Les écrits de Lyndon LaRouche

De Gaulle était un génie de la science militaire

dimanche 24 avril 2011, par Lyndon LaRouche

Au cours de sa conférence internet du 10 mars 2011, Lyndon LaRouche, particulièrement inspiré par sa lecture des Mémoires de guerre du Général Charles de Gaulle, était intarissable au sujet de notre général. Extraits :

Question d’un syndicaliste : Je suis content de vous annoncer que dans quelques jours, un projet de loi visant à remettre en vigueur la loi Glass-Steagall sera introduit devant la Chambre de représentants, avec le soutien d’un groupe de démocrates et de républicains.

Ici dans l’Ohio, et dans tout le pays, nous avons activement milité avec vous pour que le Glass-Steagall soit réintroduit, mais il me semble que ceux qui promeuvent ce projet au Congrès ne comprennent pas tout à fait ce qu’il faut faire.

L’une des choses qui m’a été suggérée dernièrement, c’est qu’il serait beaucoup plus facile de faire passer Glass-Steagall si nous décidions que cette loi ne s’appliquerait qu’à la période suivant son adoption, et pas à celle qui l’a précédée. Je pourrais en dire long sur pourquoi cette approche serait terriblement inefficace…

Lorsque le Glass-Steagall fut adopté, il y avait à Washington un leadership prêt à s’en prendre à Wall Street. Il faut constater que l’équipe en place à Washington (y compris ceux dont je me réjouis qu’ils réintroduisent Glass-Steagall) n’est pas préparée à faire cela. Et à moins d’y être préparé, non seulement ils ne gagneront pas la bataille du Glass-Steagall, mais ils n’en remporteront aucune autre.

« Mon commentaire va être dur », répondit LaRouche, s’adressant à ceux qui ne sont pas encore préparés à mener la bataille, car ils ne comprennent pas la violence particulière de l’ennemi auquel on doit faire face : l’Empire britannique.

LaRouche : Ne faites pas l’erreur de croire que l’avenir des Etats-Unis sera déterminé par un processus démocratique de type légaliste. Un mouvement de grève de masse est en cours, qui est international, transatlantique même, car il embrasse toute la Méditerranée et continue à s’étendre. Il n’y a pas de place pour les compromis ! C’est un mouvement révolutionnaire classique. On ne pourra pas l’arrêter avec du blabla. On est en train de prendre aux gens leur vie, de tuer leurs enfants, et vous pensez que vous allez les amener à négocier calmement avec vous ? Ils veulent vous virer !
Le problème, avec cette génération soixante-huitarde qui domine le processus politique aux Etats-Unis, c’est qu’il s’agit d’une bande de couards ! Ils parlent fort mais n’ont rien dans le pantalon. Ces enfants ont été élevés par des familles qui, après la guerre, ont réussi en se prostituant, en quelque sorte, en s’adaptant au fasciste Truman qui s’efforça de détruire tout ce que la présidence Roosevelt avait accompli ; un Truman appartenant à ce groupe de Wall Street qui avait mis Hitler au pouvoir en Allemagne pour le compte de l’Empire britannique. (…)

Nous avions gagné la guerre, après la percée de Normandie, mais les Britanniques, qui avaient jusqu’alors joué le jeu avec Roosevelt, prirent une direction opposée. Ils prolongèrent cette guerre qui aurait pu être gagnée dès cette année-là, en 1944.

La percée de la Troisième armée à travers la ligne Siegfried était imminente. Elle aurait pu signifier l’effondrement du Reich. Or, qu’est-il arrivé ? Un général britannique commandant la Première armée des alliés proposa une idée apparemment folle, mais en réalité consciemment mûrie, visant à prolonger la guerre. Car les malfaisants Britanniques voulaient d’abord précipiter l’Europe en enfer pour qu’elle ne puisse jamais rebondir. Mais les Etats-Unis, dont Eisenhower était un exemple, étaient déterminés à empêcher cela.

