Intervention de Carolina Dominguez, responsable du mouvement des jeunes larouchistes au Mexique, lors de la conférence organisée par S&P et l’Institut Schiller à Paris, les 8 et 9 novembre 2025.
L’alliance LaRouche-López Portillo
Comment trouverez-vous le courage et la force de vous battre pour vous-même si vous crachez sur vos propres héros ?
Revenons un peu en arrière, à la période de 1982 au Mexique, sous la direction du président de l’époque, José López Portillo.
La déclaration de Zbigniew Brzezinski, conseiller de sécurité nationale de Jimmy Carter – « Nous ne laisserons pas un Japon se développer au sud des États-Unis » – résumait parfaitement ce que le Mexique avait accompli.
Voici quelques exemples :
En 1981, le Mexique était le pays ayant le plus augmenté sa production alimentaire, avec un taux de croissance annuel de 4,5 %, contre 0,5 % pour les États-Unis, 2,4 % pour l’Asie et 2,3 % pour l’Europe. Nous étions parvenus à une quasi-autosuffisance alimentaire, exploit que nous n’avons pas pu réitérer depuis. Toujours en 1981, les crédits accordés par la Banque nationale de crédit rural ont permis la mise en culture de 6 961 000 hectares de terres, soit 73 % de plus qu’en 1976.
Le Mexique a construit des barrages, autoroutes, centrales hydroélectriques, écoles, hôpitaux, industries chimiques, pétrochimiques et sidérurgiques, les secteurs des transports, de l’agriculture, de l’élevage, de l’éducation et de l’alimentation ont été développés, et, bien sûr, l’énergie nucléaire a été introduite.
En 1981, La Cangrejera était le plus grand complexe pétrolier de la planète, comprenant 20 usines. PEMEX (Petróleos Mexicanos) disposait d’un programme d’investissement de 27 milliards de dollars, soit près de trois fois l’investissement initial du programme de la navette spatiale américaine Columbia.
Un programme d’une telle ampleur et d’une telle complexité technique, mené à bien par notre État-nation souverain sous le mandat de l’un des meilleurs présidents de notre pays, démontre l’immense force dont nous disposons et devrait nous amener à réfléchir à l’immense capacité de développement de notre république, dont les générations futures pourraient légitimement être fières.
L’alliance avec Lyndon LaRouche
Cependant, l’oligarchie financière n’allait pas laisser le Mexique se développer et a lancé une opération politique contre notre pays. Les attaques ont commencé, émanant de ce foyer de venin, le système financier international.
José López Portillo :
Mexico, décembre 1973
Lyndon LaRouche :
Washington, D.C., janvier 2008.
Le 23 mai 1982, López Portillo rencontra personnellement Lyndon LaRouche, spécialiste de l’économie physique. Ce dernier rédigea, à la demande de proches du président mexicain, un document intitulé « Opération Juárez », jetant les bases d’une restructuration visant à empêcher la destruction du Mexique et de l’ensemble de l’Amérique latine par les financiers usuriers internationaux implantés dans ces pays.
Le combat politique mené conjointement par López Portillo et LaRouche reposait sur leur objectif commun : œuvrer pour un avenir où les nations, grâce au développement de la créativité de leurs citoyens, atteindraient la pleine souveraineté et l’indépendance financière, politique, économique et sociale nécessaire à la conclusion d’accords pour le progrès et la paix dans le monde.
C’est précisément ce qui a conduit López Portillo à entreprendre ses actions les plus importantes en tant que dirigeant politique cette année-là :
- moratoire sur la dette extérieure (21 août),
- nationalisation du système bancaire (1er septembre)
- et appel à un nouvel ordre économique international à l’Assemblée générale des Nations unies (1er octobre 1982).
Commentaires de LaRouche sur López Portillo :
(…) Quand on crache sur les héros de sa propre nation, c’est sur soi-même que l’on crache et sur l’avenir de ses enfants. C’est pourquoi Lopez Portillo mérite d’être honoré pour le combat qu’il a mené jusqu’à son dernier souffle. »
Discours de López Portillo à l’ONU :
« Une politique de croissance raisonnable était incompatible avec la liberté de spéculer sur le marché des changes. C’est pourquoi nous avons instauré le contrôle des changes.
« Compte tenu de notre frontière de 3000 kilomètres avec les États-Unis, le contrôle des changes ne peut fonctionner que par le biais d’un système bancaire qui suit les politiques de son pays et de son gouvernement, et non ses propres intérêts spéculatifs et les fluctuations du chaos financier international. C’est pourquoi nous avons nationalisé les banques (…)
« Nous ne pouvons pas échouer. Il y a lieu de s’alarmer. Ce n’est pas seulement l’héritage de la civilisation qui est en jeu, mais aussi la survie même de nos enfants, des générations futures, de l’espèce humaine.
« Faisons en sorte de rendre possible ce qui est raisonnable. Souvenons-nous des conditions tragiques dans lesquelles nous avons créé cette Organisation et des espoirs que nous avions placés en elle. C’est ici et maintenant. »
José López Portillo s’est éteint à l’âge de 83 ans. Au nom de Lyndon H. LaRouche, un groupe de jeunes s’est rendu auprès de sa famille pour lui présenter, ainsi qu’à la nation entière, ses condoléances suite au décès de ce grand patriote. Nous avons déposé une couronne de fleurs sur laquelle on pouvait lire : « Pour son patriotisme. Les jeunes partisans de LaRouche. » Nous avons chanté le negro spiritual « O Freedom » en espagnol.
Mouvement international de jeunes
Les crises sont toujours porteuses d’opportunités. La situation actuelle nous offre la chance d’opérer un changement radical. Il est donc indispensable de créer un mouvement de jeunes qui défende les principes incarnés par ces deux hommes d’État, Lyndon LaRouche et José López Portillo. Ils ont accompli leur mission ; il nous appartient désormais d’élaborer ensemble, lors de cette rencontre à Paris, un programme de coopération et de retourner dans nos pays avec l’espoir, la force et la lucidité nécessaires pour le mettre en œuvre.
Suivons le principe proposé par le poète allemand Friedrich Schiller : « Rendez aux générations passées ce pour quoi vous ne pouvez les remercier directement, en magnifiant ou en accomplissant leur lutte pour le bien-être des générations futures. »
Il ne reste donc plus qu’à dire : « C’est ici et maintenant. »



