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Carnage social et suicides à La Poste

9 avril 2012, 21:02, par Jacques GALLOT

La Poste « m’a tuer »

Je suis un fonctionnaire de 54 ans et je travaille à la Poste depuis 38 ans.
Durant toutes ces années, le Groupe La Poste m’a donné la possibilité de pouvoir évoluer au sein de l’entreprise dans différents métiers aussi passionnants les uns que les autres et qui m’ont apportés beaucoup de satisfaction. Grâce à ma détermination et à ma volonté, j’ai eu un parcours professionnel exemplaire et j’ai su m’adapter aux différentes évolutions du Groupe La Poste.
Depuis ma prestation de serment à La Poste en 1974, j’ai toujours respecté les règles éthiques de mon entreprise en faisant preuve d’honnêteté et de probité.
Néanmoins malgré mon entière intégrité, depuis plus de 2 ans et demi, ma situation professionnelle est devenu un vrai cauchemar. Les conditions déplorables dans lesquelles je me trouve encore actuellement je ne les ai pas voulues et ce n’est pas moi qui l’ai provoquées.
D’une manière arbitraire, sans motif apparent, je suis devenu l’homme indésirable. Du jour au lendemain sans aucune explication, mes responsables hiérarchiques de la télévente m’ont dépouillé de l’ensemble de mes attributions liées à ma fonction de superviseur télévente créant chez moi un très grand désarroi.
La Direction Nationale de la Télévente avec à sa direction Mr Alain Drillet n’hésite pas à enfreindre les règles en vigueur à La Poste et à bafouer mes droits au travail pour arriver à leurs fins et me voir partir tout cela malgré déjà un recours déposé au tribunal administratif.
Rien ne les arrête et le rouleau compresseur continue à m’écraser.
Tout au long de ces longs mois qui viennent de s’écouler, j’ai dû faire face une fois encore au mépris et à l’humiliation de mes responsables hiérarchiques. Petit à petit, je n’ai plus eu droit ni au commissionnement ni aux formations. L’animateur des ventes chargée de monter en compétence les superviseurs, m’a dit que je ne faisais plus parti de sa sphère de compétence. Non seulement j’ai été affecté sur une position de travail inexistant mais à deux reprises mon directeur des ventes m’a refusé de me muter sur des postes de travail vacants et de même niveaux, j’ai même pensé fortement à mettre fin à mes jours alors que l’on m’avait confié en toute connaissance de cause la responsabilité d’une équipe d’assistants bien connus de toute la télévente pour leur état d’esprit vindicatif et qui m’a valu 2 mois d’arrêt pour dépression. Mais ce qui m’a fait le plus mal, ce qui m’a fortement choqué, c’est lorsque mon responsable plateau m’a humilié à plusieurs reprises devant mes collègues superviseurs qui sont restés impassibles en me disant que je ne n’étais plus superviseur, fonction que j’ai acquise avec le fruit de mon travail.
Mes collègues de travail qui durant des mois m’ont vu m’enfoncer dans la déprime ne sont jamais intervenus et ne m’ont jamais soutenu jusqu’a me reprocher de les ennuyer avec mes problèmes en me demandant de ne plus intervenir en réunion et de me rapprocher d’un avocat. Cette attitude pourrait s’apparenter à de la non-assistance à personne en danger.
Face au mépris et au silence complice de l’ensemble du plateau télévente, j’ai demandé la mise en place d’un CHSCT extraordinaire pour dénoncer ces comportements odieux et retrouver mon honneur. A plusieurs reprises, j’ai alerté tous les syndicats de La Poste pour leur faire part de ma situation dramatique. Hélas aucun syndicat n’est intervenu me laissant dans un profond désarroi. Quelques jours avant la tenue du CHSCT, la représentante du personnel m’avait gentiment dit qu’elle n’interviendrait pas au cours de la réunion pour préserver ses intérêts professionnels à La Poste.
La procédure du CHSCT Extraordinaire mise en place en début 2010 n’ayant abouti sur rien, afin de défendre mes droits, mes intérêts et mon honneur il a fallu que je fasse appel à un avocat pour en arriver au dépôt d’une plainte pour Harcèlement moral au tribunal administratif de Melun en décembre 2010.
Les relations avec la télévente sont devenues des rapports de force qui, à la longue, deviennent usantes. Je n’existe plus, je suis déjà rayé des cadres. En acceptant un détachement à l’université du courrier comme formateur, cela a permis à la Direction Nationale de la Télévente à atteindre leur objectif de me voir partir de la Télévente. Je pensais bien y rester mais cela n’a fait que renforcer ma précarité.
