Les Paradis fiscaux : enquête sur les ravages de la finance néolibérale
Nicholas Shaxson,
André Versaille Editeur,
avril 2012,
448 pages
19,90 euros
Nous saluons la parution française de Treasure Islands, le livre-révélation du journaliste britannique Nicholas Shaxson [1] sur la City de Londres et son système financier offshore. Car si le titre français peut prêter à confusion, il ne s’agit pas d’un énième livre contre les « paradis fiscaux » — que Shaxson désigne plus précisément sous le terme « juridictions du secret » — mais d’un exposé inédit dévoilant le véritable visage du système financier international.
Si l’auteur de l’article n’a pas pris le temps de consulter la version française de l’ouvrage, la version anglaise est sans ambages : la mondialisation financière n’est autre que la riposte de l’impérialisme britannique à la politique de développement mutuel impulsée par Franklin Roosevelt entre 1933 et 1945.
La City de Londres et son empire offshore
Sur les soixante « paradis fiscaux » recensés par Shaxson, la moitié sont sous contrôle britannique direct : Les Dépendances de la Couronne (Jersey, Guernesey, Ile de Man) et les Territoires britanniques d’outre-mer (Bermudes, îles Caïmans, Gibraltar, îles Vierges britanniques, etc.) administrés par la Reine et son Privy Council, les anciennes colonies (Bahamas, Singapour, Hong-Kong, Irlande, etc.) ainsi que quelques territoires nouveaux (Dubaï, etc.) gérés en direct par la City. « C’est un système stratifié de paradis fiscaux…