Chronique stratégique du 4 octobre 2021 (pour s’abonner c’est PAR ICI)
Dans les années 1980, Train a été l’une des figures clés du cabinet noir – l’opération baptisée « Get LaRouche task force » — visant à piéger l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche, et à le jeter en prison, ce qui finit par arriver en 1988.
A cette époque, l’aile droite du gouvernement américain (Georges H. W. Bush, Henry Kissinger, etc) – liée au complexe militaro-financier – considérait LaRouche comme l’homme à abattre, depuis que ce dernier avait travaillé avec succès avec l’administration Reagan pour l’amener adopter des éléments clés de sa proposition d’Initiative de défense stratégique (IDS) dans la doctrine militaire américaine officielle, dans le but de remplacer la doctrine de « destruction mutuelle assurée », qui servait de base à la politique des armes nucléaires, par celle de la « survie mutuelle assurée ».
C’est en réaction à cet affront intolérable aux yeux de l’oligarchie financière que John Train a été déployé. Le 23 avril 1983, soit exactement un mois après la conférence de presse historique de Ronald Reagan annonçant l’initiative de défense stratégique, Train a réuni ce qui sera connu plus tard sous le nom de « salon John Train », un groupe de plumes mercenaires et de scribouillards, chargé de produire une série de rumeurs, de doutes et de calomnies pour tenter de salir et de discrediter LaRouche et son organisation, et dont beaucoup, hélas, restent vivaces aujourd’hui.
John Train et la chasse aux sorcières contre LaRouche
Le 21 septembre, soit un mois après la mort de John Train, le New York Times a consacré un article à l’héritage du banquier de Wall Street.
L’auteur de l’article, Alex Traub, donne un bref compte rendu biographique de la vie de Train, y compris sa participation à la fondation du trimestriel littéraire The Paris Review, et les livres qu’il a écrits sur des « sujets fascinants et intrigants » tels que les « histoires culturelles des oranges » et les « symboles des tapis orientaux ».
Outre ce que Traub appelle les « étranges préoccupations » de John Train, ce dernier a également agi comme un opérateur notoire dans le monde de la finance et des affaires politiques mondiales.
Ses liens avec les agences de renseignement américaines (CIA) sont mentionnés dans l’article. Le banquier a fondé et dirigé l’une des plus prestigieuses sociétés financières chargées de sécuriser les actifs et la richesse des élites de Wall Street, détenant jusqu’à 375 millions de dollars à un moment donné, à l’époque où un million de dollars était de la « vraie monnaie ». Dans une description mielleuse du personnage, Traub explique qu’il « illustrait les attitudes et les valeurs de la classe exaltée dans laquelle il était né : les White Anglo-Saxon Protestants (WASP — protestants blancs anglo-saxons) de l’après-guerre. Il était globe-trotter mais aussi effacé, érudit mais aussi pragmatique, cosmopolite mais aussi nationaliste, solennel à un moment donné et drôle le moment suivant ».
L’article revient notamment en détail sur la chasse aux sorcières que Train a personnellement menée contre Lyndon LaRouche, tout en reprenant les mêmes calomnies bien connues de tous :
Il [Train] traitait ses intérêts politiques avec moins de plaisanterie. Guerrier convaincu de la Guerre froide, il écrivait pour le Wall Street Journal sur les affaires militaires. Il s’est inquiété du fait que le ’conspirationniste’ Lyndon LaRouche était un ’agent soviétique potentiel’, comme l’assistante de longue date de M. Train, Sara Perkins l’a déclaré lors d’un entretien téléphonique, et il a organisé des réunions à son domicile pour des journalistes, des agents de la puissance publique et d’autres responsables gouvernementaux afin de les sensibiliser aux recherches qu’il avait effectuées sur M. LaRouche.
« L’activisme de M. Train a provoqué une réaction féroce de la part des partisans de M. LaRouche, qui l’ont accusé en 1991 d’être le propagandiste en chef de la campagne ‘Get LaRouche’, poursuit Traub.
La mobilisation des services de renseignement par Train, qui utilisait une organisation à but non lucratif appelée Afghanistan Relief Committee, explique le journaliste, « se présentait comme largement consacrée à l’aide aux réfugiés et à l’offre d’autres formes d’aide humanitaire, mais une étude de l’Institute for Policy Studies, un organisme de gauche, a révélé que son budget était largement consacré à des ‘campagnes médiatiques’ ».
Traub cite un livre écrit par Joel Whitney en 2016, Finks : How the CIA Tricked the World’s Best Writers, qui passe en partie par le Congrès pour la liberté de la culture (Congress for Cultural Freedom — CCF), et l’histoire entre les écrivains de la Paris Review - dont Train lui-même - et les agences de renseignement auxquelles elle était associée.
Bien qu’il ne précise pas la nature de ces « campagnes médiatiques », l’article du New York Times mentionne un mémo montrant la collaboration de Train avec Gulbuddin Hekmatyar, un ancien chef de guerre moudjahidin et trafiquant de drogue, désormais qualifié de terroriste par le gouvernement américain.
John Train a été une caricature des ennemis de LaRouche dans les élites anglo-americaines, ainsi que de leurs programmes politiques destructeurs et néfastes.
Ce n’est pas leur disparition qu’on va regretter. Ajoutons à cela que les étranges écrits de John Train ne présenteront aucun intérêt pour ceux qui souhaitent un nouveau paradigme pour l’humanité, un paradigme caractérisé par les politiques pour lesquelles LaRouche s’est battu toute sa vie.


