La mission de Jeanne d’Arc

mardi 21 avril 2015

Introduction

Jeanne d’Arc est le personnage historique le plus admiré des Français. Des fêtes johanniques ont lieu chaque année en mai à Orléans et un historial vient d’être inauguré à Rouen dans les murs du palais archiépiscopal, le lieu même où se tint le procès posthume qui rétablit son innocence. Malheureusement, avant le XIXe siècle son épopée était ignorée ou défigurée, et depuis, ses exploits sont trop souvent usurpés pour servir des desseins politiques au mépris de la vérité historique.

Jeanne d’Arc au bûcher, le 30 mai 1431. Miniature extraite des Vigiles de Charles VII, par Martial d’Auvergne (vers 1484).
BNF, Paris.

De son vivant, Jeanne d’Arc eut contre elle non seulement les occupants anglais et leurs alliés bourguignons, qui l’appelaient « la putain d’Armagnac », mais aussi l’Université de Paris, qui témoigna contre elle à son procès. Les capitaines de guerre et Charles VII doutaient d’elle, Robert de Baudricourt la prit longtemps pour une illuminée.

Alors d’où lui vint son autorité ? D’abord de son intime conviction de servir un principe supérieur : c’est le « Dieu premier servi » lancé à une Eglise dite « militante » qui la fit périr sur le bûcher.

Et c’est cette conviction et son courage qui inspirèrent le soutien du peuple, auquel les bien-pensants ne purent frontalement s’opposer. La devise inscrite sur son armure, « Jesus Maria », était celle des ordres mendiants, franciscains et dominicains. Louis XI l’admirait. C’est notre héritage, sans pompe ni récupération.

Jacques Cheminade.

La mission de Jeanne d’Arc

Par Megan Beets,
militante du Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC).

L’Homme met son identité dans sa contribution à l’avenir de l’humanité ; pas seulement durant les années de sa propre vie, mais par ce qu’il apporte au futur. Et ceux qui prennent au sérieux leur propre existence y apportent l’amélioration et la ténacité nécessaires. Aucune explication simpliste ne tient devant l’essentiel : hommes et femmes, nous mourrons tous un jour…

Lyndon LaRouche, 28 février 2015

Statue de Jeanne d’Arc devant la cathédrale de Reims

Cette notion du caractère immortel de l’humanité, et implicitement du leadership, fut au cœur de la fondation même de la République américaine. C’est l’origine de la grande promesse qu’une vraie République peut en finir, pour toujours, avec l’existence du système impérial.

Cependant, si nous laissons ce système impérial (celui de l’administration Obama aujourd’hui) maintenir sa domination sur les États-Unis, notre pays et une grande partie de l’humanité seront rapidement confrontés à la perspective inéluctable d’un recul civilisationnel vers un « Nouvel âge des ténèbres ».

Si nous voulons échapper à ce sort, il nous faut tirer les leçons de la vie de Jeanne d’Arc afin de comprendre de quelle façon une civilisation peut rebondir à partir d’un nouveau principe, d’un nouveau concept et d’une nouvelle mission pour son existence. Voilà le défi qui nous est lancé aujourd’hui.

Le cas de Jeanne d’Arc

En mai 1431, Jeanne, une jeune fille de 19 ans, est brûlée vive sur le bûcher. Cette exécution met fin à un an d’emprisonnement, de torture, et à un procès en sorcellerie truqué par un courant corrompu du clergé français, préoccupé de se concilier les faveurs de l’occupant anglais et d’éviter les maux qu’il aurait pu se voir infliger en s’y opposant.

Le théo-philosophe Nicolas de Cues.
Chronique Schedel, Nuremberg.

L’Empire auquel ces juges sont soumis est si terrifié par cette Pucelle de 19 ans qu’il la brûle deux fois pour s’assurer que rien ne puisse témoigner de son existence terrestre.

Seulement, lorsqu’à Bâle, où se tient le grand concile de l’Église catholique [1], on apprend la nouvelle de sa mise à mort, l’étincelle de sa vie allume un processus de changement conduisant les cercles humanistes dont faisait partie Nicolas de Cues à se mobiliser contre le système qui l’a conduite au bûcher.

