En se battant pour nous nourrir, les agriculteurs se battent pour notre vie. Tout simplement. C’est pourquoi nous soutenons totalement leur combat.
Vous autres, agriculteurs, avez compris que les concessions du gouvernement, même si elles sont tenues et provisoirement utiles, vous seront reprises par l’inflation ou par la force. C’est le système de l’argent fou et de l’économie de guerre qui nous détruit, avec la complicité active de l’UE, de nos responsables nationaux et de notre haute administration. C’est donc le système qu’il faut changer.
Dès 1986, Solidarité & Progrès a combattu l’Acte unique européen, qui a créé un Far West financier sous contrôle de shérifs véreux. Voici nos principes pour sortir du piège financier :
Vivre dignement de sa production
1) Assurer à chaque agriculteur un juste prix de parité, pas un prix minimum ou un prix plancher, mais un prix qui lui permette de vivre dignement et justement en finançant ses investissements sans être étranglé par ses créanciers. Exemple : 650 euros pour 1000 litres de lait !
2) Planifier les volumes de production à ce juste prix, en les protégeant des spéculations de ceux qui en ont les moyens.
3) Multiplier les circuits courts pour couper les ailes aux vautours financiers. Priorité aux productions locales dans les cantines.
4) N’importer que des produits soumis aux mêmes normes que les nôtres au sein de l’Union européenne et en dehors. Exemple : ni poulets brésiliens ni cerises turques ! Pommes polonaises, fruits et légumes espagnols, surtransposition des normes européennes chez nous.
5) Organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs. Exemple : les tracteurs doivent appartenir réellement aux agriculteurs, pas, de fait, aux banques qui les étranglent.
Vivre en échappant à l’emprise des cartels financiers
1) Unir les intérêts des producteurs et des consommateurs, qui coïncident naturellement, contre les profiteurs financiers, qui divisent pour piller.
2) Ne pas laisser l’oligarchie financière jeter les agriculteurs du monde les uns contre les autres.
3) Sortir des traités multilatéraux de libre-échange et passer des accords d’État à Etat.
4) Encadrer et contrôler les marges des transformateurs industriels et de la grande distribution.
5) Arrêter les agro-holdings, partout où ils sévissent.
L’agriculture, pilier d’un nouvel ordre mondial
1) Ces principes sont incompatibles avec l’ordre financier actuel, en France et dans le monde. Incompatibles avec l’ordre du dollar, de l’euro, de BlackRock, de la City, de Wall Street, de Francfort et de Bruxelles.
2) C’est pourquoi il faut insérer l’agriculture dans une nouvelle architecture financière et monétaire internationale, qui rétablisse le pouvoir des nations.
3) Elargir la base de la mobilisation, car l’ennemi est trop fort pour qu’on se batte seul contre lui.
Ce sont là des principes de combat. Ils sont incontournables car le laissez-faire, sans principe autre que la loi du plus fort du système actuel, nous conduit tout droit à la guerre de tous contre tous. Nos dirigeants le reconnaissent en parlant d’« économie de guerre » et en pratiquant le réarmement à tout va : plus de 3 milliards d’armes pour l’Ukraine, 400 millions « d’aides d’urgence » pour nos agriculteurs ! Leur priorité est bien la guerre !
Nourrir à tout va est au contraire la condition de la paix. La souveraineté alimentaire n’est pas du blabla ministériel mais doit commencer par respecter les principes. Parlons-en ensemble !