Ukraine : sur le seuil d’une guerre nucléaire

mardi 1er mars 2022

Chronique stratégique du 1er mars 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Au cours du week-end, de grands pas ont été franchis sur la pente menant à une guerre mondiale – autrement dit une guerre thermonucléaire. Dimanche matin, Vladimir Poutine a demandé à son ministre de la défense Sergei Shoigu et au chef d’état-major Valery Gerasimov de mettre les forces nucléaires stratégiques russes en état d’alerte.

URGENT - Signez et faites circuler l’appel de l’Institut Schiller pour stopper l’escalade militaire !

Le président russe a fait cette annonce suite aux sanctions économiques décidées par les institutions occidentales contre le système bancaire russe, dont l’exclusion des banques russes du réseau interbancaire SWIFT et le gel des réserves en devises étrangères de la banque centrale de Russie – qualifiée de « bombe nucléaire financière ». L’objectif étant de provoquer l’effondrement de la monnaie et des banques russes, tout en favorisant l’afflux massif d’armes high-tech et de mercenaires en Ukraine.

Les pays occidentaux ne prennent pas seulement des mesures hostiles à notre pays dans le domaine économique, j’entends par là les sanctions illégitimes connues de tous, mais les plus hauts responsables des principaux pays de l’OTAN font également des déclarations agressives à l’égard de notre pays, a justifié Poutine. Par conséquent, j’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major général de placer les forces de dissuasion [nucléaires] des forces armées russes en état d’alerte spéciale.

Comme Solidarité & progrès et l’Institut Schiller l’ont souligné, le véritable enjeu de la « crise ukrainienne » a été exprimé, de façon implicite, lors d’une conférence de presse tenue le 25 janvier dernier à la Maison-Blanche par des hauts fonctionnaires de l’administration américaine : le système financier de Wall Street et de la City de London est à l’agonie, et l’oligarchie financière anglo-américaine, tel un vautour en manque de proies, lorgne sur la destruction des économies de la Russie et de la Chine.

En cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine, les sanctions économiques et financières de l’OTAN commenceraient en haut de l’échelle de l’escalade et y resteraient, avaient prévenu les hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche. Et l’aggravation de la chute des marchés russes, de ses coûts d’emprunt, de la valeur de sa monnaie et du risque de défaillance implicite du marché, reflète la gravité des conséquences économiques que nous pouvons et voulons imposer à l’économie russe en cas de nouvelle invasion. (…) Elle conduirait à une atrophie de la capacité productive de la Russie au fil du temps. Elle priverait la Russie de la possibilité de diversifier son économie.

C’est exactement ce qui a été enclenché au cours de la journée du 26 février. Tout d’abord, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a semblé contraint d’abandonner sa proposition de négociations sur le statut de neutralité avec la Russie, et de maintenir l’Ukraine en guerre. Dans le même temps, l’Allemagne a annoncé qu’elle renonçait à son refus initial d’envoyer des armes létales en l’Ukraine, et décidait de fournir à Kiev des missiles antiaériens « Stinger » ; plusieurs pays de l’OTAN – dont la France – ont déployé des forces militaires dans les pays d’Europe de l’Est bordant la Russie ; et Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, a annoncé que 450 millions d’euros allaient être débloqués sur le fonds pour la paix afin de fournir de l’ « aide létale » à l’Ukraine, dont des avions de chasse, via la Pologne.

Enfin, la « bombe nucléaire financière » a été brandie, après que Londres et Washington ont réussi à briser la résistance des pays européens contre des sanctions dont les conséquences seront sans doute aussi douloureuses pour eux que pour la Russie. Une « déclaration conjointe sur de nouvelles mesures économiques restrictives » a été publiée en fin de journée par la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada et la Commission européenne (rejoints ensuite par le Japon), qui se sont mis d’accord pour priver « un certain nombre de banques russes » du service de messagerie interbancaire SWIFT. Puis la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé sur Twitter : « Deuxièmement, nous allons paralyser les actifs de la banque centrale de Russie. Cela gèlera ses transactions. Et cela rendra impossible pour la banque centrale de liquider ses actifs ».

C’est exactement le scénario appliqué à l’encontre de l’Iran et de l’Afghanistan, à la différence près que cela concerne plus de 650 milliards de dollars de devises, et que le pays visé est le principal fournisseur énergétique de l’Europe. De plus, les sanctions ont pour but d’empêcher la Chine de faire du commerce, des investissements mutuels et des services financiers avec la Russie.

 C’est pire que la guerre, a déclaré le président biélorus Alexandr Lukashenko. Cela pousse la Russie vers une troisième guerre mondiale. Nous devons faire preuve de retenue ici pour éviter le pire. Parce que la guerre nucléaire est la fin de tout.

