La rencontre historique entre Donald Trump et Vladimir Poutine annonce (enfin) le début d’une normalisation des relations russo-américaines créant à son tour le cadre d’une possible solution diplomatique de plusieurs crises, en premier lieu celle en Ukraine.
Mais la voix vers la paix reste très incertaine et nécessite l’intervention de chacun d’entre nous pour être assurée (à commencer par faire circuler cet appel de nos amis de l’Institut Schiller).
Difficile en effet de dire à présent ce qu’a permis d’atteindre la rencontre du lundi 18 août entre Trump, Zelensky et ses sponsors européens. Ces derniers s’avèrent avant tout inquiets que la paix éclate et réduise à néant le narratif belliciste qu’ils ont construit de toute pièce. Trump, et les plus sages de ses conseillers n’ont pas cédé aux exigences folles des Européens. Le président américain semble avoir compris qu’un accord de paix prenant en compte les intérêts de sécurité d’aussi bien la Russie que l’Ukraine prévaut sur tout cessez-le-feu temporaire.
Le paradoxe a de quoi faire honte : des Européens demandant à Trump qu’il renonce à vouloir mettre fin à un conflit qu’Obama et Jo Biden ont allumé chez eux ! Jamais un vrai dirigeant comme De Gaulle à son époque se serait abaissé à une telle danse du ventre !
Le titre d’un article de Corintin Chappron dans Les Echos du 20 août, révèle la vérité, celle des centaines de milliards d’euros investis par les « profiteurs de guerre » dans la défense qui risquent de perdre leur valeur :
« Ukraine, Gaza : la perspective d’un arrêt des combats fait dérailler les valeurs de la défense en Bourse. Les perspectives de paix en Ukraine et au Moyen-Orient ont pesé sur le secteur de la défense. Alors que l’indice paneuropéen STOXX 600 a grignoté 0,75 % mardi, l’indice SXPARO des valeurs européennes de la défense a perdu, lui, quasiment 3 %, sa plus forte baisse sur une séance depuis début juillet. »
Trump a annoncé à l’issue de la rencontre en Alaska, qu’il organiserait dans un premier temps une rencontre entre Poutine et Zelensky puis une rencontre trilatérale, entre lui, Poutine et Zelensky. La veille, il avait affirmé sur son réseau social TruthSocial que l’Ukraine devait oublier sa volonté d’entrer dans l’OTAN et de récupérer la Crimée.
Il faut, bien-entendu s’attendre à des tentatives de sabotage du parti de la guerre, dont Macron et la « coalition des volontaires » servent les intérêts par leur soutien inconditionnel à l’Ukraine. La question épineuse reste notamment celle des « garanties de sécurité » qui seraient accordées à Kiev. À l’issue de ses discussions avec Zelensky et les dirigeants européens, Trump a annoncé qu’elles seraient fournies par une initiative conjointe entre les États-Unis et des pays européens, sans préciser cependant en quoi cela consisterait.
Le diable se cache dans les détails
Lors de son interview avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio, le soir du lundi 18 août sur Fox News, Jesse Watters lui a demandé si le fait que des pays européens, dont certains membres de l’OTAN, déployaient des troupes en Ukraine pour consolider l’accord de paix, « ne ferait pas de l’Ukraine un allié de l’OTAN ? »
Rubio a éludé la question, affirmant que « tout pays souverain a le droit de conclure des alliances de sécurité avec d’autres pays… une Ukraine post-conflit a le droit de conclure des accords de sécurité avec d’autres pays ». Il a indiqué que les États-Unis participaient à la coordination de la création de telles garanties de sécurité, « au moment même où nous parlons », précisant : « nous collaborerons avec nos alliés européens, et d’ailleurs avec des pays non européens, pour mettre en place une telle garantie de sécurité. Nous y travaillons actuellement… Ce sera un élément qui devra être mis en place après un accord de paix pour que l’Ukraine puisse aller de l’avant en toute sécurité. »
La meilleure garantie de sécurité pour l’Ukraine est « de disposer d’une armée forte pour progresser », a-t-il souligné. Il a ajouté que les États-Unis ne donnaient plus d’argent ni d’armes à l’Ukraine, mais lui vendaient des armes, que les pays européens finançaient par l’intermédiaire de l’OTAN, puis transféraient à l’Ukraine, présentant cela comme un changement radical de politique.
Trump lui-même a suggéré sur Fox News mardi matin (le 19 août) que la présence de troupes britanniques, par exemple, pourrait être acceptable dans le cadre d’un déploiement de sécurité en Ukraine, puisqu’elles ne seraient pas là en tant que troupes de l’OTAN – une idée que les responsables russes ont pourtant rejetée avec force à plusieurs reprises.
Le même jour à midi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a tenté de relativiser précisant que le président Trump consulterait la Russie et l’Ukraine sur les garanties de sécurité acceptables pour ce pays. Elle a indiqué que le président « a chargé son équipe d’élaborer un cadre pour ces garanties de sécurité, qui soit acceptable pour garantir une paix durable et mettre fin à cette guerre ».
Dans une telle instabilité, il faut voir loin et grand, c’est pourquoi notre amie Helga Zepp-LaRouche a appelé Trump à accepter l’invitation chinoise de se rendre à Beijing le 3 septembre pour commémorer avec Xi Jinping et Vladimir Poutine les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L’enjeu ? Pousser plus loin le rapprochement américano-russe amorcé le 15 août au sommet d’Anchorage, vers une coopération économique entre les 3 puissances à même de remettre le monde sur les rails de la paix, avec, pour locomotive, la construction du tunnel sous le détroit de Béring (voir le dernier éclairage vidéo de Jacques Cheminade pour en savoir plus sur ce projet) !