Depuis le début de mon stage à l’université du courrier de La Poste, je ne reçois plus aucune communication, plus aucune information, plus aucun courrier et documents administratifs émanant de la télévente alors que j’en recevais régulièrement. Le renouvellement des lettres de mission qui n’ont aucun cadre légale, prouve bien la forte volonté de m’évincer alors que je ne suis pas en reclassement. Ces lettres de missions ne servent qu’à mettre sur la touche les indésirables et à fournir une main d’œuvre bon marché au service prenant.
Tous ces faits portent une fois encore atteintes à mes droits, à ma dignité et mon avenir professionnel et financier est compromis. Ma situation physique et psychologique s’est détériorée. Je suis dépossédé d’une partie de moi même ce qui me rend fragile ; je suis séropositif depuis 28 ans.
Je ne comprends pas cet acharnement alors que j’ai toujours fait preuve d’un comportement et d’un travail irréprochable. Suis-je trop âgé, est-ce à cause de ma maladie ou alors parce que j’ai refusé des avances sexuelles du responsable plateau ?
Toujours est-il, après 38 ans de bons et loyaux services je mérite plus de considération et de reconnaissance. Je suis encore bon pour le service et à 54 ans j’ai encore l’avenir devant moi et beaucoup à donner.
Ces attitudes déplorables nuisent gravement à l’image de La Poste déjà ternie par d’innombrables suicides (le dernier suicide d’un cadre de la Poste à Rennes remonte au 29 février 2012) notamment dû au stress et à la pression ce dont je souffre actuellement.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais !!!. Telle serait la devise de Mr Bailly. Les décisions qu’il a pris dernièrement pour se donner bonne conscience n’est que de la poudre aux yeux. Le dialogue sur le bien-être au travail que Mr Bailly souhaite ouvrir arrive bien tard, au prix de la vie de 75 collègues. En 2010 les médecins de La Poste dénonçaient déjà ce mal être à la Poste. La nomination d’une médiatrice est un aveu d’échec alors qu’il existe déjà des organismes de soutien aux postiers tel que "soutien aux postier" "diversité-handicape". Les plaies ouvertes ont du mal à se cicatriser.
A grand renfort de communication, Mr Bailly Jean-Paul qui a été reconduit dans ses fonctions à la Direction Du Groupe La Poste par le président de la république, fait l’éloge de la déontologie de La Poste dans laquelle il est demandé à chaque postier d’avoir une attitude intègre, de se conformer aux lois et aux règlements, de respecter l’entreprise et les collaborateurs, d’être attentif à la santé et à la sécurité de tous et de lutter contre toutes les formes de harcèlement et de discrimination.
Cette démarche déontologique du Groupe s’appuie notamment sur des textes de références comme La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Les Conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du travail (OIT), ce qui n’est pas rien !!! En désespoir de cause, j’ai écrit au président de la République qui à ce jour ne m’a toujours pas daigné me répondre.
La crise et les réorganisations internes n’excusent en rien de tels comportements et je ne veux pas être un bouc émissaire de ces bouleversements qui nous touchent tous. En ces temps difficiles qui supposent du respect, de la tolérance, de l’humilité, il ne faut pas se laisser aller à des débordements qui remettent fondamentalement en cause mes droits de salarié, ma dignité d’homme et le citoyen honnête que je suis.
Il me reste encore des batailles à gagner avant que je retrouve ma dignité pleine et entière et mon honneur en particulier :ma plainte au tribunal administratif déposé il y a un an et demi, le protocole de harcèlement que j’ai entamé à l’encontre des assistants, les propositions d’indemnisations que j’ai réclamées auprès de mon DNT Mr Alain DRILLET concernant les lettres de missions , des sanctions que j’estime légitimes pour ces personnes qui ont portés atteinte à ma dignité et qui eux ont eu de la promotion.
Loin de me résigner, j’y mettrai là encore toute mon énergie.
Ma cause est juste, Ma volonté est forte !!!!
Jacques GALLOT

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