Washington, Caracas et Nuremberg

mercredi 26 novembre 2025


Le 20 novembre marquait le 80e anniversaire du procès de Nuremberg, au cours duquel plusieurs dignitaires nazis ont été jugés pour « crimes contre l’humanité ». C’était l’occasion de ramener à la mémoire la réalité d’une histoire moderne tragique, ainsi que l’a évoqué le président de la Fédération de Russie, au moment où l’administration américaine s’apprête à lancer une opération militaire de changement de régime au Venezuela, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Lors de la commémoration de ce 80e anniversaire de l’ouverture du « Procès des principaux criminels de guerre devant le Tribunal militaire international (IMT) » en 1945 (plus communément appelé Tribunal des crimes de guerre de Nuremberg), le président russe Vladimir Poutine, s’exprimant devant un forum sur le sujet, a déclaré :

« Ces crimes n’ont pas de prescription, et ils ont été définitivement jugés il y a 80 ans lors des procès de Nuremberg. Ses normes et principes restent d’actualité aujourd’hui. Ils nous aident à résister fermement aux tentatives de déformer les faits historiques et nous guident pour trouver des réponses appropriées aux défis et menaces mondiaux modernes. »

Dans le même temps, nos amis de l’hebdomadaire américain Executive Intelligence Review (EIR) ont tenu un webinaire, afin de remettre en mémoire cette tragédie du XXe siècle, mais surtout de prévenir un nouveau crime international contre l’humanité — en l’occurrence, une autre guerre sans issue — qui est actuellement sur le point d’être commis. « Nous sommes réunis ici pour publier une analyse des dangers encourus si les États-Unis vont de l’avant vers une opération de changement de régime au Venezuela, mais nous avons aussi l’intention de montrer comment le monde peut sortir de cette crise », a déclaré Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller et rédactrice-en-chef de l’EIR.

Le parti de la guerre hier et aujourd’hui

Jugé à Nuremberg, le tristement célèbre ministre nazi des Finances Hjalmar Horace Greeley Schacht, qui avait joué un rôle central dans l’orchestration de la machine financière et politique ayant porté Hitler au pouvoir, fut déclaré non coupable.

Pourquoi ? « Si vous voulez inculper les industriels qui ont aidé à réarmer l’Allemagne, vous devrez aussi inculper les vôtres. Vos usines Opel, par exemple, qui ne produisaient que pour la guerre, appartenaient à votre General Motors », avait alors déclaré Schacht.

Mais le problème va bien au-delà. En 1984, dans le Hitler Book, Helga Zepp-LaRouche décryptait comment Schacht et ses protecteur londoniens avaient porté Hitler au pouvoir. A la lecture du chapitre VII notamment, intitulé « Les procès de Nuremberg, Hjalmar Schacht et la Guerre froide », on comprend que c’était le même parti de la guerre, dont Schacht était le représentant, qui, à l’ouverture des procès de Nuremberg en 1945, avait déjà mis au point le projet britannique, Operation Unthinkable (Opération Impensable), un plan visant à attaquer l’Union soviétique avec des armes nucléaires fabriquées aux États-Unis, afin d’« imposer la volonté des États-Unis et de l’Empire britannique », selon les termes du plan.

Ses partisans, tels que Montagu Norman, gouverneur de la Banque d’Angleterre, ainsi que les frères Dulles (John Foster Dulles du département d’État et Allen Dulles de la CIA) étaient les parrains et collaborateurs de Hjalmar Schacht.

Voir notre dossier Les Brothers

Les descendants contemporains de ce Parti de la guerre, dont l’idiot utile est aujourd’hui Marco « Narco » Rubio, secrétaire d’État américain et conseiller à la sécurité nationale (également archiviste national des États-Unis, c’est-à-dire responsable de la sauvegarde des documents originaux des États-Unis, notamment de leur Constitution !), tentent désormais de renverser illégalement le gouvernement du Venezuela, après avoir tué illégalement des dizaines de citoyens vénézuéliens en haute mer.
Venezuela : le véritable objectif est d’empêcher toute coopération avec la Chine

Lors de la table ronde de l’EIR du 20 novembre, intitulée « Président Trump : ne le faites pas ! Une politique américaine alternative pour les Caraïbes », sont intervenus plusieurs orateurs du Brésil, du Guyana, du Venezuela, du Mexique, de l’Allemagne et des États-Unis, afin de déconstruire toute la rhétorique du « changement de régime » affirmant que « le gouvernement vénézuélien est une entreprise terroriste menaçant les États-Unis par son trafic illégal de drogue ».

Ils ont également démontré que la véritable motivation sous-jacente à ce déploiement militaire est la tentative désespérée de contrer la coopération de la Chine avec des nations comme le Pérou, dans le cadre de « grands projets de développement », tels que la construction du port de Chancay au Pérou, aujourd’hui le plus avancé de l’hémisphère occidental. Ces projets et, plus profondément encore, cette réflexion, intégreront bientôt les économies et les nations d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale.

Il est temps d’en finir avec le colonialisme. L’Amérique latine n’est pas l’arrière-cour des États-Unis. Ports en eaux profondes pour Porto Rico, Haïti et Cuba, liaison ferroviaire transversale à grande vitesse du Venezuela au Pérou et connexion entre l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale dans son ensemble, observatoires astronomiques et centres de recherche spatiale, travaillant notamment sur les vols habités, voilà ce qui représente l’avenir.

Les Dix principes pour une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement, mis de l’avant par Helga Zepp-LaRouche en novembre 2022, négociés dans l’esprit d’un accord de niveau supérieur entre nations en vue d’un progrès économique durable, sont le point de départ pour construire un système juste, visant à l’amélioration constante des conditions de vie de l’humanité, et assurer la défaite de ceux qui, hier comme aujourd’hui, relèvent d’un tribunal de Nuremberg.