Le 29 octobre, The Elders (Les anciens ou sages universels), une association d’anciens chefs d’État et de hauts responsables fondée par Nelson Mandela en 2007, a lancé un appel au président américain Donald Trump pour qu’il use de son pouvoir pour obliger Israël à libérer le dirigeant palestinien Marwan Barghouti.
DÉCLARATION
Source : The Elders
https://theelders.org/news/elders-call-marwan-barghouti-s-release-spur-moves-two-state-solution
Les Elders appellent aujourd’hui à la libération immédiate du dirigeant palestinien Marwan Barghouti, emprisonné en Israël, comme une étape importante vers la relance d’une solution durable à deux États au conflit israélo-palestinien.
Nous encourageons le président Trump à exiger sa libération, en tirant parti de l’opportunité offerte par le fragile accord de cessez-le-feu à Gaza.
Si le cessez-le-feu a apporté un certain soulagement à la population de Gaza, la situation humanitaire demeure catastrophique. Nous condamnons les dernières attaques israéliennes contre la ville de Gaza comme une violation flagrante de l’accord. Il est indispensable d’exercer une pression beaucoup plus forte sur Israël pour qu’il mette fin à l’obstruction délibérée de l’aide humanitaire.
Cet accord de cessez-le-feu n’est qu’un premier pas vers une solution durable à deux États. Cela nécessitera un gouvernement israélien disposé à le soutenir, ainsi qu’une revitalisation de la vie politique dans l’ensemble du territoire palestinien occupé, afin de garantir que la voix des Palestiniens soit entendue à tous les niveaux.
Marwan Barghouti milite depuis longtemps pour une solution à deux États par des moyens pacifiques et figure régulièrement parmi les dirigeants palestiniens les plus populaires dans les sondages. Pourtant, Israël refuse toujours de le libérer dans le cadre de l’accord conclu par le président Trump.
Nous condamnons les mauvais traitements, y compris la torture, infligés à Marwan Barghouti et à d’autres prisonniers palestiniens, dont beaucoup sont détenus arbitrairement. Les autorités israéliennes doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international et protéger les droits humains des prisonniers.
Seul le peuple palestinien a le droit de choisir ses dirigeants. Nous saluons l’engagement du président Mahmoud Abbas à organiser des élections libres et équitables sous l’égide internationale dans les douze prochains mois, afin de revitaliser la gouvernance palestinienne.
Nombre de Palestiniens considèrent Marwan Barghouti comme leur « Mandela ». Figure rassembleuse, il joue un rôle crucial. Sa réputation de partisan d’une solution à deux États s’est renforcée au cours de ses 23 années d’emprisonnement. L’archevêque Desmond Tutu, président fondateur du groupe des Elders, a plaidé pour sa libération dès 2013. Le libérer aujourd’hui témoignerait de la volonté d’Israël de privilégier une voie pacifique et politique pour résoudre le conflit.
De nombreuses personnalités politiques et de la sûreté israéliennes, dont un ancien directeur du Shin Bet (service de sécurité intérieure israélien), soutiennent sa libération et reconnaissent le rôle de premier plan qu’il pourrait jouer dans l’intérêt de la paix, de la dignité et de la sécurité des Israéliens et des Palestiniens.
Marwan Barghouti a été condamné en 2004 à l’issue d’un procès que l’Union interparlementaire a jugé entaché de nombreuses violations du droit international et inéquitable. Il a soutenu le droit des Palestiniens à résister à l’occupation illégale d’Israël, tout en condamnant les attaques contre les civils.
Le président Trump et les autres dirigeants influents devraient tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de Barghouti. Ils devraient saisir cette occasion pour accroître les chances d’instaurer une paix, une sécurité et une responsabilité durables dans la région.
SIGNATAIRES :
- Juan Manuel Santos, ancien président de Colombie, lauréat du prix Nobel de la paix et président du groupe The Elders
- Graça Machel, fondatrice du Graça Machel Trust, cofondatrice et vice-présidente des Elders
- Gro Harlem Brundtland, ancienne Première ministre de Norvège et ancienne directrice générale de l’OMS
- Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et ancienne directrice du Programme des Nations unies pour le développement
- Elbegdorj Tsakhia, ancien président et Premier ministre de Mongolie
- Zeid Ra’ad Al Hussein, ancien haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme
- Hina Jilani, avocate à la Cour suprême du Pakistan et coprésidente du Groupe de travail sur la justice
- Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria et lauréate du prix Nobel de la paix
- Denis Mukwege, médecin et défenseur des droits de l’homme, lauréat du prix Nobel de la paix
- Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme
- Ernesto Zedillo, ancien président du Mexique



