Les tragédies du Moyen-Orient et de l’Ukraine sont les révélateurs d’un monde qui s’engage dans une guerre généralisée, faute de volonté politique de construire la paix. Le gouvernement israélien a frappé l’Iran le 13 juin, Trump l’a fait à son tour le 22 juin et les atrocités continuent en Ukraine et à Gaza. Il s’agit d’une crise mondiale. Nous vivons ainsi sous la menace d’une escalade vers le seuil nucléaire. Tulsi Gabbard, la directrice américaine du renseignement, l’a elle-même déclaré lors de son voyage à Hiroshima et Nagasaki. Les interventions militaires contre l’Iran, sans provocation, bafouent tous les principes du droit international.
Après l’attaque israélienne et avant l’intervention américaine, Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a reconnu le 17 juin : « Nous n’avons aucune preuve que l’Iran ait pris des mesures systématiques pour se doter de l’arme nucléaire. » Cependant, le 12 juin, l’AIEA avait voté une résolution jugeant, au contraire, que le programme iranien pouvait laisser penser à une décision de produire des armes nucléaires. C’est cette résolution qui a donné le feu vert aux décisions israélienne et américaine. L’insistance du seul Netanyahou n’aurait pas suffi. Or, sur quoi s’est basée l’AEIA pour voter à 19 voix contre 3 et fournir ainsi un prétexte aux frappes ? Sur la plateforme Mosaic de Palantir, dont les résultats ont été partagés avec Israël et les Etats-Unis, une plateforme conçue à l’origine pour identifier les activités rebelles en Irak et en Afghanistan, avec le succès que l’on sait ! Palantir, le plus grand centre de données au monde, a été financé par la CIA. On peut dire ainsi que le sort de la paix mondiale a été laissé aux mains des dirigeants de Palantir, Peter Thiel et Alexander Karp, techno-fascistes très proches des services de renseignement britanniques et américains. Le gouvernement français, pour sa part, a voté comme les Britanniques et les Américains.
Notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, proche du va-t-en guerre américain Lindsay Graham, a déclaré que l’Iran représente une menace existentielle pour la France et a dénoncé « une escalade dangereuse dans laquelle l’Iran porte une lourde responsabilité ». Emmanuel Macron n’a pas « vu de légalité dans les frappes américaines mais partage l’objectif de ne pas voir Téhéran accéder à l’arme nucléaire ». Bref, tout en affirmant ne pas y avoir participé, ils ont justifié hypocritement les frappes préventives de deux pays disposant d’armes nucléaires, Israël et les Etats-Unis, contre un troisième, l’Iran, dont on ne peut prouver qu’il cherche à s’en doter.
Construire la paix
Trump prétend aujourd’hui que le cessez-le-feu provisoire entre l’Iran et Israël va assurer la paix. Il a déclaré à plusieurs reprises que la force fait le droit. Tant pis donc pour Platon et les principes des trois religions monothéistes ! En réalité, Trump est entouré de voyous messianiques milliardaires qui l’ont entraîné sur les sables mouvants d’une spéculation financière à tout va, une pyramide de stablecoins et de cryptomonnaies sans fondement économique et dont la valeur repose sur la puissance militaire et des technologies associées à la défense. C’est en mesurant la responsabilité des féodalités financières anglo-américaines qu’on peut et doit comprendre le réacteur au cœur duquel se jouent nos vies.
Rassemblons les forces permettant d’en sortir ! La France doit pour cela retrouver sa volonté politique et sa souveraineté nationale, en les associant aux pays de la nouvelle majorité mondiale exigeant le respect de leur propre souveraineté et la fin des néo-colonialismes qui mènent à la guerre. Les ressources de notre histoire joueront un rôle dans la nouvelle partition, pourvu que nous regardions le monde avec les yeux du futur, sans rester planqués derrière une ligne Maginot toujours prise à revers. Le tract que nous distribuons dans le monde s’adresse à des citoyens libres qui disent « Non aux assassinats, non aux changements de régime et à la guerre thermonucléaire ».
Il est grand temps de changer le monde avant qu’il n’y ait plus de monde à changer.