En défense de la Genèse

jeudi 9 juillet 2015, par Karel Vereycken

En 2008, Benoit XVI a fait installer des panneaux solaires sur certains bâtiments du Vatican.
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A propos de l’Encyclique du pape François sur l’écologie, Laudato si’

En décembre 1966, le médiéviste américain Lynn Townsend White présente à Washington sa célèbre thèse sur « Les racines historiques de notre crise écologique », devant l’Association américaine pour l’avancement des sciences.

A partir de la révolution industrielle, affirme-t-il, l’homme a considéré la terre comme une ressource consommable. Cependant, cette vision remonte au christianisme.

Le problème, dit White, commence avec le livre de la Genèse (1 :26) :

Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la ; et soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel et de tout animal qui se meut sur la terre.

Alors que c’est grâce à cette vision optimiste que l’Homme, en tant que coopérateur de Dieu sur terre, a pu éradiquer les épidémies, verdir les déserts et inventer l’électricité pour éclairer les peuples, pour White il s’agit d’une catastrophe.

Car le christianisme a banalisé l’exploitation des ressources naturelles et la Bible a fait de l’anthropocentrisme la norme, soulignant sans ambiguïté la différence fondamentale entre l’homme (créé à l’image d’un dieu créateur) et les autres créatures, qui lui sont nettement inférieures.

49 ans avant le pape François, le médiéviste américain et ami d’Aldous Huxley, Lynn Townsend White, estimait qu’il fallait mobiliser Saint François d’Assise pour chasser la matrice de la Genèse du christianisme.

White conclut qu’avec « plus de science et plus de technologie, ne nous sortirons jamais de la crise écologique actuelle tant que nous ne trouvons pas une nouvelle religion ou ne repensons notre religion ancienne ».

L’Homme doit donc abandonner cette attitude arrogante qui le conduit à se servir de la terre pour le moindre caprice. Son modèle est saint François d’Assise, pour lequel rien de ce qui est créé ne peut revendiquer sa supériorité sur les autres. François imagine ainsi une vaste « démocratie » qui, en mettant toutes les créatures sur un pied d’égalité, oblige l’homme à restreindre son règne sur les autres créatures.

La campagne de la Monarchie britannique, qui se sert du prétexte écologique pour imposer une réduction draconienne de la population mondiale, compte bien instrumentaliser les religions pour parvenir à son but.

C’est dans cet objectif que le prince Philip d’Edimbourg organisa en 1986 la « Rencontre interreligieuse d’Assise ». Son fils, le prince Charles, fut converti au culte de la mère-terre (Gaïa) par l’écologue James Lovelock, un des dirigeants de Population Matters (antérieurement Optimum Population Trust), qui prône une décroissance graduelle de la population humaine globale jusqu’à un milliard d’individus !

Dans sa dernière encyclique Laudato si’, le pape François, tout en écartant toute idée d’une réduction de la population mondiale, affiche de fortes affinités avec ce pessimisme antichrétien.

Dans une attaque non avouée sur le livre de la Genèse, en accord avec Lynn White, il écrit : « Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires [de la Terre] et ses dominateurs autorisés à l’exploiter. » Dans l’esprit « démocratique » de saint François d’Assise, version Lynn White, il poursuit :

Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à sœur rivière et à mère terre.

En accord avec la thèse de Lovelock, l’Encyclique affirme que la mère terre « crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle ».

Alors que les bases scientifiques font cruellement défaut pour l’affirmer, le Pape endosse ainsi la thèse fumeuse d’une origine humaine du changement climatique, thèse que les ennemis du Pape comptent utiliser pour imposer au monde une réduction démographique que le pontife combat.