C’est le titre du livre que je viens d’écrire. Il paraît à un moment de l’histoire où dans notre pays, aucun mouvement ou parti n’apporte de vraie réponse. Les jeunes sont passionnés par la politique mais aussi les grands absents des partis. Les sentiments des Français vont de l’inquiétude à l’exaspération et de la colère à la sidération. Aucune confiance aux forces qui exercent le pouvoir, aucune satisfaction sur le comportement de l’opposition.
J’ai écouté les discours prononcés à l’Assemblée nationale le 8 septembre. Tous les intervenants vont aux effets, aucun ne va aux causes. Stéphane Peu (PCF) a bien souligné que le gouvernement « utilise la dette pour effrayer les Français ». Mathilde Pannot (LFI) a justement mis en cause « une oligarchie rapace [qui] ne peut pas supporter que les gens jouissent des petits bonheurs de la vie ». Elle appelle à changer de président cependant que Marine le Pen exige une dissolution pour une « majorité d’alternance ». Le dénominateur commun des uns et des autres est qu’ils n’écoutent que les discours de leurs propres représentants et pas ceux de leurs adversaires. Les belles envolées et la répartition des rôles sont décidées d’avance. Alors que j’écris ces lignes, la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre confirme que le manège tourne en rond et à vide, comme dans les foires d’antan ou les mauvais jeux vidéo d’aujourd’hui. On se moque de nous.
Un monde plus juste se dessine.
Le drame est que l’on maintient la France dans une économie de guerre et qu’on laisse passer une grande occasion de participer à un basculement du monde vers la paix. À Beijing, lors de la réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai, puis de la visioconférence des BRICS organisée par le président brésilien Lula, c’est un nouveau monde plus juste qui se dessine. Un monde de paix par une architecture de développement mutuel, auquel Xi Jinping, Lula et Poutine invitent les pays occidentaux à participer, contrairement à ce que nous disent les médias de nos pays, qui y voient une conspiration contre l’Occident global. Dans ce contexte se créent de nouvelles plateformes pour l’investissement dans l’économie réelle et de nouvelles banques de développement. La Chine crée un renminbi d’État, une monnaie numérique attachée à ses projets, alors que les États-Unis de Donald Trump se vouent à des stablecoins livrés à des opérateurs privés, privatisant ainsi l’émission du dollar dans un vaste casino dont les nouveaux seigneurs de la tech, les Peter Thiel, David Sacks, Paul Atkins, Scott Bessent et Stephen Miran, sont les croupiers milliardaires. Si l’on peut créditer Donald Trump de vouloir la paix pour obtenir le Prix Nobel, faire de bonnes affaires, voire même par considération humaine, lui-même et toute sa famille jouent à ce grand jeu spéculatif pour y faire fortune. Leurs associés britanniques y participent, y voyant l’occasion de maintenir leur idéologie et leur pouvoir. Or, on ne peut pas construire la paix sur les sables mouvants du capital financier qui fomente la guerre.
La guerre ? Nos responsables accusent les autres de s’y préparer pour le faire eux-mêmes. Emmanuel Macron a affirmé à plusieurs reprises que la Russie menace de nous envahir. Alors que tout le monde, à l’exception des principaux dirigeants européens, s’accorde à dire que l’invasion de l’Ukraine a été provoquée et que North Stream 1 et 2 ont été détruits à notre détriment avec l’approbation de l’administration Biden.
Nous dénonçons, dans ce contexte, les émissions de bitcoin et autres cryptomonnaies que promeuvent les Pierre-Edouard Stérin, Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui voudraient même les coupler à l’émission d’énergie nucléaire. Nous dénonçons de même le projet de référendum sur l’immigration de Philippe de Villiers qui, à partir d’un vrai problème, détourne notre attention de notre véritable ennemi, l’oligarchie financière.
Notre mission est de la combattre pour pouvoir servir l’école, l’hôpital, le laboratoire et la réindustrialisation de notre pays, avec les autres nations du monde également attachées à leur propre souveraineté.



