La riposte iranienne souligne l’importance d’une alternative globale

mercredi 17 avril 2024


Tout au long de sa campagne en faveur du « Plan Oasis », un concept de paix par le développement élaboré à l’origine par son mari Lyndon LaRouche, et qui représente le seul moyen de mettre réellement fin à la guerre en Asie du Sud-Ouest, la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a averti que si la guerre s’étendait à l’Iran, tous les paris étaient ouverts sur le danger d’une guerre mondiale. C’est désormais chose faite. Il y a donc une urgence absolue à rallier les nations du monde à ce principe de développement incarné par le Plan Oasis et à pousser les Américains à rompre avec la politique de guerre des néocons anglo-américains.

Responsabilité américaine

Les États-Unis portent la responsabilité de ce déclenchement de la guerre entre l’Iran et Israël. En laissant sciemment Netanyahou bombarder et détruire, au mépris de la Convention de Vienne et du droit international, une annexe de l’ambassade iranienne à Damas, le 1er avril (refusant même de reconnaître qu’une installation diplomatique iranienne avait été attaquée), l’administration Biden et ses « alliés et partenaires » ont mis l’Iran au pied du mur et l’ont obligé à riposter.

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Comme l’anticipait le professeur libanais Bassam el-Hachem dans un entretien que nous avons publié récemment, l’Iran a fait preuve de proportionnalité et de rationalité. Il n’a ciblé aucune ambassade ni population civile, ne frappant que les bases militaires d’où étaient parties les attaques du 1er avril. Mais surtout, bien qu’ayant informé les Occidentaux (et donc Israël) 10 heures avant ses frappes, il est parvenu à saturer la défense anti-missile israélienne. Par cette attaque, l’Iran a donc fait comprendre que le jour venu, il sera en mesure de frapper sévèrement Israël.

Tandis que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné dans la même phrase les deux attaques (israélienne et iranienne) et appelé à la retenue, les États-Unis et ses vassaux se sont empressés de soutenir unilatéralement Israël, leurs forces et leurs armes, incitant ainsi Bibi Netanyahou à étendre sa guerre et faisant pression sur le Congrès pour qu’il accorde à l’Ukraine 60 milliards de dollars pour la guerre de l’OTAN contre la Russie.

Le 14 avril, lors d’une interview accordée à l’émission « Face the Nation », le conseiller en communication à la sécurité nationale, l’amiral John Kirby, a de nouveau refusé de reconnaître que c’était Israël qui « avait commencé » avec le bombardement du consulat iranien. Il affirma par ailleurs, au moment de la riposte iranienne, que les États-Unis vouaient à la défense d’Israël un soutien « à toute épreuve ».

Cependant, dès le samedi, dans une attitude relevant soit d’une hypocrisie éhontée soit d’une schizophrénie clinique, le président Biden appelait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour l’assurer que les États-Unis ne soutiendraient aucune contre-attaque israélienne contre l’Iran, comme le rapporte Axios. Suite à l’attaque iranienne et à l’interception par Israël et les États-Unis de presque tous les lancements iraniens, Joe Biden aurait même conseillé à Netanyahou d’en rester là, en lui disant : « Vous avez gagné. Prenez la victoire ! »

Face à cette position pour le moins équivoque de l’administration américaine, Netanyahou ne peut que se sentir encouragé à passer à la prochaine provocation d’Israël contre l’Iran, le Liban, la Syrie, l’Irak ou d’autres pays de la région, sûr de bénéficier ensuite d’un « soutien » américain « à toute épreuve ».

Sortir de l’engrenage

Dans cette dynamique mortifère, la conférence internationale de l’Institut Schiller, qui s’est déroulée ce week-end, représente une avancée cruciale vers une sortie par le haut de l’escalade.
Plusieurs des nations participantes ont manifesté leur total soutien au Plan Oasis. Deux ambassadeurs palestiniens ont engagé avec Helga Zepp-LaRouche un dialogue approfondi sur le plan LaRouche, lui reconnaissant un intérêt essentiel, tout en maintenant leurs divergences de vue sur la question de savoir si ce projet pourrait réellement apporter une paix durable, ou s’il ne pourrait résulter que d’une paix préalablement obtenue.

Un représentant diplomatique russe à l’ONU a explicitement approuvé le plan Oasis dans ses remarques. Quant à l’ambassadeur du Bélarus, il a déclaré que « plus vous considérez [ce plan], plus il grandit en vous ». Des intervenants américains et européens, spécialistes des domaines de l’ingénierie de l’eau et de la construction, ont débattu des principes de développement incarnés par le « Pont terrestre mondial » ou encore la Ceinture et de la Route des BRICS.

Sur le plan financier international, dans son édition du dimanche, le Wall Street Journal se plaint que « les obligations américaines deviennent de plus en plus difficiles à vendre », évoquant les récentes adjudications d’obligations américaines à long terme par le Trésor, qui ont varié de simplement « médiocres » à « terribles ». Un reflet sur le mur de la caverne montrant que l’entêtement des États-Unis à poursuivre leur plan impérialiste d’inspiration britannique, visant à « ruiner » le groupe des BRICS par la guerre et la guerre économique, ne pourra que les conduire à leur propre ruine, ainsi qu’à celle de leurs « alliés ». Il est temps d’agir pour y mettre fin.