De Cues et d’autres lancent alors un processus qui se concrétisera plus tard avec la grande Renaissance du XVe siècle et l’émergence de l’Etat-nation républicain moderne.

A peine quelques années après la mort de Jeanne, en 1434, le Cusain nous livre dans la Concordance catholique sa réflexion sur la nature du gouvernement. Bien que conçu pour l’église dans le cadre du Concile, ce document examine comment appliquer la loi naturelle à l’art de gouverner, c’est-à-dire d’où vient la légitimité de tout gouvernement.

De Cues écrit :

Etant donné que tous [les hommes] sont, par nature, libres, tout gouvernement, qui se base sur une loi écrite ou sur la loi vivante qu’incarne la personne d’un Prince (…) ne peut dériver son autorité que d’un accord et du consentement de ses sujets.

Ces idées révolutionnaires s’imposeront, à partir du règne de Louis XI jusqu’à la
Constitution américaine.

Le système oligarchique

Pour saisir toute la portée des actions de Jeanne d’Arc et comprendre pourquoi le système oligarchique la craignait tellement, un petit résumé historique s’impose.

Vers 1420, c’est-à-dire quelques années avant que la Pucelle n’entre en scène, la France est au bord de la désintégration. En 1337, sous Edouard III, les Anglais clament leurs droits sur le trône de France.

Lors des invasions qui s’ensuivent, ils prennent la Couronne de France ainsi que des parties importantes de son territoire. Ceci déclenche un conflit qui durera plus de cent ans, précipitant aussi bien la France que l’Angleterre dans le chaos d’une guerre civile et l’effondrement économique.

Entre 1347 et 1351, ce sont vingt millions de personnes, c’est-à-dire un quart de la population européenne, et jusqu’à 50 à 60 % % dans certaines régions françaises, qui meurent de la peste.

A la fin du XIVe siècle, la famille royale française doit non seulement affronter l’ennemi anglais, mais est également en proie à de fortes divisions internes. Le roi Charles VI souffre de crises de folie qui plombent son règne tandis qu’une série d’assassinats et de renversements d’alliances ont rendu le Royaume extrêmement vulnérable aux invasions.

En 1415, le roi Henri V d’Angleterre réclame ses droits sur le trône français [2] et inflige une défaite sanglante aux Français à Azincourt.

La « reconquête » anglaise de la France progresse d’année en année. En 1418, les Anglais, emmenés par le renégat Jean sans Peur, duc de Bourgogne, entrent dans Paris, siège du Dauphin. Ce dernier, accompagné d’une faction du clergé et d’autres dignitaires de l’Université de Paris opposés aux Anglais et aux Bourguignons, quitte la ville.

Jean Gerson (1363-1429), recteur de l’Université de Paris et protecteur de Jeanne d’Arc. Gerson était sans doute en contact avec Thomas à Kempis, un des dirigeants des Frères de la Vie Commune, un ordre laïc qui éduqua notamment Nicolas de Cues et Erasme de Rotterdam.
Bibliothèque municipale de Valenciennes.

Parmi eux le recteur Jean Gerson, associé aux réseaux de Nicolas de Cues dans l’église, qui recommandera Jeanne d’Arc au Dauphin. Par la suite, l’Université de Paris sera remplie de laquais qui joueront un rôle majeur dans le procès truqué conduisant à la mise à mort de Jeanne d’Arc.

En 1420, lors du Traité de Troyes, « l’union » franco-anglaise est consacrée par le mariage d’Henri V avec Catherine, fille du Roi Charles VI, et la « double monarchie » est établie sous la domination anglaise. C’est donc Henri V d’Angleterre, et non le dauphin Charles, qui succédera au roi Charles VI comme roi de France. Si le Dauphin se retrouve déshérité, c’est notamment à cause de l’action de sa mère, la Reine Isabeau de Bavière, qui préfère s’allier aux Anglais et au Duc de Bourgogne.

