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Le projet « Passage africain », clef de voûte d’une renaissance africaine

3 juin 2012, 02:18, par Mathieu

Cher Éric, la décroissance une bonne chose ? Demandez aux grecs s’ils aiment cette austérité : baisse des salaires, baisses des niveaux de consommation, baisse de l’essentiel pour vivre (nourritures, médicaments, etc.). Ce n’est d’ailleurs pas simple coïncidence que souvent les verts appuient l’austérité imposées par les néolibéraux : si les raisons diffèrent, la finalité, ou le résultat de ces politiques sont les mêmes : réduire les niveaux de vie des populations et concentrer la ’richesse’ dans les mains du petit nombre...

À moins d’user du novalangue d’Orwell, vous êtes donc contre la création de nouvelle ville en Égypte et de l’aménagement du territoire qui permettra de distribuer l’eau sur de plus large territoire et ainsi augmenter la matière vivante (pas seulement les humains ; toute la biomasse qui pourra vivre là où avant un désert), car il s’agit ici de pure croissance physique réelle (si ce réalise..!!). Ne confondez pas avec la ’croissance’ monétaire et financière du système néolibéral actuel qui ne tient aucunement compte de critère physique d’économie dans l’organisation économique (ainsi, on gaspille en transport matière et énergie pour aller fabriquer dans de lointain pays simplement parce que les salaires y sont plus bas...) ; un système basé sur le court terme sans vision ni considération des effets physiques, tant sur les humains que sur la biosphère. C’est ce système de globalisation débile qui impose souvent les monocultures (et déforestation, même le très écolo adepte de décroissance humaine WWF le promeut...) si néfaste pour le territoire local.

À moins d’être un malthusien et donc espérer que meurt hommes et femmes en grande nombre (et imputer ces morts à la nature...), l’Égypte doit trouver de nouvelle solution, de nouveau territoire pour sa population. Mais malthusien vous êtes sûrement si vous considérez les ressources ’naturelles’ comme fini, que nous vivons dans une monde fini ; c’est comme toujours oublier qu’ils n’existent pas de ’ressources naturelles’ : il y a des substances passives qui deviennent des ressources pour l’humanité seulement lorsque cette dernière en vient à découvrir les principes physiques de la nature : les ressources d’une société humaine donnée sont fonctions des connaissances à un moment donné de la dite société : le vent ne devint une ’ressource’ pour l’humanité que lorsqu’on inventa la toile pour les bateaux, qu’on inventa les ailes sur les moulins ou encore des éoliennes (qui elles-mêmes nécessitent la découverte de l’électricité, la découverte du fer et des techniques de sa production, de l’électronique, du béton, etc.) ; de même, pour explorer les possibilités du E=MC2 d’Einstein, c’est-dire que toute matière contient de l’énergie, il fallu d’abord découvrir qu’il existait des atomes comme l’Ur (découvert autour de 1792), découvrir la radiation, découvrir qu’un atome pouvait se fissionner, découvrir comment construire des turbines, etc. C’est-dire qu’en fissionnant (ou encore mieux en fusionnant) l’atome, on réussit à transformer de la matière en énergie, c’est l’énergie nucléaire ayant une densité inégalé (1g d’Ur vaut 3 tonnes de charbon, ie 3 000 000 de fois plus dense ; le poids initial de l’uranium et plus grand que le poids de tous les restent fissionnés ! de la matière se transforma en énergie ! ; et c’est encore mieux avec la fusion que nous maîtriserons bientôt, si on si met et qu’on ne poursuit pas une politique d’austérité et une décroissance qui projette un pessimiste radical sur la nature humaine et tend à décourager l’innovation, la créativité, et propose des solutions de retour en arrière et/ou de la petitesse d’imagination).

Ainsi, depuis Malthus et Ricardo, les penseurs ’classiques’ en économie ainsi que les dérivés modernes parmi les décroissants, on croit, au contraire de tout ce que l’histoire nous enseigne, que les ressources sont limitées et finie : prenons le cas de l’agriculture : il vous semblera tout à fait logique, fondé, indéniable à toute esprit pensant que la quantité de terre arable sur la planète soit limitée, pas vrai ? On peut certes augmenté la productivité par hectare, mais il a des limites, non ?

Ah !! je ne sais plus qui disait qu’on veut trop souvent réduire l’univers à notre propre esprit borné !! Un des défis que nous pose l’aventure spatiale (et oui, non le monde n’est pas fini, limité : l’univers est à notre porte !! mais cela doit vous faire sauter au plafond !!) est de produire de la nourriture : comment ? en effet, pour le moment, il en coûte beaucoup pour amener une tonne de matériel dans l’espace, donc il est hors de question d’y amener de la terre ; mais alors ? et nous ne pouvons amener beaucoup d’eau non plus ,pour faire de l’hydroponie. Mais alors ? Et bien, encore une fois la nature nous avait donné une astuce et ils nous suffisaient de s’en inspirer au même titre que les oiseaux nous inspirèrent à voler : connaissez-vous certaines orchidées d’Amérique latine qui poussent dans les arbres, les racines à l’air libre, puisant nutriments et eau à même l’air ?? Et voilà, était né l’aéroponie, c’est-dire une agriculture où les racines poussent à l’air libre et on vaporise eau (réduction de plus de 90% de ce qui est normalement nécessaire)et nutriments en quantité exacte, on peut produire plus par mètre carré et surtout, on s’affranchit du sol !!!! On peut ainsi faire de l’agriculture à trois dimensions : dans des grattes-ciels si on veut et on peut ainsi libérer du territoire pour de l’agriculture bio ou encore des forêts !! Il ne s’agit là que d’un exemple parmi tant d’autres (et pourrait parler de la question de l’eau, de l’utilisation de certains atomes, des déchets, etc : saviez-vous qu’avec une torche au plasma, ça nécessite la maîtrise de la fusion, on peut ramener tous les déchets en leur constituant atomique premier : un recyclage à 100%).

Bref, la décroissance (à moins qu’on ne fait parler que de diminuer le superficiel, ok, mais pas besoin alors du terme ’décroissance’) va à l’encontre même du vivant, lequel, toujours tend à croître grâce à la créativité intrinsèque du vivant (les millions de millions d’espèces qui existèrent ou existent, et oui, plus de 5 extinctions de masse où l’humain n’avait rien à avoir avec celles-ci, illustrent bien cette créativité du vivant, quoique non volontaire, ou encore la pensée humaine, qui elle peut s’exprimer dans l’univers sans une changement du substrat biologique de manière volontaire). Je vous inviterais à lire, absolument tant c’est passionnant !, le livre du scientifique Vladimir Vernadsky, La biosphère (père du concept de la biosphère) : vous ne verrez plus jamais le vivant de la même manière et permet une base solide, loin des clichés écolos médiatiques, du développement du vivant sur terre (et bientôt dans l’espace : oui oui !!!).
... et tant qu’à y être, le livre Ingérence écologique de Georges Rossi : si vous croyez que plus d’humain égal nécessairement plus de destruction de l’environnement, qu’il y a un ’équilibre’ statique dans la nature (que bien sûr l’homme viendrait détruire..) ou encore comment l’écologie mal comprise devient une nouvelle arme de canonnière contre le développement des pays du sud et bien d’autres choses encore, c’est une lecture fort utile qui aura, au moins, pour résultat de brasser des ’certitudes’, de forcer le paradoxe, bref, de pensée !
Bonne découverte !
Pourquoi ? Euréka ? lequel des deux est le plus beau des mots de l’humanité ?

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