L’attentat contre l’ancien président américain Donald Trump, le 13 juillet à Butler, en Pennsylvanie, a provoqué une onde de choc dans le monde entier et poussé les États-Unis au bord du chaos. Une fois de plus, un président américain ou un candidat à la présidence a été la cible d’une tentative d’assassinat, à un moment crucial de l’histoire. Et il ne s’agit pas simplement d’une attaque contre la personne de Donald Trump, mais ce qui est visé, c’est l’institution de la présidence des États-Unis, et sa capacité à répondre souverainement dans un moment de crise grave.
Si le candidat républicain s’en est sorti vivant, il semble que ce soit grâce à son léger mouvement de tête, une fraction de seconde avant l’impact de la balle, de sorte que c’est son oreille, et non son œil, qui a été touchée. Sans ce mouvement, le tir aurait pu devenir un Sarajevo 2.0 et plonger les États-Unis, et le monde entier, dans le chaos, suivi d’une catastrophe nucléaire mondiale.
En effet, quoi qu’on puisse penser du personnage et de l’idéologie chauvine qu’il répand, il représente aujourd’hui, au grand déplaisir de l’OTAN et de l’anglosphère mondiale qui le pilote, une faction américaine cherchant, par un effort diplomatique certes musclé, à mettre fin au conflit en Ukraine.
Des trous dans le dispositif de sécurité
Les failles du dispositif de sécurité ont immédiatement été évoquées, tant il paraît invraisemblable que l’assassin ait pu s’installer sur un toit, à seulement 130 mètres de Donald Trump, avec une ligne de tir dégagée. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux au lendemain de l’attentat, Larry Johnson, ancien analyste de la CIA et cofondateur de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), estime que l’échec du Secret Service à protéger l’ancien président révèle soit une incompétence crasse, soit une complicité. « Je vais dire les choses très simplement. Cette tentative d’assassinat de Donald Trump a été rendue possible par une ou deux choses, et il n’y a que deux explications possibles : soit le Secret Service est totalement, mais totalement incompétent, soit il a été complice de ce qui s’est passé », souligne-t-il.
Au-delà des détails qui pourraient émerger au cours des prochains jours et semaines à ce sujet, il y a des processus indubitables en cours au niveau stratégique, qui devraient éclairer notre réflexion. Car Trump s’est retrouvé dans une sorte de ligne de mire de l’histoire, moins à cause de tout ce qu’il a fait qu’à cause du poids des événements qui l’entourent.
Considérez cette tentative d’assassinat à la lumière du fait que c’est par sa rencontre avec Trump à Mar-a-Lago, en Floride, après le sommet de l’Otan à Washington, que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a conclu la semaine dernière sa « mission de paix », après s’être entretenu avec Zelensky à Kiev, Poutine à Moscou et XI Jinping à Beijing. Ajoutons que cette initiative du dirigeant hongrois, qui a soulevé un tollé de critiques dans les médias occidentaux, a été soutenue par son homologue et ami Robert Fico, le Premier ministre slovaque, qui a lui-même été la cible d’une tentative d’assassinat le 15 mai dernier.
Bureau international d’assassinats
Ces événements évoquent l’implication de ce que nos amis américains de l’Organisation LaRouche (TLO) ont baptisé le « Bureau international d’assassinats », et son rôle en tant que tueur à gages du système impérial britannique, mué en empire anglo-américain militaro-financier. Dans un dossier publié en février 2023, intitulé « Stopper la guerre mondiale de l’Otan : démanteler le Bureau international d’assassinats », l’Organisation LaRouche écrivait :
Il est frappant de constater, pour peu qu’on ose y penser, que toute personnalité internationale, et systématiquement tout président américain, qui affiche son intention de poursuivre une politique de paix et de développement, soit immédiatement attaquée de diverses manières. Attaques médiatiques et calomnies, coups d’État et révolutions de couleur, poursuites judiciaires et assassinats sont les outils d’un bureau international d’assassinats, qui cherche à semer la terreur dans les populations et à les démoraliser, afin de leur faire accepter les diktats d’un corps non élu d’oligarques anglo-américains qui façonnent et imposent brutalement sur le monde leur ‘ordre fondé sur des règles’.
Aucun individu honnête ne pourrait nier que notre monde se trouve à l’aube d’une nouvelle époque. Dans cette dynamique, les efforts de l’Occident pour isoler la Russie et conditionner l’opinion mondiale à avaler son histoire de « menace existentielle pour la démocratie » vont d’échec en échec. L’Otan et les institutions occidentales pro-guerre ont saisi l’occasion du sommet de l’Alliance atlantiste, la semaine dernière à Washington, pour pousser encore davantage l’escalade contre la Russie, installant des missiles à longue portée en Europe et concrétisant des plans pour « imperméabiliser » les structures de l’Alliance d’une éventuelle présidence Trump dans les années à venir.
Au Royaume-Uni, où se trouvent les plus chauds partisans d’une escalade vers une troisième guerre mondiale, le Royal United Services Institute (RUSI) appelle le gouvernement à « mettre l’accent » sur sa dissuasion nucléaire pour jouer un rôle de premier plan au sein de l’Otan.
Helga Zepp-LaRouche
On assiste à un effort effréné pour maintenir le contrôle de cet ordre mondial unipolaire en plein effondrement, et c’est cela – et non les élections présidentielles américaines de novembre – qui est en jeu, a déclaré Helga Zepp-LaRouche, la présidente de l’Institut Schiller, le 15 juillet. Au cours des trois prochains mois et demi, les États-Unis vont entrer dans une période d’instabilité sans précédent. Ceux qui mordent à l’hameçon en tombant dans la politique partisane passeront à côté de la situation réelle et ne feront probablement qu’empirer les choses. Au lieu de cela, prenez l’exemple de Diane Sare, la candidate indépendante au Sénat à New York, qui, il y a seulement deux semaines (le 1er juillet), avait mis en garde contre un possible assassinat de Donald Trump, compte tenu de la course folle à la guerre thermonucléaire avec la Russie et des propos modérés de Trump dans l’opposition.