Vitrenko exige que le monde reconnaisse la nature néo-nazie du putsch en cours en Ukraine

mercredi 19 février 2014

Le Dr Natalia Vitrenko, présidente du Parti progressiste socialiste d’Ukraine, a publié hier une déclaration après que des guérilleros marchant sous la bannière rouge et noire du collaborateur nazi Stepan Bandera ont commis des actes de violence dans le centre de Kiev.
« C’est seulement lorsque la communauté mondiale aura reconnu la nature néo-nazie du putsch que la violence en Ukraine pourra être arrêtée », est le titre de sa déclaration.

Vitrenko a rapporté que le sang a coulé à nouveau hier, après que des colonnes organisées et lourdement armées, sous prétexte d’une marche pacifique sur la Rada suprême à l’appel mensonger des dirigeants de l’Euromaidan (Iatsenouk, Klitschko et Tyahnybok), ont tenté de saccager la Rada (Parlement) et attaqué tant la police que des manifestants pacifiques du Parti des régions, actuellement au pouvoir. Elle a accusé les dirigeants de l’opposition d’avoir incité cette nouvelle vague de violence et les a tenus responsables pour le sang versé. Mais elle a ajouté :

La responsabilité pour la violence, le sang, les morts et les blessés, et la guerre civile en Ukraine, n’incombe pas seulement aux organisateurs de l’Euromaidan, aux guérilleros et aux terroristes, mais également aux dirigeants de l’Union européenne et des Etats-Unis qui ont, dans leur myopie politique, confondu un putsch nazi avec une révolte populaire pacifique en défense des valeurs européennes.

Vitrenko a répété ce qu’elle avait déclaré dans une vidéo du 13 février, qui est que les politiques étrangers se rendant sur le Square de l’Indépendance (Maidan Nezalezhnosti) refusent délibérément de reconnaître que toute la zone du Maidan est décorée de graffiti néo-nazis, tandis que des « menaces nazies » telles que « poignardons les moscovites » et « gloire à la nation – mort aux ennemis » sont scandées continuellement. « Pour une raison quelconque, ils n’arrivent pas à voir que ce qui arrive en Ukraine est parfaitement similaire à la saisie du pouvoir par les nazis en Allemagne. »

En conclusion, elle a ajouté :

En tant que dirigeante d’un parti d’opposition de gauche en Ukraine, j’appelle la communauté mondiale à regarder ce qui est au cœur de nos problèmes en Ukraine. Il s’agit d’un putsch néo-nazi, visant à établir une dictature nazie. Le droit international et les valeurs européennes, la défense des droits humains en Ukraine (et dans le monde), ainsi que les principes démocratiques, obligent toutes les nations du monde et toutes les forces progressistes à s’unifier dans le but de bannir les partis et mouvements néo-nazis en Ukraine. Sinon il sera impossible de stabiliser la situation et d’obtenir des changements démocratiques.

Vitrenko avait remercié dans sa déclaration vidéo du 13 février Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, pour son intervention récente dans une réunion du National Endowment for Democracy (NED) à Washington D.C., où elle avait dénoncé depuis la salle : « Sous couvert de ’’démocratie’’, vous vous ingérez dans les affaires internes de l’Ukraine et vous pourriez déclencher une troisième Guerre mondiale. »

Vitrenko a terminé en disséquant les faussetés contenues dans les plus récentes résolutions adoptées tant par le Congrès américain que le Parlement européen sur l’Ukraine.

Le soutien apporté par le Parlement européen aux insurgés actuels est particulièrement outrageant, étant donné les résolutions antérieures de ce même Parlement condamnant les mouvements politiques néo-nazis en Ukraine. En 2010, le Parlement européen avait déclaré que celui-ci :

Regrette vivement la décision du président ukrainien sortant, Victor Iouchtchenko, d’accorder à titre posthume à Stepan Bandera, chef de l’organisation nationaliste ukrainienne OUN qui collabora avec l’Allemagne national-socialiste, le titre de « héros national de l’Ukraine »

Ce même Parlement a déclaré dans une résolution adoptée le 13 décembre 2012, qu’il :

S’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada ; rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier.

Aujourd’hui, fait remarquer Vitrenko, les responsables européens et américains sont en contact constant avec le dirigeant de Svoboda, Oleh Tyahnybok.

Lundi 24 février 19h00 :

Conférence-débat à Paris : Non au coup d’Etat occidental en Ukraine !