Déclaration de Solidarité & Progrès

Abattons le Veau d’or, pas l’agriculture française

mercredi 17 décembre 2025

Abattons le Veau d’or, pas l’agriculture française

Déclaration de Solidarité & Progrès, le 17 décembre 2025 — La terrible crise provoquée par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), un virus affectant des centaines de vaches dans plus d’une centaine d’exploitations, met en lumière les ultimes conséquences néfastes de notre soumission aux marchés financiers, prêts à sacrifier aussi bien les hommes que les bêtes pour préserver leurs profits.

Les causes du désastre

Alors que le virus est endémique sur d’autres continents et que les échanges mondiaux n’ont cessé de s’intensifier, chez nous, au lieu de développer un système d’alerte précoce, en effectuant des tests réguliers, on a préféré, pour faire des économies de bouts de chandelles et par insouciance, fermer les yeux.

Alors qu’on dispose d’un vaccin contre la DNC, reconnu pour son efficacité, sa qualité et son innocuité, on a attendu que le pire arrive pour penser à cette solution.

Aggravant la situation, le lobby agro-industriel, qui prospère grâce aux exportations, continue à s’opposer à la vaccination systématique de nos 15 millions de bovins. S’appuyant sur les standards de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), il allègue qu’un pays qui vaccine contre la DNC, une maladie de catégorie A, perd son statut de « pays indemne ». Or, ce changement de statut a des conséquences considérables sur le commerce.

En l’absence d’accords bilatéraux directs entre Etats pour assurer nos exportations, la vaccination généralisée déclenche un délai d’au moins 14 mois, conditionné à l’arrêt de la vaccination et à l’absence de circulation virale, avant de pouvoir reprendre les exportations. Mais au lieu d’abattre le « Veau d’or » du sacro-saint marché, le gouvernement s’incline au détriment de notre agriculture et de ceux qui la font exister.

Les solutions

Vu ces éléments, S&P se reconnaît pleinement dans les préconisations, avancées d’un commun accord par l’ensemble des syndicats agricoles et la Chambre d’agriculture de l’Ariège (voir image en bas de cette page), qui constituent une alternative crédible à l’euthanasie du troupeau entier en cas de présence d’un animal malade, par la mise en place d’un protocole expérimental prévoyant :

  • abattage systématique exclusif des animaux contrôlés PCR positifs issus d’une suspicion ;
  • quarantaine, c’est-à-dire surveillance PCR hebdomadaire des animaux appartenant à la même unité épidémiologique, pendant 4 à 6 semaines, et surveillance vétérinaire renforcée pour les autres ;
  • lutte intensifiée contre les vecteurs (insectes) et recherche approfondie de l’origine de la contamination ;
  • vaccination massive, rapide et efficace de tous les bovins, au-delà des zones réglementées.

Pris de panique et sous la pression populaire, le gouvernement semble enfin vouloir corriger sa copie. A nous de nous mobiliser pour qu’on abatte le Veau d’or des marchés et non pas notre agriculture.