Certains se demanderont pourquoi accompagner ce travail de Cody Jones sur l’évolution de l’univers depuis 542 millions d’années, d’un article sur Nicolas de Cues et en particulier, sur son ouvrage, Le Traité du Béryl [1] ?
Il n’est pas rare de nos jours que des férus de philosophie et de métaphysique connaissent le nom de Nicolas de Cues. Mais combien sont-ils ? Se comptent-ils par dizaines, centaines, voire quelques milliers à travers le monde ?
Et puis, de Cues était un cardinal, ayant vécu entre 1401 et 1464. En quoi un théologien a-t-il pu contribuer à ce sujet hautement scientifique, bien avant que l’église en soit venue à accepter la validité de la Science ?
Ce sont ces certitudes souvent assenées, malheureusement, par des sources tout à fait officielles de l’enseignement public et religieux, que cet article compte commencer à ébranler.
Nicolas de Cues est d’abord la figure la plus éclatante de la Renaissance européenne.
Homme de droit, ses conceptions politiques furent totalement en avance sur son temps : les êtres humains étant pour lui non seulement doués de raison, contrairement aux animaux, mais libres et égaux entre eux, il proposa un modèle de démocratie républicaine dans lequel l’autorité ne pouvait être légitime que si les peuples lui apportaient leur consentement.
Il fut aussi un grand scientifique. Bien avant Copernic, c’est lui qui remit l’hypothèse héliocentrique de notre système planétaire à l’ordre du jour, contre Ptolémée.
Mais c’est sa réévaluation de la mesure de la circonférence par Archimède qui illustre la force de ses conceptions géométriques. Car, là où Archimède avait tenté de comprendre la nature de la circonférence avec des droites, obtenant son fameux Pi (la constante de tout cercle entre sa circonférence et son diamètre), en inscrivant et circonscrivant un cercle dans un…