En 1422, avant de pouvoir accéder au trône de France, Henri V meurt subitement à l’âge de 35 ans, laissant un nourrisson comme héritier. Moins de deux mois plus tard, c’est le Roi Charles VI qui décède. Le trône de France se trouve contesté d’un côté par Henri VI (qui n’a que neuf mois) et le dauphin Charles, qui s’était retiré au sud de la Loire.

Voilà donc l’état de l’Europe et de la France lorsque Jeanne d’Arc naît en 1412 à Domrémy, dans les Vosges. En 1429, à l’âge de 17 ans, alors que la résistance de tous ceux qui étaient restés fidèles au Dauphin et l’idée même d’une France souveraine étaient à bout de souffle, elle est convaincue que la France doit être libérée et dirigée par l’héritier légitime de la Couronne. [3]

Jeanne quitte alors Domrémy pour se rendre auprès du Dauphin, au sud de la Loire. Pour y arriver, elle doit traverser des territoires occupés par les Anglais. A Chinon, elle obtient une audience avec le Dauphin. Après plusieurs semaines, elle le convainc de lui confier les armes et les troupes requises pour lever le siège des Anglais de la ville d’Orléans, dernier bastion de résistance française face à l’invasion anglaise.

Jeanne à Orléans

La chevauchée de Jeanne d’Arc.
Réalisation L. Freymond, Archéothéma, 2012.

Rappelons qu’entre la bataille d’Azincourt (1415) et la campagne de Jeanne d’Arc en 1429, la bataille fait rage en France, les Anglais et leurs alliés tentant de conquérir les territoires qui restent loyaux au Dauphin, essentiellement au sud de la Loire.

Or, le grand pont enjambant la Loire à Orléans faisait de la ville une place stratégique. La chute d’Orléans aurait fait sauter le dernier rempart face à la conquête anglaise. Voilà aussi pourquoi, en octobre 1428, les Anglais dépêchent le comte de Suffolk, un de leurs commandants les plus expérimentés, pour assiéger la ville.

De son côté, lorsque Jeanne quitte Chinon en avril 1429, la ville est à bout et sa prise imminente. A la tête d’une troupe de vétérans des guerres françaises qui, jusque-là, ont échoué à vaincre les Anglais, Jeanne envoie une missive avertissant les commandants anglais :

Jesus Maria,

Roi d’Angleterre et vous duc de Bedford, qui vous dites régent du royaume de France, vous Guillaume de La Pole, comte de Suffolk, Jean sire de Talbot et vous Thomas sire de Scales, qui vous dites lieutenants du dit duc de Bedford, faites raison au Roi du ciel, rendez à la Pucelle qui est envoyée ici par Dieu, le Roi du ciel, les clés de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France. Elle est ici venue de par Dieu pour réclamer le sang royal. Elle est toute prête à faire la paix, si vous voulez lui faire raison, en abandonnant la France et payant pour ce que vous l’avez tenue.

Et, vous tous, archers, compagnons de guerre, gentilshommes et autres qui êtes devant la ville d’Orléans, allez-vous en en votre pays, de par Dieu ; et si vous ne le faites ainsi, attendez les nouvelles de la Pucelle qui ira vous voir sous peu, à vos biens grands dommages.

Roi d’Angleterre, si vous ne le faites ainsi, je suis chef de guerre et en quelque lieu que j’attendrai vos gens en France, je les en ferai aller, qu’ils le veuillent ou non. Et, s’ils ne veulent obéir, je les ferai tous occire ; je suis ici envoyée de par Dieu, le Roi du ciel, pour vous chasser hors de toute la France. Et, s’ils veulent obéir, je les prendrai en miséricorde. Et, n’ayez point une autre opinion, car vous ne tiendrez point le royaume de France de Dieu, le Roi du ciel, fils de saint Marie, mais le tiendra le roi Charles, vrai héritier : car Dieu, le Roi du ciel, le veut et cela est révélé par la Pucelle, lequel entrera à Paris en bonne compagnie.

Si vous ne voulez croire ces nouvelles de par Dieu et la Pucelle, en quelque lieu que nous vous retrouverons, nous frapperons dedans et y feront un si grand vacarme qu’il y a bien mille ans qu’en France si n’y en eut un si grand, si vous ne nous faites raison.

