Revue de livre

Climat, de la confusion à la manipulation

lundi 7 octobre 2024, par Pierre Bonnefoy

Revue de livre :
Daniel Husson
Climat, de la confusion à la manipulation
Éditions L’Artilleur
Septembre 2024
18€

Au terme d’une longue carrière d’enseignant, je ne puis que constater d’inquiétants changements dans l’état d’esprit de la jeunesse : apathie, nihilisme et défaitisme au lieu du joyeux enthousiasme juvénile qui promet de déplacer les montagnes ou de décrocher la Lune. Ce constant amer fait en salle de cours fut le moteur pour me décider à prendre la plume.

On peut ne pas approuver les axiomes écologistes décroissants (bien qu’il récuse ce terme) sur lesquels se base la pensée de l’auteur, force est de constater que Daniel Husson, chercheur renommé au niveau international et expert en thermodynamique, fait montre dans cet ouvrage d’une honnêteté intellectuelle peu commune qui lui attirera certainement des remontrances, en se livrant à une attaque en règle du catastrophisme climatique ambiant dont la jeunesse est la première victime.

Convaincu de par sa propre activité de chercheur que les émissions humaines de gaz carbonique n’ont qu’un effet négligeable sur la température de notre planète, il montre par des arguments très accessibles à un grand public (et avec quelques annexes pour des lecteurs plus scientifiques), pourquoi le climat n’est pas en train de « s’emballer ». Comme le suggère la citation ci-dessus, c’est aux jeunes qu’il s’adresse en particulier.

L’un des points importants de son argument est que les phénomènes qui se produisent dans les océans ont un impact climatique bien plus déterminant, et de loin, que la présence de « gaz à effet de serre » dans l’atmosphère.

Malheureusement pour les modélisateurs du climat, on ne connaît pas les raisons de ces phénomènes fondamentaux comme les puissances oscillations de températures de l’Océan Pacifique El Niño et El Niña :

Le physicien qui vous parle a commencé sa carrière de chercheur dans les grandes expériences du CERN à Genève (…) Ces programmes de simulation géants occupent des centaines de thésards qui planchent sur d’énormes réseaux d’ordinateurs montés en grilles de calcul. Je pense donc savoir de quoi je parle quand il est question de simulation informatique (…) Une exigence de base de la modélisation est de se comparer aux résultats mesurés. Dans le cas de la climatologie, force est de constater que le compte n’y est pas (…) 

Ainsi, il s’en prend à la multitudes de modèles climatiques mis de l’avant par le GIEC (Groupement international d’experts du climat). Il est non seulement impossible de modéliser correctement le climat avec les connaissances limitées actuelles des phénomènes concernés, mais en plus les modèles qui « montrent » que le gaz carbonique « dérègle » le climat, sont même mis en défaut par l’expérience : ils prévoient par exemple un réchauffement en cours de la haute troposphère alors que cette région de l’atmosphère garde une température constante depuis qu’elle est mesurée par satellites.

Des scientifiques renommés ont publié ce genre de paradoxe dans des revues à comité de lecture (Husson détaille l’exemple de chercheurs du MIT qui « expriment clairement leur désarroi, confrontés à de sérieux hiatus entre les différents modèles »), mais de telles publications ne seront tout simplement pas retenues dans la sélection du GIEC qui ne fait pas de la recherche scientifique mais uniquement de la compilation d’articles.

Vous avez dit « consensus scientifique » sur le réchauffement ?

Quoi qu’il en soit, il est clair que l’auteur de ce livre a décidé de ne pas suivre le consensus, mais plutôt ses convictions personnelles et le faire savoir publiquement. Souhaitons que davantage de scientifiques adoptent la même attitude car il en va de la santé mentale des enfants que nous laissons à notre planète.