Elle formalise les domaines stratégiques pour le développement de la coopération de la Russie avec les pays africains dans une perspective à long terme. « Tous nos États ont confirmé leur engagement en faveur de la formation d’un ordre mondial multipolaire juste et démocratique, fondé sur les principes universellement reconnus du droit international et de la Charte des Nations unies. Ils ont exprimé leur volonté commune de lutter contre le néocolonialisme, la pratique des sanctions illégitimes et les tentatives de saper les valeurs morales traditionnelles ».
Il a ajouté que le « Plan d’action 2023-2026 du Forum de partenariat Russie-Afrique » avait également été approuvé. M. Poutine a présenté les documents en déclarant : « L’essentiel est que le sommet a une nouvelle fois confirmé la ferme volonté de la Russie et de l’Afrique de poursuivre le développement d’un partenariat mutuellement bénéfique et de rechercher de nouvelles formes et de nouveaux domaines. »
Le 27 juillet, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a organisé un déjeuner de travail avec 31 ministres des Affaires étrangères de pays africains présents au deuxième sommet et forum économique et humanitaire Russie-Afrique. Le communiqué de presse fait état de cette rencontre :« Au cours d’un échange de vues engageant, les ministres des affaires étrangères de l’Union des Comores (qui préside l’Union africaine), de l’Égypte, de la Namibie, de la Mauritanie et de la Tunisie ont discuté d’un large éventail de questions liées à la formation accélérée d’un nouvel arrangement mondial polycentrique. Dans ce contexte, ils ont passé en revue les questions relatives à la réforme des Nations unies afin de garantir une représentation africaine proportionnelle au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres structures multilatérales clés. M. Lavrov a réaffirmé que la Russie était toujours prête à remplir toutes ses obligations internationales de manière responsable et de bonne foi pour ce qui est de l’exportation de produits agricoles, d’engrais, de ressources énergétiques et d’autres fournitures essentielles. La Russie est prête à aider les nations africaines à améliorer la situation humanitaire sur le continent, y compris sans frais dans certains cas », indique le communiqué.
Vladimir Poutine, principaux points de son discours inaugural
(https://t.me/s/RoscongressDirect)
Le 27 juillet 2023, la page Telegram de « Roscongress, RoscongressDirect », a énuméré les principaux sujets présentés par le président russe Vladimir Poutine, dans son intervention lors de la session plénière du deuxième sommet Russie-Afrique.
- Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique a atteint 18 milliards de dollars. En 2023, les échanges de produits agricoles entre la Russie et l’Afrique ont augmenté de 60 %.
- La Russie détient 20 % du marché mondial du blé. Au cours des six premiers
- mois 2023, elle a déjà exporté 10 millions de tonnes de céréales vers l’Afrique. La Russie est prête à fournir au Zimbabwe, au Burkina Faso, à la Somalie et à l’Érythrée, 25 à 50 millions de tonnes de céréales chacun, au cours des 3 à 4 prochains mois et à assurer la livraison gratuite aux consommateurs.
- Vladimir Poutine a annoncé la préparation d’environ 30 projets énergétiques impliquant la Russie en Afrique, d’une capacité totale d’environ 3,7 GW dans 16 pays africains.
- Les exportations de pétrole et de gaz russes vers l’Afrique ont été multipliées par 2,6.
- La Russie peut fournir à l’Afrique des applications non énergétiques uniques de la technologie nucléaire, notamment en médecine nucléaire.
- Une zone industrielle russe située près du canal de Suez en Égypte sera bientôt lancée et ses produits seront exportés dans toute l’Afrique.
- La Russie est prête à développer l’infrastructure financière de l’Afrique et à connecter les pays au système de paiement russe.
- La Russie encouragera l’établissement de relations entre l’Union économique eurasienne (UEEA) et l’Afrique et partagera avec cette dernière, l’expérience d’intégration entre la Russie et la Biélorussie.
- Vladimir Poutine a suggéré de créer des commissions intergouvernementales avec tous les pays intéressés.
- Près de 35 000 étudiants africains étudient en Russie et leur nombre ne cesse d’augmenter.
- Le quota a été multiplié par 2,5 et dépassera 4 700 personnes l’année prochaine.
- La Russie fournira 10 laboratoires mobiles et formera des centaines de spécialistes dans le cadre d’un programme conjoint de lutte contre les maladies infectieuses.
- La Russie propose d’intensifier la coopération dans le domaine du sport et invite les jeunes Africains à participer aux manifestations sportives russes.
- Des travaux sont en cours pour ouvrir des bureaux pour les chaînes de télévision TASS, RT, Rossiyskaya Gazeta et VGTRK en Afrique.
Entretien de Sébastien Périmony avec Serguei Glazyev.
Suite à son intervention dans le panel sur l’horizon de la coopération entre l’UEEA et l’Afrique, Sergueï Glazyev, Ministre de l’Intégration économique à l’Union économique eurasienne (UEEA) a échangé quelques propos avec Sebastien Périmony. Si M. Glazyev est enthousiaste par rapport aux perspectives ouvertes par le Sommet, il est bien conscient du défi que cela représente.
Sébastien Périmony : « Quel était l’objectif de cette table ronde et que pensez-vous de ce sommet ? »
Sergueï Glazyev :
Le rôle du panel était de voir où en nous en sommes des projets prévus il y a quatre ans lors du premier forum russo-africain, et de déterminer ce qu’il faudrait faire en premier. Le problème est que nous avons beaucoup de discussions ; les gens comprennent bien les priorités et nous avons la volonté politique qui a été annoncée aujourd’hui par le président russe. Mais les relations commerciales, les chaînes technologiques sont très faibles, et il n’y a pas d’institutions financières pouvant soutenir la croissance de ce commerce mutuel, à cause des sanctions et aussi du sous-développement du système de règlements russe.
Malheureusement, faute de mesures concrètes, les décisions que nous avons signées lors du précédent forum africain n’ont pas été respectées. Et aujourd’hui, la situation est encore plus compliquée, à cause des sanctions. Nous devons élaborer de nouveaux instruments de paiement, une nouvelle infrastructure d’information financière, passer aux monnaies nationales ou créer une nouvelle monnaie pour les transactions qui serait garantie contre tout type de sanctions.Nous avons discuté de toutes ces questions et je suis heureux que nous ayons trouvé une compréhension mutuelle avec nos partenaires africains.