Documents déclassifiés du Russiagate par Tulsi Gabbard, la main britannique exposée

jeudi 24 juillet 2025


Le 18 juillet, la directrice du renseignement national (DNI) au sommet des dix-huit principales agences de renseignement américain, Tulsi Gabbard, a publié plus de 100 pages de documents jusque-là classés secret sur l’affaire du « Russiagate » — la vaste campagne lancée en 2016, à partir d’un dossier fabriqué par l’« ex »-agent du MI-6 britannique Christopher Steele, qui accusait Donald Trump d’être « un agent d’influence » du Kremlin, paralysa son premier mandat et prépara l’affrontement occidental avec la Russie et la Chine.

Peu importe que l’on aime ou déteste Trump. Il s’agit d’un président des États-Unis. Or, les documents déclassifiés apportent la preuve que cette affaire n’était qu’« un complot de trahison visant à faire fi de la volonté du peuple américain », promue par les services de renseignements américains qui, au lieu de collecter des informations, se sont fourvoyés dans la « construction d’un récit », affirme aujourd’hui Gabbard.

Le tourbillon obsessionnel de couverture médiatique autour du nouveau scandale liant le président Trump à Jeffrey Epstein et autour de la division Trump-MAGA sur cette affaire a laissé peu de place à une couverture grand public de ces révélations, qui explosent néanmoins sur les réseaux sociaux.

Sur son compte X officiel de DNI, Gabbard a publié une série d’infographies accablantes, accompagnées d’une chronologie, montrant que les 31 août, 9 septembre et 7 décembre 2016, la communauté du renseignement (CI) avait déterminé que la Russie n’avait ni la capacité ni l’intention d’influencer ou de pirater le processus électoral de 2016.

Cette évaluation a été incluse dans un point de presse quotidien du président du 8 décembre 2016, qui a ensuite été refusé au président Obama sur ordre du bureau de James Clapper, alors DNI, conformément à une note de service qui stipulait :

« Sur la base de nouvelles directives, nous allons reporter la publication du PDB [point de presse quotidien du président]. Il ne sera pas publié demain et ne le sera probablement pas avant la semaine prochaine. »

Le temps d’écrire un autre récit !

Le lendemain, le 9 décembre, se réunit à la Maison Blanche le directeur de la CIA John Brennan, le directeur du FBI James Comey, le DNI Clapper, la conseillère à la sécurité nationale de l’époque Susan Rice, le secrétaire d’État John Kerry et la secrétaire adjointe Victoria Nuland et d’autres.

Selon Gabbard,

« Obama a ordonné à la commission d’enquête de créer une nouvelle évaluation des renseignements détaillant l’ingérence russe dans les élections, même si elle contredisait de multiples évaluations des renseignements publiées au cours des mois précédents ».

Il s’agissait pour l’administration Obama sortante d’attribuer la défaite d’Hillary Clinton à « l’ingérence » russe dans les élections américaines, de façon à neutraliser la volonté de Trump de rétablir le dialogue avec Moscou, et de maintenir la politique étrangère américaine sous la domination du cartel militaro-financier va-t-en guerre de Londres et Wall Street.

Le bureau du DNI de Clapper s’était alors efforcé de concocter une « nouvelle évaluation », laquelle fut publiée le 6 janvier 2017, soit quelques jours avant l’inauguration du premier mandat de Trump, marquant le lancement de l’un des plus vastes scandales politiques de l’histoire des États-Unis.

Dans une déclaration sur la publication des documents déclassifiés concernant l’évaluation de l’ingérence russe, Gabbard a déclaré :

« Ces renseignements ont été instrumentalisés (…). Ils ont servi à justifier d’incessantes calomnies, des sanctions du Congrès et des enquêtes secrètes (...) Lorsque des évaluations internes clés ont révélé que la Russie ‘n’avait pas eu d’impact sur les récents résultats des élections américaines’, ces conclusions ont été étouffées. »

« Pendant les mois précédant les élections de 2016, les services de renseignement ont affirmé que la Russie n’avait ni l’intention ni la capacité de piratage des élections américaines », a noté Gabbard. « Mais après la victoire du président Trump, tout a changé ».

Le New York Times et le Washington Post, qui ont tous deux été récompensés par des prix Pulitzer pour leur couverture mensongère du Russiagate, n’ont pas fait grand cas de la déclassification des documents par Tulsi Gabbard, préférant se concentrer sur l’affaire Epstein. Cependant, cela pourrait conduire à des poursuites contre les responsables clés des services de renseignement de l’administration Obama cités plus haut, jusqu’à l’ancien président lui-même.

Comme nous l’avions documenté à l’époque, si un gouvernement étranger a bien interféré dans l’élection américaine de 2016, il n’est pas russe mais britannique : en effet, c’est le chef du GCHQ (la NSA britannique), Robert Hannigan, et le contrôleur de Christopher Steele, l’« ancien » chef du MI-6, Sir Richard Dearlove, qui ont été les instigateurs et les cerveaux derrière tout cela (Lire notre chronique du 3 février 2018 : « Derrière le Deep state, c’est Londres qui veut destituer Donald Trump »).

Réagissant aux révélations des documents déclassifiés, l’ancien inspecteur en désarmement de l’ONU, Scott Ritter, invité le 21 juillet dans le talkshow du britannique George Galloway, a déclaré :

« Nous en sommes à un point en ce moment dans les relations américano-britanniques où nous devons appeler un chat un chat. Vous n’êtes pas notre ami. En fait, vous êtes notre ennemi. Vous avez facilité la trahison active contre le président en exercice des États-Unis. Dans certaines circonstances, il s’agirait d’un casus belli (cause de guerre) ».