Intervention de Jasper Machogu, président de Fossil Fuels for Africa (Kenya) lors de la
conférence internationale organisée le 12 et 13 juillet 2025 à Berlin par :
- l’Institut Schiller,
Par Jasper Machogu, président de Fossil Fuels for Africa, Kenya.
Bonjour depuis Kericho, au Kenya. Je m’appelle Jasper Machogu et je dirige l’organisation « Hydrocarbures pour l’Afrique » (Fossil Fuels for Africa).
Le message que j’adresserai à l’Institut Schiller aujourd’hui est que, tout en prônant bien évidemment la paix dans le monde et en craignant l’éclatement d’une troisième guerre mondiale, je sais que ce dont mon peuple en Afrique a aussi besoin, ce sont des combustibles fossiles. Car nous disposons d’abondantes ressources, notamment du pétrole, du gaz et du charbon, que nous pouvons utiliser pour alimenter nos économies, améliorer l’agriculture et produire les quatre piliers de la civilisation moderne. De cette manière, nous pourrons instaurer la paix entre nous.
Donc, pour l’Afrique, le premier enjeu, c’est l’agriculture. Je vous rappelle que plus de 70 % de la population africaine en dépend pour sa subsistance. Et l’un des meilleurs moyens d’améliorer ses conditions de vie est l’utilisation d’engrais, ces engrais chimiques qui ont vraiment amélioré la production dans les pays développés.
Or, si l’on considère notre utilisation d’engrais, elle est très faible : 20 kilos par hectare, contre 120 ou 150 kilos aux États-Unis. En Europe, c’est 100 à 150 kilos, en Inde, 250, en Chine, 360, contre 20 kilos par hectare en Afrique. C’est très, très faible.
C’est pourquoi, si vous regardez les rendements, du maïs par exemple, c’est 2 tonnes à l’hectare, contre 11 à 12 tonnes aux États-Unis.
Le deuxième « intrant », c’est l’eau, et le troisième, c’est la mécanisation. C’est comme ça que je le vois. Les machines agricoles amplifient nos capacités de production et vont nous permettre de mettre fin au travail pénible en Afrique.
Un dernier élément est la valeur ajoutée qui résultera de l’industrialisation. Nous avons une abondance de produits agricoles auxquels nous devrions ajouter de la valeur. Au lieu de simplement exporter des produits bruts vers des pays occidentaux et asiatiques, pourquoi ne pas créer des industries chez nous, au Kenya ? Pourquoi ne pas construire des usines ici et transformer notre thé, notre maïs, notre café, notre cacao, tous les produits que nous produisons ici ? De cette façon, nous garantirons à notre population des emplois et une part de la plus-value.
Il y a d’autres piliers indispensables pour une société moderne, notamment le ciment et le plastique. Dans mon pays, la vie commence dans une maternité recouverte de plastique et se termine dans une unité de soins intensifs recouverte de plastique. Et même si les gens disent que le plastique nuit à l’environnement, ses avantages l’emportent sur ses inconvénients. Et de loin, de très loin, en effet !
Enfin, sans acier ni ciment, impossible d’avoir des constructions modernes, des routes modernes, des hôpitaux modernes ou encore des barrages.
Par conséquent, nous ne pouvons pas avoir les piliers de la civilisation moderne sans les combustibles fossiles. L’énergie, c’est la clé, et nous disposons de tout ce qu’il faut. Nous allons donc exploiter nos mines, nos gisements de pétrole, de charbon et de gaz naturel.
Permettez-moi de dire que l’utilisation des combustibles fossiles va changer l’Afrique et la transformer bien au-delà de ce que la plupart des gens peuvent imaginer.
Pour conclure cette longue réflexion, j’affirme que l’Institut Schiller fait un travail formidable en plaidant pour la paix dans le monde. C’est pourquoi je vous dis bravo, car tout le monde doit la défendre. Mais j’insiste sur ce point : les combustibles fossiles changeront la donne en Afrique.


