Wikipedia, un média au service de qui ?

mercredi 19 mars 2025, par Karel Vereycken

Pour nous, militants de S&P, comme pour vous, sympathisants de Jacques Cheminade et du penseur américain Lyndon LaRouche, le phénomène est récurrent. Initialement, bien des gens que nous croisons et avec lesquels nous discutons s’ouvrent aux apports politiques, philosophiques et scientifiques de ces personnalités assez exceptionnelles qui, il faut le souligner, ont sacrifié leur carrière personnelle pour défendre des idées et des projets mettant en cause les privilèges des « élites » dominantes, celles-là mêmes qui conduisent le monde à la guerre et à l’effondrement.

Souvent, ces personnes repartent chez elles, enthousiastes et inspirées, avec, sous le bras, quelques exemplaires de nos journaux et écrits théoriques. Cependant, force est de constater qu’après un bref rallumage de la flamme de la résistance, on assiste parfois à un retour de flamme. Nos correspondants ne décrochent plus le téléphone, ne répondent plus à nos courriels, nous fuient dans les réceptions. Au lieu d’étudier, d’argumenter et de débattre, la mauvaise réputation et le poison du doute leur servent de prétexte pour se laisser voler leur âme par le diable.

Alimentant depuis 30 ans ce doute toxique, les pages Wikipedia consacrées à notre parti, un mouvement régulièrement présenté comme « une secte », « d’extrême droite » et autres inepties et mensonges, visant exclusivement à nous aliéner ceux qui pourraient devenir nos partenaires naturels dans ce combat contre le fascisme financier, qui devrait unifier toutes les nuances de ceux qui participèrent jadis au Conseil national de la Résistance.

Le 2 février, l’hebdomadaire Le Point (avec lequel nous avons bien des désaccords) a réalisé une longue enquête sur les pratiques abjectes de Wikipedia, à l’origine, et en théorie, un projet idéaliste d’encyclopédie participative au service du bien commun.

Non pour rétablir (enfin) la vérité sur Cheminade et LaRouche, mais simplement pour répondre à la « campagne de dénigrement menée par des militants anonymes » contre l’hebdomadaire. A croire que ce n’est que lorsqu’il vous arrive une injustice que vous commencez, éventuellement, à vous soucier de l’infamie infligée à d’autres.

Ces courageux anonymes affirment que Le Point ne serait « pas une source fiable », que le magazine serait « islamophobe » et donne la parole à des voix « de la droite dure et de la mouvance complotiste ». Le Point, disent-ils, verse dans « le populisme » et, vu sa position pas systématiquement anti-nucléaire, ce serait « une caisse de résonance du déni écologique ».

Rappelons quand même qu’il avait clairement appelé à mettre en échec Marine Le Pen. La rédaction avait fait preuve d’ouverture d’esprit en ouvrant ses colonnes à Daniel Schneiderman, bien qu’il ait comparé Le Point à l’hebdomadaire collaborationniste Je suis partout.

Selon Le Point, les wikipédiens sont en train de « réinventer - bénévolement - ce que le journalisme a pu faire de pire ». Wikipedia s’affiche comme sérieux car toute information se prétend « sourcée ». Cependant, « une énormité sourcée l’emporte sur une évidence non-sourcée », déplore l’hebdomadaire. Ce que Wiki ne dit pas, c’est que ce sont ses rédacteurs anonymes et bénévoles qui arbitrent ce qui est une « source ».

Lorsque des médias écrivent des choses positives sur LaRouche ou Cheminade, les chiens de garde de Wiki décrétent aussitôt que « ce ne sont pas sources fiables ». La caricature qui accompagne l’article du Point enfonce le clou. On y voit deux pingouins, le premier disant à l’autre : « Selon Wiki, vous êtes une ordure. Comme vous démentez, ça confirme. »

Le Point annonce des poursuites judiciaires, tellement l’acharnement de Wiki à son égard lui fait perdre lecteurs et crédibilité.

Un article paru en 2008 dans Les Echos, « Wikipedia n’est pas responsable du contenu de son site », signale la difficulté d’obtenir réparation. « Les encyclopédistes du siècle des Lumières étaient sans doute moins sectaires », commentait Marianne le 6 mars, reconnaissant avoir subi des pratiques semblables de la part de Wikipedia.