La décision du président déchu de l’Ukraine, Ianoukovitch, de ne pas signer l’accord d’association avec l’UE, préférant se rapprocher de l’Union douanière et de l’Union eurasiatique lancées par la Russie, a eu l’avantage de mettre ce terme « Eurasie » sur les radars de nos concitoyens.
Du point de vue géographique, l’Eurasie n’est autre que l’union de l’Europe et de l’Asie. Du point de vue politique, ce terme évoque aujourd’hui tout autre chose. Pour les connaisseurs du géopoliticien Halford Mackinder, qui inspira à Hitler l’idée de conquérir son espace vital, l’histoire serait définie par le combat des puissances maritimes anglo-américaines pour contrôler le « pivot » continental de l’Eurasie, c’est-à-dire la zone s’étendant de la Russie à l’Iran et à la Chine.
Suivant ces théories, nombreux sont ceux qui se définissent aujourd’hui comme étant « avec » le bloc anglo-américain et « contre » le bloc eurasiatique, ou vice-versa. Ceux qui sont « avec » l’Eurasie, on les appelle souvent eurasistes ou eurasiens. Bien sûr, il existe des variantes dans ces théories, « nationales-bolcheviques » ou autres, mais toutes partagent l’idée que le pouvoir est fondé sur des rapports de force, déterminés par des critères tels qu’une géographique favorable, une forte démographie et d’importantes richesses naturelles.
Bien qu’il soit indéniable que les courants oligarchiques à Wall Street et à la City soient…