En grande pompe, Barack Obama a accueilli 50 chefs d’États et de gouvernement au Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington les 31 mars et 1er avril, en ayant pris soin de faire paraître la veille dans le Washington Post un éditorial signé de son nom. Il y déclare avoir personnellement diminué le poids de l’arme nucléaire dans la stratégie américaine, tout en préservant les armes de dissuasion :
J’ai exclu le développement de nouvelles ogives nucléaires et j’ai étroitement délimité les circonstances dans lesquelles les États-Unis pourraient utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires.
Sauf que tout est faux !
Le danger d’une guerre nucléaire mondiale et le volume d’armes nucléaires est bien plus grand aujourd’hui qu’il y a sept ans lors de son entrée à la Maison Blanche. Son gouvernement a réservé 350 milliards de dollars à la modernisation des armes nucléaires, y compris pour des armements plus facilement déployés lors d’un conflit. Ce programme comprend la bombe B61-12->12370], avec son déploiement en Allemagne, et le missile de croisière à lanceur aérien « Long Range Standoff (LRSO) » qui, aux dires du Pentagone, serait indispensable pour percer les défenses aériennes de l’ennemi.
Le 25 mars, Hans Kristensen de la Federation of American Scientists a fait état sur son blog de questions posées par la sénatrice démocrate Dianne Feinstein lors d’une audition de la Commission du crédit, face à des membres du gouvernement plaidant pour le LRSO :
Les soi-disant améliorations apportées à cette arme semblent être destinées, en un mot, à la rendre plus facilement utilisable, à nous aider à combattre et à gagner une guerre nucléaire limitée. Cette idée me choque. Pour moi c’est impensable, d’autant plus que nous détenons la supériorité en matière d’armements conventionnels, ce qui permet de contrer toute tentative d’escalade par un adversaire.
Après avoir écouté d’autres arguments, Feinstein a rétorqué :
Cela ne fera qu’intensifier le niveau du conflit et le nombre de morts. Même si l’on ne dépasse pas les 6 ou 7 kilotonnes, il s’agit d’une arme immense.
De même à Riga en Lettonie, où l’on a annoncé le projet de déployer une brigade blindée, de 4200 soldats en rotation permanente, en Europe de l’Est et dans les Pays Baltes, les déclarations du commandant de l’OTAN, le général Philip Breedlove, le 31 mars, font froid dans le dos :
Nous sommes prêts à combattre et à gagner s’il le faut (…) plutôt que de nous concentrer sur l’assurance, nous passons désormais à la dissuasion, en ajoutant des mesures qui améliorent grandement le niveau de préparation générale. A l’est et au nord, nous sommes face à une Russie en pleine résurgence et agressive...
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