Du 2 au 4 octobre 2020 s’est tenu à Saint-Dié-des-Vosges (88), le Festival international de géographie (FIG), cette année sur le thème (du ou des) « Climat(s) ». Avec des dizaines de conférences, de rencontres et une Foire au livres, le FIG est un rendez-vous apprécié par tous permettant aux chercheurs, enseignants, auteurs et grand public d’échanger sur des questions de fond qui doivent se penser dans le temps long.
Voici la transcription de la présentation « La géopolitique du climat » de Karel Vereycken, rédacteur au mensuel Nouvelle Solidarité et coordinateur principal de l’étude de S&P, Le New Deal Vert, comment sortir du piège de la finance verte.
Bonjour à tous,
Le nom de Saint-Dié résonne dans mon esprit comme un des berceaux de l’humanisme et de la Renaissance des sciences en Europe. N’est-ce pas dans cette ville que vers 1500 vit le jour, sous le nom de « Collège vosgien » créé par le chanoine Vautrin Lud, un chapitre des Frères de la vie commune, ce grand mouvement éducateur venu apporter ce que le cardinal-philosophe Nicolas de Cues appellera « la docte ignorance », un concept repris de Socrate qui disait : « Je sais que je ne sais rien. »
A cet époque, au début du XVIe, face à un Empire espagnol se proclamant tout puissant, bien que courant en réalité vers la faillite, et face à une église romaine triomphante se prétendant la seule, l’unique et la vraie, une poignée d’humanistes, animés par l’esprit d’Erasme de Rotterdam et d’autres avant lui, soulignèrent l’importance de cette docte ignorance pour tout travail scientifique, tout en prenant le temps de rire un bon coup des théologiens et grands prêtres de la science et du savoir.
Or, aujourd’hui, lorsqu’on entend des mots…