Trump ouvre la boîte de Pandore de la guerre et du chaos

vendredi 27 juin 2025

En bombardant unilatéralement l’Iran le 21 juin, le président Trump s’est sans doute vu en superman de résolution des conflits. Loin s’en faut ! En sautant à pieds joints dans le piège tendu par les Britanniques, il vient d’ouvrir une boîte de Pandore qui menace de faire basculer le monde dans le chaos et la barbarie.

Trois bouleversements mondiaux

S’exprimant lors d’une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU le 22 juin, au lendemain des bombardements américains, l’ambassadeur de Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, a averti : « Par leurs actions, les États-Unis ont ouvert une boîte de Pandore, et personne ne sait à quelles nouvelles conséquences cela pourrait conduire. »

Volontairement ou non, par sa décision d’attaquer l’Iran, Donald Trump a provoqué trois bouleversements mondiaux, désormais irréversibles, à moins que ne soit engagée rapidement une transformation fondamentale de l’architecture mondiale de sécurité et de développement. Le cessez-le-feu de dernière minute, organisé par le président américain entre l’Iran et Israël (après avoir encouragé le déclenchement de la guerre entre les deux pays !), ne peut résister à la tempête politique qui balaie notre planète :

Premièrement  : « L’ordre international tout entier est en ruine », a déclaré le 23 juin Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller. Le droit international a été déclaré nul et non avenu, la Charte des Nations unies interdisant les guerres d’agression a été ignorée et rendue caduque, et le contrôle des armements et la non-prolifération nucléaire sont désormais lettre morte. « Nous sommes véritablement en plein effondrement chaotique du système mondial », a averti Mme LaRouche. L’ère régie par le traité de Westphalie de 1648 et la souveraineté de l’État-nation est en train de laisser place à un retour au Moyen Âge, avec des gouvernements tyranniques et des Léviathans.

Deuxièmement, cette « guerre préventive » contre l’Iran établit un précédent pour toute nation du Sud planétaire cherchant à assurer son propre développement souverain, y compris grâce à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Les BRICS, la Russie et la Chine sont tous dans le collimateur – et ils le savent. Rappelons d’ailleurs que l’Iran est membre des BRICS+, depuis qu’ils se sont élargis en 2024.

Troisièmement  : aux Etats-Unis, la situation politique bascule dans le chaos. La Constitution américaine a été piétinée du fait que Trump n’a pas consulté le Congrès avant de lancer la guerre, le mouvement MAGA se divise en raison de la trahison par Trump de ses propres promesses de se tenir à l’écart des guerres étrangères. Les conditions d’une forte polarisation politique sont ainsi créées, favorisant même une nouvelle tentative d’assassinat du président Trump.

L’argent magique et la guerre

Donald Trump se prend peut-être pour le super-acteur dominant la scène mondiale, mais il ne fait en réalité que jouer le rôle (certes en grande pompe et avec brio) que lui ont assigné l’Empire britannique et ses émissaires. Il est tombé dans leur piège : orchestrer un affrontement au niveau mondial avec la Russie et la Chine, afin de sauver l’empire financier britannique en faillite.

La réalité, que personne ne veut voir ni traiter, est que cette volonté de guerre, que ce soit en Ukraine, en Iran ou finalement à Taïwan, est alimentée par l’effondrement du système financier transatlantique. L’effort frénétique pour entretenir sa bulle spéculative de 2000 milliards de dollars avec une nouvelle vague de monnaie de singe, a conduit à la légalisation des stablecoins aux États-Unis, en vertu du mal nommé GENIUS Act, qui permettra aux particuliers et aux entreprises d’émettre leur propre « monnaie », comme cela se faisait dans les fiefs médiévaux, sans réglementation ni garantie gouvernementale. Ce qui revient à faire du cancer le médecin-chef du service d’oncologie.

La maladie du monétarisme

Comme l’a évoqué à plusieurs reprises l’économiste américain Lyndon LaRouche, la cause des politiques désastreuses actuelles réside dans la fascination obsessionnelle des Américains pour l’argent, comme s’il avait une valeur intrinsèque magique. En avril 2004, dans une déclaration publiée par son comité de campagne présidentielle, « La doctrine indispensable à la survie économique des États-Unis aujourd’hui : pourquoi l’austérité budgétaire est une aberration », LaRouche écrivait :

« Premièrement, l’argent, quelle que soit sa forme, même la plus performante, est un imbécile, et ceci à n’importe quel moment de l’histoire passée, présente ou future de notre planète. Émis sous forme de papier, ou même de pièces d’or ou d’argent, sa valeur monétaire n’est pas supérieure à celle que la société choisit de lui attribuer. (…) Sa valeur est celle qui lui est attribuée par le pouvoir des gouvernements. (…) Aujourd’hui, la valeur monétaire est entre les mains d’institutions qui ont subverti l’autorité légitime des gouvernements souverains. Et lorsque vient le moment où le montant des demandes pressantes de remboursement de l’argent avec des valeurs physiques dépasse largement l’ampleur des prix des valeurs physiques disponibles, l’idiotie de l’argent devient évidente.

Certains imbéciles parlent de ‘vrai argent’ comme d’une alternative valable. Ce ‘véritable argent’ n’a jamais existé ni ne pourrait exister, sauf dans les limites de leurs illusions. L’argent est, au mieux, un moyen d’échange, créé et réglementé par un gouvernement responsable, par le biais des méthodes du système bancaire national illustrées par les arguments de notre premier secrétaire au Trésor, Alexander Hamilton. Le seul moyen d’endiguer les dangers de l’idiotie et de l’imprudence intrinsèques de l’argent est la réglementation… »

C’est pourquoi, tant que nous n’aurons pas levé le voile sur la faillite de ce système financier transatlantique et sur toutes les illusions qui lui sont associées, notre monde continuera sa course folle vers une troisième guerre mondiale.