S’appuyant sur une partie de l’analyse développée par l’économiste Robert Salais dans son livre Le viol d’Europe, enquête sur la disparition d’une idée (Presse Universitaire de France, 2013), Karel Vereycken, lors de l’école de cadres de Solidarité & Progrès à Autun, a ouvert la table ronde sur l’Europe.
Avant de plancher sur le qui a conduit la construction européenne dans l’impasse, arrêtons-nous un instant sur le mythe d’Europe développé par Ovide dans Les Métamorphoses.
D’après ce mythe d’origine grec, Zeus (Jupiter chez les Romains) s’éprend d’une très belle jeune femme, Europe, qu’il réussit à séduire et enlever en se déguisant en paisible taureau blanc. Si chacun est libre d’imaginer la suite, pour Rober Salais, contestant le cœur du « grand récit » de la construction européenne, il s’est agi, dès le début, d’un véritable viol.
Car toutes les institutions européennes et surtout « le marché total » ont été conçues, façonnées et imposées, le plus souvent par des élites ni sincères ni transparentes ; des élites elles-mêmes très souvent guidées par des intérêts cupides et géostratégiques n’ayant pas grande chose à voir avec notre continent.
Si l’on contemple la couverture du dernier livre de Bruno Le Maire Le Nouvel Empire (Gallimard, 2019), l’on se rend bien compte que ce viol se poursuit. Déjà, le 11 novembre 2018, dans un entretien avec le quotidien allemand Handelsblatt, Le Maire avait martelé que « L’Europe ne devrait plus hésiter à jouer de son pouvoir et à devenir un empire de paix » notamment pour peser davantage économiquement, dans le contexte actuel de tensions commerciales, face à la Chine et aux Etats-Unis.
En refusant de porter sur les fonts…