Nous sommes plus jamais dans une situation similaire à la crise des missiles de Cuba d’octobre 1962, sur le seuil d’une guerre nucléaire. A l’époque, les généraux de l’État-major américain voulaient la guerre ; si le président Kennedy les avait écouté et n’avait pas ouvert un canal de négociation avec le président Khrouchtchev, des missiles nucléaires se seraient abattus sur les villes de la côte Est des États-Unis.

Le danger de la situation actuelle tient au fait que les dirigeants politiques et militaires américains et européens ont pris la fâcheuse habitude, ces dernières décennies, d’imposer l’hégémonie occidentale à coup de guerres et d’étranglement économique, et qu’ils cherchent désormais à soumettre directement la deuxième puissance nucléaire mondiale…

Nous vous encourageons donc, chers lecteurs, à signer et à faire circuler l’appel de l’Institut Schiller à convoquer une conférence internationale afin d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations.

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COMMENTAIRES

jean jacques HELLEGOUARCH - le 1er mars 2022

je suis pour la paix entre les hommes,mais la plupart des humains vivent tres mal leur vie sur terre en ayant plus l espoir d etre heureux et etre equilibre donc si les hommes qui tiennent le monde et jouent a DIEU que reste t il pour trouver sa paix et la paix sur cette terre,une révolution passive,active ou une guerre mondiale pour laver toutes ces injustices.et repartir sur une base saine et fraternelle entre les humains.je crois qu il faut changer beaucoup de choses et partager le gateau equitablement entre chaque HOMME.comment faire au mieux pour faire un monde juste,fait D AMOUR,DE LIBERTE,DE FRATERNITE,D EGALITE.une goutte d eau je suis dans cet ocean...JEAN JACQUES.

Alphonse Ratisbonne - le 1er mars 2022

Non, l’annonce de Poutine a été faite en réaction à le Drian qui soulignait que « L’Alliance atlantique est aussi une alliance nucléaire », et en Zelinsky qui - de tête - appelait les occidentaux à protéger l’Ukraine des Russes par ce moyen dissuasif…
mais a priori, selon Xavier Moreau de Stratpol, le premier niveau dissuasif de la Russie est celui des armes hypersoniques, et non pas de l’armement nucléaire…
Merci pour votre article ! Je suis également persuadé qu’il y a une bataille non seulement due par la situation économique et financière, mais aussi une bataille idéologique sur cette question, comme des questions géopolitiques, culturelles ou religieuses encore

Senel gouche - le 1er mars 2022

L’histoire nous montre que l’Ukraine est constamment dans l’intrigue et que ses dirigeants successifs, sont "placés", soit par l’Occident et surtout outre Atlantique et ses intérêts, soit par le gouvernant Russe. N’est-il pas provocateur de vouloir utiliser l’Ukraine pour base avant de missiles américains en l’incluant dans l’OTAN ?
N’oublions pas que l’Ukraine est en guerre depuis 8 ans et non depuis 3 jours.
Autre chose, Baden a crié au loup pour forcer les Européens à y aller et maintenant, il brille par son absence et son silence !
Finalement dans cette histoire, qui s’est fait manipuler ?

Rançon - le 2 mars 2022

Je soutien votre initiative pour la paix

chauvois - le 2 mars 2022

Mr Vladimir Poutine pour moi, c’est comme George Benson, star solitaire comme l’ours, mais quand même, et au courage, accompagné que de gens d’honneur, et de bonne foi, d’où fortune d’amour (au moins un peu d’admiration). La situation, est peut être beaucoup moins grave qu’il n’y parait, tellement les adversaires, l’otan (en emporte le vent) ne font que s’approprier des mensonges et autres trahisons. La super Dame qui est venue parler à votre table cette semaine, moi j’adore ! Soyons raisonnables. C’est bien ce qu’elle nous a dit ? Mme Helga zep (bonbon pez en verlant sympa), très entière aussi, m’inspire...

Colleu - le 2 mars 2022

Je soutiens votre initiative pour la paix. Une guerre nucléaire sera désastreuse car il n’y aura pas de frontières pour les retombées nucléaires.

Daniel - le 2 mars 2022

Il n’y a que la voie/voix du dialogue pour sortir de cette escalade vers une guerre mondiale !
Pour dialoguer, il faut réunir les 2 belligérants autour d’une table. C’est à nous, citoyens de promouvoir cette idée à nos élus pour qu’ils arrêtent de jeter de l’huile sur le feu et regagne le chemin de la raison.
Merci pour l’appel de l’Institut Schiller qui élève le débat en l’orientant vers la sortie de la guerre et vers la paix !

LESIK AGNÈS - le 5 mars 2022

C’est bien dommage, l’Occident a ça part de responsabilité ! Cette guerre aurait pu être évité et la situation s’aggrave de jour en jour.