Chômage, famines... l’économie mondiale chute - Vite, un vrai plan de relance !

jeudi 8 octobre 2020

Chronique stratégique du 8 octobre 2020 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

L’équivalent de plus de 850 millions d’emplois à plein temps ont été détruits au cours des 2e et 3e trimestres 2020, dans le monde entier. En Europe, les derniers chiffres du chômage d’Eurostat sont venus doucher les illusions sur « la reprise économique ». Dans le même temps, en conséquence de la pandémie de Covid, une grave crise alimentaire se profile, avec des situations de famine touchant de plus en plus de pays, y compris les États-Unis.

Un tour d’horizon pour souligner l’urgence d’un changement radical de système financier

Parmi les principales économies industrielles du monde, il apparaît qu’aujourd’hui ce sont les 2 % de croissance de la Chine en 2020 qui tirent vers le haut le reste du monde, et qui lui évitent sans doute une chute plus rapide encore. Car l’immense majorité des pays évolue en territoires négatifs, à des taux bien inférieurs à ceux des banques centrales.

Depuis le second trimestre, les États-Unis, les pays européens, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud – qui forment les principaux poumons économiques de leurs continents respectifs –, s’enfoncent chaque jour davantage dans une récession, qui semble même empirer dans les derniers mois de 2020. Contrairement aux espérances, le chômage de masse ne montre aucun signe d’affaiblissement ces dernières semaines, principalement en conséquence de la nouvelle vague épidémique.

Le rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié le 23 septembre, met en évidence une baisse « massive » des revenus du travail et de l’emploi dans le monde, depuis le début de la pandémie. « Les confinements et les fermetures d’entreprises continuent de perturber le marché du travail à travers le monde, provoquant des chutes du travail horaire supérieures à celles attendues », explique le rapport de l’OIT.

Bien que la chute de la courbe de l’emploi, mesurée en heures travaillées, soit plus forte au 2e trimestre, elle s’est poursuivie au 3e trimestre. Les montants du revenu du travail ont baissé de 10,7 % pendant les trois premiers trimestres de 2020, ce qui représente environ 3 500 milliards de dollars – soit un montant à peu près équivalent à l’argent injecté par les banques centrales américaine et européenne pour renflouer les marchés financiers.

Les plus touchés sont les pays à « revenu intermédiaire inférieur », en Afrique, en Amérique du Sud et dans certaines régions d’Asie, où domine « l’économie informelle » – c’est-à-dire les activités économiques échappant au contrôle et à la régulation des États. 500 millions d’emplois directs à plein temps (ETP) ont été détruits au 2e trimestre, suivis de 350 millions supplémentaires au 3e trimestre, soit 850 millions au total. Revoyant ses précédentes prévisions à la baisse, l’OIT s’attend à 250 millions d’ETP détruits au 4e trimestre, ce qui signifierait la perte de plus d’un milliard d’emplois en 2020 !

En Europe, comme le montre le rapport du 1er octobre d’Eurostat (l’agence européenne des statistiques), le chômage a continué d’augmenter au mois d’août, pour le cinquième mois consécutif, atteignant 8,1 % pour l’Eurozone, et 7,4 % pour l’ensemble de l’UE. En août, 15,6 millions de personnes étaient sans emploi en UE, dont 13,2 millions dans l’Eurozone. Et si l’on compte les 10 millions d’emplois soutenus grâce aux divers programmes d’aides gouvernementaux, le chômage potentiel concerne 25 millions d’Européens, soit 11,5 %.

En même temps, la pandémie et les fermetures des frontières ont grandement affecté la production, le transport et le commerce alimentaires. Ainsi, une véritable épidémie de famines touche particulièrement l’Afrique et l’Amérique latine, comme le rapporte Bloomberg, et même aux États-Unis. D’après le Programme alimentaire mondial, le nombre d’êtres humains souffrant d’ « insécurité alimentaire sévère » – autrement dit de famine – a quadruplé en 2020 aux États-Unis, et doublé au niveau mondial, pour atteindre 270 millions de personnes (!).

L’urgence d’agir est donc criante. Mais parler de relancer l’économie, ou d’ « ouvrir » l’économie informelle, n’a aucun sens si l’on ne met pas en œuvre de grands projets ou plateformes de construction de nouvelles infrastructures, comme l’avaient fait Franklin Roosevelt, avec la Tennessee Valley Authority, et la France d’après-guerre, avec la planification et les Trente Glorieuses. A condition de reprendre le contrôle de la création monétaire, actuellement entre les mains de l’oligarchie financière et de son système de « banques centrales ». C’est le projet que nous défendons avec notre feuille de route « Réparation, reconstruction, refondation – Soyons résolus de ne plus servir l’oligarchie » – dont nous vous encourageons à sponsoriser dès aujourd’hui l’envoi aux élus d’un canton ou d’une région de votre choix.

A lire aussi

Pour un plan rooseveltien de relance digne de ce nom

Vous venez de lire notre chronique stratégique « Le monde en devenir ». ABONNEZ-VOUS ICI pour la recevoir sans limitation. Vous aurez également accès à TOUS les dossiers de ce site (plus de 400 !)...

COMMENTAIRES

Christian Bohrer - le 11 octobre 2020

Bonjour
J avoue être assez perdu dans tout ce bordel...pourtant j essaie de m informer...j ai encore un emploi pour le moment

Tonon - le 13 octobre 2020

bravo pour l’émission bien documentée

Bouy Philippe - le 13 octobre 2020

Bonjour je souhaite découvrir plus d’informations sur ce qu’il se passe et mieux comprendre comment fonctionne le système oligarchique pour mieux le combattre