Pendant que l’été et l’esprit des vacances commencent à diffuser leur formol dans les consciences, des événements déterminants pour l’avenir du monde sont en train de se dérouler. La rencontre entre Trump et Poutine, qui va avoir lieu aujourd’hui en marge du sommet du G20 à Hambourg, pourrait bien être un tournant historique ; comme le dit Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller International, « tout peut rentrer en ordre, ou bien tomber en miettes »...
Rex Tillerson, le secrétaire d’État américain, a déclaré à la presse hier que l’essentiel de cette rencontre était que Trump et Poutine « puissent avoir un bon échange sur leur vision de la relation entre nos deux pays. » Il a également souligné qu’en Syrie « nous avons fait les premiers efforts... afin de reconstruire une confiance entre nous-mêmes et les Russes au niveau militaire, mais aussi au niveau diplomatique. Je pense que ces efforts vont dans le sens de nos intérêts à chacun, ainsi que des intérêts plus larges de la communauté internationale. »
Suite à sa rencontre avec le président polonais Andrzej Duda à Varsovie, Trump a répondu à un journaliste lui demandant sèchement si oui ou non la Russie avait interféré dans les élections américaines : « Cela aurait pu être la Russie, comme cela aurait pu être d’autres pays. Je pense que ça fait longtemps que ça dure. » Puis, plus loin, tandis que le journaliste revenait à la charge en évoquant les 17 agences de renseignement s’accordant pour accuser les Russes, Trump a répondu : « Vous vous souvenez de l’Irak ? Tout le monde était d’accord - à 100 % d’accord - pour dire que l’Irak avait des armes de destruction massive, mais tout le monde a eu tort et on se retrouve aujourd’hui avec un grand chaos ! »
Les nuages noirs du crash financier au-dessus de nos têtes
C’est en ce début d’été que nous avons choisi de lancer notre mobilisation citoyenne pour introduire dans la nouvelle Assemblée nationale un débat sur la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires – le Glass Steagall Act de Roosevelt, munis de notre pétition et de notre projet de loi de « moralisation de la vie bancaire ». Des militants S&P sont allés déposer hier matin 577 courriers aux députés, en prélude aux rendez-vous que nous allons prendre avec chacun d’entre eux dans les prochaines semaines – et que tout citoyen est encouragé à prendre également – afin de les pousser à agir.
Le moment ne pouvait être mieux choisi, car les signes avant-coureurs s’accumulent d’une nouvelle tempête financière qui, si on ne prend pas les mesures pour s’en prémunir, sera bien plus dévastatrice que celle de 2008. Il y a quelques jours, la directrice du groupe d’institutions financière de Fitch (l’une des 3 agences de notation occidentales), Bridget Gandy, a déclaré lors d’une conférence à Londres que les banques sont encore debout pour la simple raison que les États et les régulateurs ne les déclarent pas en faillite... alors qu’elles le sont, jusqu’à la moelle. Des dizaines de banques grecques, italiennes, espagnoles et même allemandes ont un énorme volume de créances pourries, ce qui les met face à un risque d’insolvabilité. Bridget Gandy a expliqué qu’ « une banque court habituellement vers la faillite lorsque le ’ratio Texas’, qui mesure le pourcentage de créances douteuses (les prêts non performants, Non Performing Loans) par rapport aux capitaux propres tangibles (Tangible Equity), dépasse les 100 % ou lorsqu’elle ne dispose pas des fonds nécessaires pour couvrir les pertes sur des actifs douteux. » Or, rien qu’en Italie 114 banques (sur 500) ont un ratio Texas supérieur à 100 %, dont 24 dépassent même les 200 % ! L’une d’entre elles, la Monte dei Paschi, la plus vieille banque du monde, vient d’obliger le gouvernement à engager un plan de sauvetage de 5,4 milliards d’euros, aux frais du contribuable donc, agrémenté d’une saisie partielle des détenteurs d’obligations de la banque (bail-in).
Mais la partie immergée de l’iceberg est bien l’immense bulle des produits dérivés financiers. Dans un article intitulé « Pourquoi Wall Street devrait être vu comme une menace majeure à la sécurité nationale », publié sur le Blog « Wall Street on parade », Pam et Russ Martens pointent du doigt le fait que 89 % des produits dérivés financiers aux États-Unis sont détenus par seulement 4 banques. Entre 2008 et aujourd’hui, les avoirs en dérivés de la banque Citigroup sont passés de 41.300 à 54.800 milliards de dollars. Le PIB mondial étant actuellement de 75.600 milliards de dollars, « qu’est-ce qu’on fait quand une seule banque américaine, Citigroup, détient l’équivalent de 72 % du PIB mondial en dérivés ? »
Il est donc temps d’agir, d’aller secouer nos chers concitoyens, encore sonnés par les événements politiques qui viennent d’avoir lieu en France, et de solliciter ces jeunes députés pleins de bonnes intentions, afin d’ouvrir un véritable débat pour nous libérer de cette occupation financière. Les mots de Thomas Paine, prononcés au milieu de la Révolution américaine, sont une source d’inspiration : « ce sont des temps qui mettent l’âme des hommes à l’épreuve. Alors que le soldat de temps cléments et le patriote de temps de paix flanchent face à leur devoir pour leur pays, celui qui reste debout mérite l’amour et la reconnaissance des hommes et des femmes. La tyrannie, tout comme l’enfer, n’est pas facile à vaincre ; mais nous sommes réconfortés à l’idée que plus cela est difficile, plus grand sera le triomphe. Nous accordons peu de valeur à ce que nous obtenons trop facilement (…) Le ciel seul sait comment attribuer un prix juste aux choses ; et il serait en effet étrange qu’un bien aussi céleste que la Liberté ne soit pas hautement estimé. »


