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Deux responsables sont cités : Robert Murray, ancien cadre de l’OTAN et officier britannique, et Stuart Peach, ancien président du Comité militaire de l’OTAN. Le projet initial remonte apparemment à la première administration Trump, aux États-Unis, avant d’être repris par l’administration Biden.
Le butin serait considérable pour les banques participantes. Etant donné que tous les pays de l’OTAN ont convenu, lors de la réunion de juin dernier, de faire passer à 5 % la part de leur PIB consacrée aux dépenses militaires (qui atteint actuellement 2 à 3 %), les dépenses totales de défense devraient augmenter d’environ 1900 milliards de dollars !
Que proposent-ils ? Selon un article de MoneyVox rédigé avec l’AFP le 7 mars, qui cite Murray, le modèle de cette banque, baptisée « Defense, Security and Resilience Bank » (DSRB), est celui d’une « banque multilatérale, à l’image de la Banque européenne d’investissement, qui serait financée en partie par les États actionnaires, l’idée étant de faire appel à des capitaux européens et américains ».
Comment fonctionnerait-elle ? Étant donné qu’obtenir un prêt pour des équipements stratégiques est souvent le parcours du combattant pour les PME, la DSRB offrirait aux banques commerciales des garanties, que les PME utiliseraient pour obtenir des crédits à long terme à des conditions plus favorables. Parallèlement, l’institution émettrait des obligations notées AAA. Ce niveau de qualité de crédit donnerait aux États membres accès à un nouveau canal de financement. Plutôt que de dépendre uniquement des emprunts souverains, ils pourront lever des fonds en plaçant ces titres auprès d’investisseurs du monde entier.
Et quelles sont les banques qui se sont déjà positionnées pour obtenir une part du gâteau ? JPMorgan Chase, Commerzbank, ING Group, RBC Capital Markets et Landesbank Baden-Württemberg. Robert Murray envisage de lever quelque 135 milliards de dollars, somme qui serait avancée par les actionnaires publics et les partenaires institutionnels. « Mais seule une fraction de ce capital, entre 10 et 20 %, serait effectivement versée en espèces, le reste étant appelable en cas de besoin, ce qui est une pratique courante dans le secteur », a déclaré Robert Murray à l’AFP.
En réalité, cela signifie la création d’une nouvelle bulle, gigantesque, que certaines des plus grosses banques internationales sont déjà prêtes à piller, cette fois-ci grâce à une économie de guerre florissante et pour le plus grand malheur des peuples. Bonjour aussi les conflits d’intérêts entre une organisation « multilatérale », faite pour servir l’intérêt public, et de grosses banques privées multinationales qui ne vivent aujourd’hui que de la spéculation financière, au détriment des économies productives, et grâce à une économie de guerre qui pourrait conduire, à l’âge du nucléaire, à l’extinction de notre espèce.
La bonne nouvelle est que la manœuvre n’ait pas réussi. Est-ce pour autant la fin de l’histoire ? On dit, hélas, que cette initiative a pu être coulée par des intérêts financiers locaux, qui auraient déjà élaboré des alternatives nationales pour faire la même chose !
Arrêtons la guerre et l’économie de guerre et retrouvons notre économie productive (agriculture, industrie, science et technologie) !

