Pas un lundi ne passe, depuis quelques mois, sans que se déroule dans une grande ville allemande une manifestation de citoyens furieux clamant « nous sommes le peuple ! »
Si bon nombre des manifestants « battent le pavé » pour exprimer leur rejet d’une politique d’affrontement avec la Russie et les politiques d’austérité qu’on lui impose, force est de constater que l’oligarchie financière cherche à se mettre à l’abri de la colère populaire, en la détournant vers les victimes de la crise, notamment les immigrés.
A la tête de cette opération, selon la presse allemande, une équipe plurinationale et anonyme de douze personnes qui pilote le mouvement PEGIDA (Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident), qui cherche à s’implanter dans toute l’Europe. Pour comprendre aujourd’hui l’émergence d’un mouvement de masse synthétique contre « l’islamisation de l’Occident », il faut en identifier la matrice conceptuelle et en retracer l’historique.
Ce qui suit complétera utilement tout ce qu’a pu en dire Jacques Cheminade, lors d’un colloqué organisé par l’Académie géopolitique de Paris à l’Assemblée nationale, où il a identifié les « racines britanniques du terrorisme ».
Car PEGIDA et ses clones ne sont rien d’autre qu’un produit de grande consommation élaboré par le géopoliticien britannique nonagénaire Bernard Lewis.
Bernard Lewis
Né en 1916 à Londres, Lewis est un historien, professeur…