Intervention de Chekaraou Halidou Nawaiwa, panafricaniste, Niger, lors de la conférence internationale organisée par S&P et l’Institut Schiller à Paris, les 8 et 9 novembre 2025.
Bonsoir,
je m’appelle Chekaraou Halidou Nawaiwa, je suis un jeune panafricaniste nigérien.
Le thème qui nous réunit aujourd’hui concerne la mobilisation des jeunes pour l’avenir de l’Afrique. Il s’agit, je crois, d’une question de qualité, mais aussi d’un engagement continu de la part de la jeunesse africaine. Un engagement permanent quand on sait comment la jeunesse africaine s’est mobilisée contre la colonisation et comment cela s’est passé.
Cette même jeunesse qui s’est mobilisée pour défendre l’indépendance dans les années 1960. Nous sommes donc en droit de nous demander pourquoi, 65 ans plus tard, cet esprit patriotique continue de croître parmi la jeunesse africaine.
La réponse est simple : parce que les jeunes Africains sont conscients que leur survie dépend de l’avenir du continent africain. Ils sont conscients que sans paix, sécurité et prospérité sur le continent africain, ils cesseront d’exister. Conscients de tous ces défis, de nombreux obstacles menacent aujourd’hui le continent.
Ces problèmes incluent notamment ceux liés à l’insécurité, or aucun développement n’est possible sans un climat de paix. Je fais ce parallèle pour vous ramener à 2011, lorsque l’OTAN a décidé d’envahir la Libye et de détruire ce pays exemplaire dans le cadre de son projet malheureux du Printemps arabe.
Pour nos pays du Sahel, je dirais que le Niger, le Burkina Faso et le Mali en ont payé le prix.
À quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, dix ans plus tard : l’insécurité liée au terrorisme. Alors, que font les jeunes ?
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi des partenaires disposant d’importantes ressources en matière de sécurité sont présents sur notre territoire, mais malheureusement ne font rien. Les problèmes de sécurité ne cessent de s’aggraver, ce qui pousse les jeunes à se poser des questions, et c’est ce qui les a incités à s’engager.
À un moment donné, des gens ont demandé à nos autorités de simplement dire aux bases militaires françaises qui se trouvaient sur notre territoire de faire leurs valises.
D’autant plus que nous savons qu’au Niger, ces bases militaires françaises étaient arrivées sans même l’autorisation de l’Assemblée nationale nigérienne. Malheureusement, à l’époque, de nombreux acteurs de la société civile qui étaient à l’avant-garde de ces luttes ont fini en prison.
Ce que beaucoup de gens aujourd’hui, surtout en Occident, ne comprennent pas, c’est pourquoi les jeunes Africains et Sahéliens défendent les dirigeants militaires de nos pays. La réponse est assez simple : ces chefs militaires, que ce soit au Niger, au Burkina Faso ou au Mali, sont des soldats qui partagent leur point de vue en tant que jeunes Africains et œuvrent pour les mêmes objectifs que les jeunes Africains.
Merci