De Gaulle avait été marginalisé par des éléments de ce groupe fasciste de Wall Street, pour empêcher que la guerre ne se termine trop tôt et maintenir les fascistes au pouvoir en France, à sa place. Ils ont ainsi déployé deux unités de parachutistes dans une position avancée où elles devaient être soutenues par la Première armée, mais ce soutien n’est jamais arrivé. Pourquoi ? Parce que, pour traverser cette région, la Première armée devait emprunter une route à une voie et elle n’est jamais arrivée sur place à temps. C’est ainsi que la guerre a été prolongée encore six mois. (…)

C’est cela, l’Empire britannique, et s’il est certes plus faible aujourd’hui dans beaucoup de domaines, nous sommes aussi plus faibles car nous avons été corrompus, comme les Français l’avaient été en 1939-40. (…)
Cette guerre est, d’un certain point de vue, la pire de toutes, car soit nous l’emportons, soit personne ne l’emportera, et ce sera un nouvel âge de ténèbres pour l’humanité. (…) Il ne s’agit pas ici d’un jeu de dominos, c’est le sort de l’humanité qui est en jeu. Moi je parie sur les gens. Je crois que dans cette situation où l’humanité est menacée par le pire holocauste qui ait jamais été imaginé contre la population humaine, les peuples ne capituleront pas. Parce qu’ils savent qu’ils ne le peuvent pas. Et comme le maquis l’a fait en France, sous la direction de Charles de Gaulle, ils combattront. Et je suis convaincu que nous pouvons gagner !

Question de la part d’un économiste du groupe de l’Université de Stanford : Lyn, en relisant ton récent texte sur de Gaulle, (…) tu soulèves quelque chose qui nous a laissés perplexes et nous te serions reconnaissants d’en parler un peu plus. Tu dis, c’est du moins ce que nous avons compris, que le sabotage de l’Initiative de défense stratégique (IDS) fut un facteur direct de la crise hyper-inflationniste que nous connaissons aujourd’hui, et nous ne l’avions jamais vraiment vu sous cet angle. Pourrais-tu nous en dire plus ?

LaRouche : Eh bien, c’est probablement vrai dans un sens. La dynamique est un peu plus intéressante. Encore une fois, nous parlons ici de choses du même ordre que la grève de masse. Vous parlez de de Gaulle, que j’ai caractérisé d’après de ce que j’ai reconnu en lui. Je ne l’ai jamais rencontré personnellement, mais plus tard, dans mon travail de planification pour ce qui allait devenir l’Initiative de défense stratégique, j’ai travaillé avec les principaux cercles militaires et diplomatiques français, ainsi qu’avec les cercles dirigeants allemands, italiens et d’autres pays.
[L’IDS] n’était pas un coup d’éclat. Nous étions en position de gagner – seuls les Britanniques et les intérêts qui leur étaient attachés s’y opposaient. Comme de Gaulle, nous comprenions, avant la désintégration de l’Union soviétique en 1989-1990, que l’Europe de l’Atlantique à l’Oural était l’enjeu stratégique. Toutes ces histoires de conflits à propos de l’Union soviétique n’avaient aucun sens. Il s’agissait là d’éléments secondaires d’une situation stratégique héritée de la Première Guerre mondiale et de sa planification par les Britanniques dans les années 1880.

Il faut bien voir que d’un point de vue stratégique, c’est de la folie de se demander qui est l’ennemi. A moins que ce ne soit un ennemi britannique, alors là, vous êtes dans le vrai. Votre ennemi est l’empire ! Pour quelle raison croyez-vous que nous nous sommes retrouvés coincés dans ces deux guerres en Irak ? Pourquoi sommes-nous partis en guerre en Indochine ? Nous n’avions aucune raison de nous lancer dans une guerre en Indochine. Le Président Kennedy y était opposé. « C’est idiot, n’y allez pas ! Pas de guerre terrestre en Asie pour les Etats-Unis ! » avait averti Douglas MacArthur.

Le seul moyen pour eux d’obtenir la guerre, c’était de tuer Kennedy ! Ceux qui voulaient la guerre, qui voulaient abattre les Etats-Unis, ont donc tué Kennedy, car ce dernier n’aurait jamais permis que cette guerre arrive. Johnson l’a permise car il était terrifié à l’idée de se faire tuer à son tour. Et lorsque le frère de Kennedy fut sur le point d’être candidat à la présidence, ils le tuèrent également.

Nous sommes en guerre. Et de Gaulle représente pour moi un homme, un militaire hautement qualifié – un génie de la science militaire, en vérité. La façon dont il anticipa la défense au moyen d’une artillerie motorisée, de blindés motorisés, pendant la Seconde Guerre mondiale, était un travail de génie, à l’encontre de tous les généraux de l’armée française. La façon dont il commanda depuis la Grande-Bretagne et l’Afrique du Nord représente également un travail de génie.

