Brexit et Boris Johnson, synonymes de retour de la souveraineté populaire et au développement industriel ? Pas si sûr... Petit point sur le projet Global Britain et quelques enjeux financiers à la City de Londres.
C’était il y a 3 ans : le 23 juin 2016, lors d’un référendum organisé par l’ancien Premier ministre David Cameron, 51,9% des Britanniques ont choisi de quitter l’UE, lançant le lent et laborieux phénomène du Brexit...
Après le déclenchement de l’article 50 du traité sur l’UE le 29 mars 2017, le Royaume-Uni et les 27 autres pays membres de l’Union européenne se sont donnés deux ans pour préparer la sortie effective du pays. Le Brexit a toutefois été repoussé à plusieurs reprises, le dernier report l’ayant fixé à la date du 31 janvier 2020 - au plus tard.
En premier lieu, ce vote, comme celui en faveur de Donald Trump aux Etats-Unis ou celui pour Marine Le Pen en France, est l’expression d’une révolte électorale contre le fossé séparant d’un côté une classe moyenne supérieure vivant dans les grandes métropoles, qui empochent les dividendes d’une mondialisation essentiellement financière ; et de l’autre, une population active rurale et périurbaine condamnée à la paupérisation, constituée d’artisans, de petits commerçants, d’ouvriers, d’agriculteurs, de pêcheurs et de caristes, trimant au quotidien pour livrer aux urbains des marchandises produites ailleurs.
Ensuite, il n’est pas interdit de penser qu’une faction de l’establishment financier mondialisé basée à Londres, ait craint que les équipes de Michel Barnier à Bruxelles ne régulent, réglementent et menottent l’orgie spéculative permanente de la City ; et avec elle, les dépendances offshore de la Couronne, le plus grand centre d’échanges de monnaies et de produits financiers dérivés au monde. Ce courant, après avoir éventré les parois…