Dialogue des cultures

Helga Zepp-LaRouche au Forum culturel de Beijing 2025

vendredi 17 octobre 2025

Helga Zepp-LaRouche lors de sa participation au Forum culturel de Beijing.
Tobias Faku, Institut Schiller

Par Tobias Faku

Les 23 et 24 septembre, des centaines de hauts fonctionnaires chinois et des personnalités du monde entier, dont la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, se sont retrouvés pour une discussion hautement enrichissante sur l’histoire, la culture et l’apprentissage mutuel. Organisée à Beijing par le Groupe de communication internationale de Chine (CICG) et l’Académie des études chinoises et mondiales contemporaines, cette conférence avait pour thème « Échanges et apprentissage mutuel : respecter la diversité des civilisations ».

Dans son discours d’ouverture, Yu Yingfu, vice-président du CICG, évoqua quelques exemples historiques d’échanges d’idées pacifiques entre civilisations, notamment l’expédition vers l’Ouest du diplomate et explorateur chinois Zhang Qian (138-126 av. J.-C.), atteignant le Xinjiang puis la Bactriane (nord de l’Afghanistan).

Cette expédition posa les bases des routes commerciales baptisées au XIXe siècle « Routes de la soie », qui étaient non seulement des voies pour le commerce des biens, mais aussi des voies d’échanges scientifiques et culturels.

Yu mentionna également les sept voyages de l’amiral Zheng He dans les océans occidentaux jusqu’en Afrique de l’Est, ainsi que la propagation du bouddhisme de l’Inde vers la Chine, soulignant la nécessité, à notre époque, d’échanges et d’apprentissage mutuel pour une vision commune de l’avenir et le progrès de l’humanité.

Dans le cadre de ce forum, Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et directrice de l’Institut Schiller international, participa à une table ronde sur le thème « Promouvoir la paix et le développement dans le monde par les échanges et l’apprentissage mutuel entre les civilisations ».

Dans son intervention, elle a appelé à sortir l’Occident de l’isolement qu’il s’impose vis-à-vis de la majorité mondiale et à rejoindre un dialogue des civilisations pour un nouveau paradigme de développement.

A lire en anglais : le discours intégral de Mme Helga Zepp-LaRouche.

L’ancien vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng, appela à utiliser les technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle (IA), pour rendre le savoir culturel plus accessible à la population.

Lors de la conférence, plusieurs projets de ce type furent présentés, dont celui de la Bibliothèque nationale de Chine, qui a mis à la disposition du public 143 000 volumes de livres chinois anciens grâce à la numérisation et à l’IA. La Fédération chinoise des cercles littéraires et artistiques donna un aperçu de ses efforts pour rassembler tous les mythes, chants, ballades, épopées et légendes anciens, ce qui constituera, une fois achevé, la plus grande base de données de littérature populaire au monde.

L’objectif de la Chine de construire une bibliothèque numérique pour la technologie et la science, afin de promouvoir les connaissances scientifiques et de faire de la Chine une puissance technologique, a également été mis en avant.

Un intervenant évoqua la coopération du Musée de Shanghai avec le Conseil supérieur des antiquités égyptiennes (CSA), qui déboucha sur la plus grande exposition internationale d’objets de l’Égypte ancienne jamais organisée ces dernières décennies, intitulée « Au sommet de la pyramide : la civilisation de l’Égypte ancienne ». Cette exposition a attiré 2,77 millions de visiteurs à Shanghai et généré 30 milliards de vues en ligne. L’intérêt suscité fut tel que le Musée de Shanghai décida de rester ouvert 24 heures sur 24 durant les derniers jours de l’exposition. Le Musée collabore désormais avec des archéologues égyptiens pour des projets de fouilles conjointes.

L’accent mis à promouvoir les classiques fut repris par David Gosset, fondateur de l’Initiative globale Chine-Europe-Amérique. L’orateur souligna l’importance des œuvres de Platon, de Confucius et de Dante pour établir des bases culturelles solides.

« La sagesse ne naît pas d’un code, confia-t-il. Elle se cultive par la réflexion, l’étude de l’histoire, de l’éthique, de la littérature et de l’art, les sciences humaines. »

L’objectif ultime de l’IA doit donc être l’amélioration de l’humanité tout entière.

Si l’on compare ce niveau de discussion à l’idéologie libérale occidentale dominante, dénuée de valeurs, où il n’existe plus aucun critère rationnel pour le bien, le beau et le vrai, avec les efforts considérables déployés par la Chine et d’autres pays du Sud pour promouvoir leurs plus grandes traditions philosophiques et culturelles, on comprend clairement quelle partie du monde est en déclin et quelle autre en plein essor. Il est temps pour l’Occident d’abandonner ses idées toutes faites sur les cultures des nations du Sud global – des idées restant, à bien des égards, des vestiges de l’ère coloniale et néocoloniale qui touche à sa fin historique. Promouvoir les aspects créatifs de l’âme humaine doit redevenir le seul objectif de l’éducation. Dans le domaine de la créativité, il n’y a aucune place pour le chauvinisme national. Les découvertes faites par chaque génie sont un enrichissement éternel pour toute l’humanité.

Les nations occidentales sont devenues des sociétés sans fondement historique et philosophique, déconnectées du meilleur de leur propre héritage. Aussi les citoyens de bonne volonté doivent-ils tout mettre en œuvre pour sortir de cette situation et garantir qu’au prochain Forum culturel de Beijing, les gouvernements et les institutions du « Nord global » soient représentés de manière significative pour rejoindre cette initiative civilisationnelle mondiale.