Par Hans Peter Müller.
Alexandre de Humboldt et Carl Ritter
A peine était-il revenu en 1804 d’Amérique latine, où il avait effectué des recherches pendant plusieurs années, qu’Alexandre de Humboldt (1769-1859) voulait se rendre en Inde pour y vérifier ses hypothèses sur l’unité de la nature et du vivant.
Il le voulait, mais ne le pouvait pas : la Compagnie des Indes orientales lui avait refusé le visa nécessaire pour séjourner dans cette partie de l’Empire britannique.
Pour pouvoir enfin se rendre en Asie, il dût attendre jusqu’en 1829, date à laquelle le gouvernement russe lui donna la possibilité de séjourner pendant six mois entre l’Oural et l’Altaï. Il en reviendra avec de riches données scientifiques. Pendant ces six mois il avait même pu avancer jusqu’à la frontière chinoise.
Durant cette décennie, Humboldt et le brillant géographe Carl Ritter (1779-1859) de l’Université de Berlin, cherchaient à éveiller l’intérêt de la nouvelle génération pour la géographie du continent asiatique.
L’un des élèves de Ritter, Ferdinand de Richthofen (1833-1905), qui assistait également aux cours du minéralogiste Gustav Rose, compagnon de Humboldt dans l’expédition Oural-Altaï, devint dans la seconde moitié du XIXe siècle un grand chercheur-voyageur en Chine et la tête de la science berlinoise de la géographie.
Ferdinand de Richthofen
C’est à lui que l’on doit le terme « Route(s) de la soie », qu’il employait dans ses publications sur la Chine, et il a tenu, en tant que président de la Société géographique de Berlin, des conférences sur le meilleur itinéraire possible pour établir une connexion ferroviaire entre l’Europe et l’Extrême-Orient.
Il…