Par la suite, sa compréhension rétrospective de ce qui s’était passé pendant la guerre, des nouvelles conditions qui s’appliquaient, lui permit de s’élever à un niveau de compréhension bien plus étendu que celui qu’il connaissait auparavant. Il montra un réel génie avec sa conception de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. Il comprenait le principe. L’idée d’atteindre un objectif raisonnable sans conflit est le véritable objectif. N’entrez en guerre que si vous n’avez plus aucune autre option.

Ce fut la même chose en Allemagne avec Bismarck. Il avait affaire à une monarchie entrée en guerre avec la France. Cette guerre avec la France était due à la France. Mais à la minute-même où Napoléon III fut mis hors-jeu, l’intérêt vital de l’Allemagne eût été de dire : « D’accord, nous avons gagné, nous voilà débarrassés de l’agent britannique Napoléon III, nous devons immédiatement faire des négociations de paix avec la France », c’eût été la meilleure façon de procéder. Pour Bismarck, c’était une erreur pour l’Allemagne de continuer la guerre après l’éviction de l’empereur, car le véritable ennemi était l’empire britannique, le nid de Napoléon III. Il fallait donc se retourner contre l’empire britannique. Faire de la guerre entre la France et l’Allemagne l’enjeu du futur, c’était servir l’empire britannique.

Il ne s’agit pas de gagner la guerre comme dans un match de boxe, de tennis ou de football. L’objet de la stratégie, c’est le but visé. Le but étant de créer des conditions acceptables pour les peuples qui constituent l’humanité. N’abandonnez pas ce que vous ne pouvez abandonner, mais n’exigez pas une guerre permanente de génération en génération pour préserver ce que vous avez.

Quel est notre objectif ? Je pense avoir été clair : se débarrasser de l’empire britannique. Alors nous pourrons résoudre les autres problèmes, et nous devrons les régler avec une certaine subtilité diplomatique. Il faut parfois plier, laisser sentir à la personne à qui l’on a affaire qu’elle a obtenu le meilleur de soi, afin d’atteindre un objectif.

L’objectif étant de réussir à établir une coopération entre les nations, c’est ce vers quoi nous voulons aller – un monde d’Etats-nations, coopérant au développement de la planète Terre et prêts à aller au-delà, quel que soit ce qui nous y attend.

Je comprends l’Union soviétique, je comprends la Russie, pas parfaitement, mais j’ai suffisamment eu affaire à elle et fait suffisamment d’analyses du système soviétique et du système russe. Je sais comment ça marche, je connais le type d’incompétence, je connais les problèmes. Et alors ? Oui, et alors ! Les Russes ont fait cette erreur-ci et cette erreur-là, ils ont tel sale truc ou tel autre. Ils sont stupides sur telle ou telle question. Mais j’ai quelques amis en Russie qui ne s’en laissent pas compter.

Notre objectif est de bâtir une communauté d’Etats-nations souverains, mes objectifs ont toujours étaient ceux-ci. Je n’ai jamais eu pour prétention de dire : « Je sais comment gagner cette guerre. » (…)

Je n’ai aucune visée négative. J’ai une vision positive de ce que nous devons accomplir, sachant que si nous n’y arrivons pas, les facteurs négatifs nous forceront à agir en conséquence. Et c’est ce qui s’est passé. Si, au moment de la chute du mur de Berlin, nous n’avions pas eu l’intervention de l’empire britannique et de ses flagorneurs qu’étaient le Président français et celui des Etats-Unis, pour empêcher le chancelier allemand de simplement réunifier l’Allemagne de l’est et de l’ouest et d’organiser une coopération avec les pays frontaliers, nous aurions eu une solution au problème européen. Peut-être pas parfaite, mais une bonne solution. En forçant les choses avec le système de l’euro, qui est un moyen de soumission du continent européen à l’Empire britannique, et en appliquant la politique de destruction créatrice à la Russie, l’Ukraine et d’autres, on a créé potentiellement des conditions infernales pour cette planète. Nous n’y sommes pas complètement, mais avec la prise de contrôle et de direction du gouvernement américain par l’empire britannique, nous sommes en train de créer un enfer bien pire encore.


Un 9 juin pour le salut commun


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