Et croyez fermement que le Roi du ciel enverra plus de forces à la Pucelle que vous ne lui sauriez mener avec tous vos assauts, à elle et à ses bonnes gens d’armes ; et aux horions, on verra qui a le meilleur droit de Dieu du ciel. Vous, duc de Bedford, la Pucelle vous prie et vous requiert que vous ne vous fassiez pas détruire.

Si vous lui faites raison, vous pourrez encore venir en sa compagnie là où les Français feront le plus beau fait qui fut jamais fait pour la chrétienté. Et faites réponse, si vous voulez faire la paix en la cité d’Orléans ; si vous ne le faites ainsi, de vos biens grands dommages qu’il vous souvienne sous peu.

Le siège d’Orléans, en mai 1429. Miniature extraite des Vigiles de Charles VII, par Martial d’Auvergne (vers 1484).
BNF, Paris.

Jeanne entre dans la ville d’Orléans le 29 avril 1429 et l’attaque sur les positions anglaises commence le 4 mai. Décidée à arracher la victoire totale et en dépit des commandants français, Jeanne accomplit en seulement trois jours de combat ce qui avait été impossible depuis six mois : elle force les Anglais à lever le siège [4] Forte de cette victoire, Jeanne se fraie un chemin jusqu’à Reims où tous les rois de France étaient couronnés. En juillet 1429, Jeanne et le Dauphin entrent dans la cathédrale de Reims où ce dernier est solennellement couronné Charles VII, Roi de France.

Pourtant, Jeanne est rapidement trahie par le Roi, que la crainte et le manque de caractère privent du courage et de la vision qu’elle avait d’une nouvelle France libre. Déjà engagé dans des négociations avec l’ennemi, Charles retarde l’attaque de Jeanne d’Arc pour que les Anglais puissent fortifier la ville et empêcher sa libération.

L’armée de Jeanne d’Arc est dissoute par le Roi. En mai 1430, lors du siège de Compiègne, Jeanne, à la tête d’une troupe de mercenaires, est faite prisonnière par les Bourguignons. Vendue aux Anglais, elle sera jetée en prison à Rouen, siège des Anglais en France, avant d’être jugée par Pierre Cauchon, l’évêque de Beauvais, homme réputé servile à la cause anglaise et avide d’organiser le procès contre Jeanne d’Arc.

En mai 1431, Jeanne est inculpée d’hérésie par une cour corrompue et brûlée vive par ceux qui, pour sauver leur propre peau, croyaient pouvoir l’éliminer en brûlant son corps. Cependant, la mission et la victoire qu’elle remporte contre le mal qui la tua déclenche une dynamique dépassant de loin les limites de ses actions accomplies durant sa propre existence mortelle.

La Renaissance

Le pape Eugène IV (1431-1447).

Contrairement aux souhaits de ses ennemis, la mort de Jeanne d’Arc n’anéantit pas la résistance française, mais révèle un pouvoir impérial en voie de déliquescence. La mission que Jeanne refuse de trahir, sa passion pour la liberté et la souveraineté du peuple de France, apparaît rapidement comme une mission pour libérer toute l’humanité du mal des Empires et l’éradiquer d’une société qui l’avait brûlée vive.

Quatre ans plus tard, le pape Eugène IV et plusieurs alliés proches de Nicolas de Cues, tel que le futur pape Pie II (Piccolomini), interviennent dans la situation française en organisant le Congrès d’Arras, où l’alliance anglo-bourguignonne est rompue et où les factions s’unissent contre l’occupation anglaise.

Deux ans plus tard, peu avant la fin du Concile de Bâle, le pape Eugène IV envoie Nicolas de Cues comme envoyé papal à Constantinople, avec pour mission de ramener des représentants byzantins au prochain Concile de Florence sur l’unification des églises d’Orient et d’Occident, afin de mettre fin au « grand schisme » de 1054. De Cues revient avec 700 représentants d’Orient, dont l’empereur byzantin et le Patriarche de l’Église orthodoxe orientale. La délégation amène aussi avec elle des savants, ainsi que les œuvres complètes de Platon, quasiment inconnues en Occident.

