Invité par l’Institut Schiller à la demande de la troupe l’Ane vert, Jacques Cheminade donnait le 27 novembre dernier une conférence sur la pièce Marie Stuart de Friedrich Schiller. Des propos d’une actualité brûlante en cette période d’extrême danger où nos élites, se dérobant au courage que la fonction impose, nous mettent tous face à la question de la responsabilité. Un beau plaidoyer aussi en faveur du retour des arts et de la philosophie classique pour forger le caractère, dans une culture et un système scolaire – du primaire à l’ENA – de plus en plus rongés par l’utilitarisme.
Ci-dessous la vidéo et ensuite le résumé de la présentation de Jacques Cheminade :
Pour situer le lieu de la pièce Marie Stuart, il faut déjà discerner le nôtre. Quand on parle aujourd’hui à la télévision, c’est pour dire ce qu’on sait : c’est un monde affirmatif où l’on impressionne pour persuader. Au théâtre (surtout chez Schiller), le spectateur est au contraire porté vers le questionnement : qui est-il par rapport aux personnages, comment aurait-il pu intervenir dans la tragédie qui s’est déroulée devant lui ?
Par ses personnages, Schiller confronte l’être humain au pouvoir, mais aussi à la liberté et la justice. La question est toujours : les valeurs idéales sont-elles compatibles avec une existence terrestre et le désir de pouvoir ? Ce dernier n’est-il pas condamné à anéantir notre part d’humanité ?
Marie Stuart se déroule au XIVe siècle, juste après la Saint-Barthélemy. Si la pièce date de 1799, Schiller en a conçu l’idée dès 1782. Entretemps la Révolution française a bouleversé le monde.…