son origine dans le meurtre rituel, dont elle est un simulacre, forme mineure de sacrifice et annonciatrice du changement. » (p. 10)
Il n’y a qu’une seule phrase sur laquelle nous sommes entièrement d’accord avec Peter Thiel, et nous lui suggérons fortement de se la répéter haut et fort à lui-même, ainsi qu’à Donald Trump et à JD Vance :