Louis XI présidant le chapitre de Saint-Michel. Miniature de Jean Fouquet de 1470.
BNF, Paris.

Le mouvement amorcé par De Cues devient alors une transformation de la société. En 1461, Louis XI succède à son père Charles VII. Doté d’une personnalité beaucoup plus forte, c’est sous son règne que naît le premier État-nation souverain dédié à l’intérêt général.

Dans Le rosier des guerres, qu’il fait rédiger par son médecin pour initier son fils à l’art de gouverner, on peut lire : Personne ne devrait craindre la mort pour avoir défendu le bien commun, car c’est là-dedans qu’est le mérite.

La France connaît une transformation radicale sous Louis XI, dont les réformes économiques et sociales font passer l’intérêt général avant les intérêts de l’oligarchie féodale. Cette transformation est précédée d’un événement majeur : en 1450, la ville de Rouen, où Jeanne fut prisonnière et exécutée, est libérée par les armées de Charles VII.

Son procès en réhabilitation commence alors, à partir d’une révision de son premier procès. On ouvre une enquête approfondie sur sa personne et ceux qui l’ont connue sont appelés à témoigner. Sa condamnation est annulée, et même retournée contre ses juges et la corruption qu’ils représentaient.

Honorer la mission

La Renaissance, faisant écho à la mission de Jeanne d’Arc et au leadership de Nicolas de Cues, est le début d’un long processus qui finit par fleurir et conduira, des siècles plus tard, à la fondation de la République américaine.

C’est également le point de départ des découvertes scientifiques de Johannes Kepler qui, en découvrant les lois du système solaire, démontre, comme l’affirme De Cues dans sa Concordance catholique, comment chaque être humain peut infléchir l’avenir de l’humanité.

Nicolas de Cues.
Eglise San Pietro in Vincoli, Rome.

Seule une petite poignée de dirigeants de ce qu’allait devenir la Renaissance a pris à cœur d’achever la mission que Jeanne d’Arc n’a pu achever de son vivant. La question qui nous incombe aujourd’hui est donc : face à l’horreur que représente la menace d’une extinction potentielle de l’humanité par la guerre nucléaire, allons-nous réagir comme le courant de Nicolas de Cues a su le faire après l’exécution de Jeanne d’Arc ? Allons-nous œuvrer pour créer, au sein de l’humanité, quelque chose de nouveau sur lequel son avenir puisse s’appuyer ?

Comme on le voit dans le cas de Jeanne, ceci dépasse les limites apparentes de nos existences mortelles. C’est dans le processus créateur qui, longtemps après notre mort, établit un processus de perfectionnement et d’élévation des capacités créatrices de l’humanité, qu’il faut chercher le sens de l’existence humaine. Voilà le critère de leadership requis aujourd’hui.


[1Le grand Concile œcuménique qui s’ouvre en 1431 à Bâle, en Suisse, se fixe comme objectif de réduire le nombre de papes en Occident de trois à un seul. Il se solde par un échec. Le pape Eugène IV le remplacera par le Concile de Florence en 1437.

[2Avec le traité de Brétigny (1360), le roi anglais Edouard III renonce à revendiquer la couronne française. Le roi français Jean II le Bon est libéré en échange d’une rançon colossale, jamais payée en totalité. En échange, les Anglais obtiennent notamment la Guyenne et la Gascogne, ainsi que Calais. Henri V accusera la France d’avoir violé ce traité.

[3Jeanne, dans ses échanges avec le Dauphin, affirme clairement que le domaine royal appartient non pas au Roi mais à Dieu, et que Celui-ci veut que Charles en soit le souverain et non les Anglais.

[4Le duc d’Alençon, commandant des troupes avec Jeanne à Orléans, disait : « Jeanne était simple et jeune, mais très versée dans l’affaire de la guerre, tant dans le maniement de la lance que dans l’ordre de la bataille ou la préparation de l’artillerie.

Et tous s’émerveillaient qu’elle pouvait agir d’une façon aussi prudente et bien avisée que l’aurait fait un capitaine ayant vingt ou trente ans d’expérience. »