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S&P dans les manifs du 29 janvier

samedi 31 janvier 2009

Le 29 janvier, les militants de S&P ont distribué plus de 23 000 tracts et quelques milliers d’exemplaires de Nouvelle Solidarité dans sept villes : Lyon, Grenoble, Lille, Brest, Nantes, Rennes et Paris.

La mobilisation du public et du privé était massive et dans les cortèges, on pouvait sentir la fierté de manifester de ceux qui subissent de plein fouet les effets de la politique Sarkozy-Fillon. Mais au-delà de l’austérité budgétaire généralisée, le fond de la grogne, c’est le financier. Les soudaines largesses de l’Etat en faveur des représentants français de la finance internationale (oui, nos banques ne sont pas que de gentilles banques de dépôts, cf. le cas Kerviel, par exemple) que la Présidence voulait pourtant mettre au pas, écoeurent. Ce mal fait au pays sera bientôt irréparable, car les cœurs se durcissent. Si un vent nouveau, accompagné de ses femmes et de ses hommes nouveaux, ne vient pas souffler sur la France, le potentiel est bien là pour que la tempête s’abatte définitivement sur les institutions.

C’est pour éviter ce chaos que le tract que nous avons distribué dans les manifestations reprenait l’ « Appel à constituer sans délai une Commission d’enquête parlementaire sur la crise financière », lancé par S&P le 19 janvier. Plus que la mise sur le grill des dirigeants des banques françaises (une nécessité vitale pour une république, après quarante années de criminalité financière organisée), ce qui a le plus interpellé les manifestants dans cet appel, c’est l’idée de « réquisition temporaire des banques ». Si tout le monde était d’accord et enthousiaste sur ce point – c’est une mesure concrète et radicale – il reste à créer l’élan qui permettra qu’au plongeon succède le salut. Certains élus et syndicalistes ont très spontanément signé ou laissé leurs coordonnées et les gens se bousculaient dès qu’ils entendaient parler de « réquisition des banques ».

Cet enthousiasme soudain suscite l’optimisme, mais dans le fond, signer cet appel, ce n’est pas seulement faire une bonne action ou se dire qu’on a participé : c’est s’engager à être cette exigence citoyenne qui seule a le pouvoir d’exiger de nos élus au Parlement.

Nous espérons que la mobilisation entamée le 29 janvier ne s’arrêtera pas et nous saisirons cette occasion pour faire d’une juste contestation un mouvement de citoyens engagé dans et entre les manifs.

LYM France

COMMENTAIRES

princedenogent - le 5 février 2009

On ne peut que se féliciter de ce genre d’initiative, car les événements actuels rappelent étrangement ceux de la période 1787-1788, époque où la France faisait face à une crise banqueroutière,l’année qui suivit fut fatale au pouvoir royal (1789),et plus grave encore fut le dérapage de 1792-1793, mouvement de pulsion collective incontrôlé.A ce sujet,on peut méditer ce qui s’est passé récemment en Grèce avec les émeutes populaires, le mouvement grec étant le cauchemar de Sarkozy en ces temps difficiles.

grossel - le 13 février 2009

Je crois qu’il y a une disproportion entre l’ampleur de la crise, systémique, générale, qui condamne le système qu’il faut mettre en banqueroute et les solutions proposées qui sont des solutions politiques de réorientation ou de refondation d’une économie physique restant capitaliste sous contrôle de l’état, solutions adressées aux gens en place qui n’ont nullement l’intention de les mettre en place.
Du 19 janvier à aujourd’hui, 1200 signatures dont la mienne pour la commission d’enquête et la réquisition des banques, ce n’est pas un signe très encourageant ; je veux dire que ce n’est pas demain qu’on verra se mettre en place cette commission.
Par contre Guadeloupe, Martinique, 29 janvier plus les manifestations contre Pécresse qui recule, Darcos qui recule, Bachelot qui reculera, montrent que l’on va vers une vague de fond pouvant modifier le rapport de forces entre capitalistes et travailleurs et je suis choqué que la lutte des classes, réactivée par la crise, soit présentée comme réaction pulsionnelle type révolution française ou syndrome grec (émeutes manipulées)...
En France, les lignes bougent pour contraindre les appareils syndicaux à ne pas céder au calendrier sarkoziste, 18 février, 19 mars, manifs européennes de mai. Des collectifs s’organisent, prennent des initiatives, voir ce qui se passe du côté de Lille...