Comprendre le rôle de l’Empire britannique dans la guerre contre la Russie

mercredi 11 juin 2025

Boris Johnson, Premier ministre britannique, lors d’un voyage à Kyev en août 2022. Le 8 avril 2022, il avait convaincu Zelenski de ne pas accepter le compromis d’Istanbul et de poursuivre la guerre jusqu’à la "défaite stratégique de la Russie".
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Les récentes attaques massives de l’Ukraine contre la Russie, qui n’auraient pu avoir lieu sans l’appui direct de l’OTAN, ont mis en lumière l’existence, au sein des pays de l’Alliance atlantique, de réseaux transversaux bien décidés à saboter l’initiative du président Trump en faveur de la paix et sa tentative de normaliser les relations russo-américaines, quitte à entraîner le monde dans un nouveau conflit mondial. Cependant, une dimension essentielle échappe au commun des mortels, et parfois même aux analystes les plus avertis : le centre névralgique de cet aventurisme pro-apocalyptique se situe à Londres.

Les Britanniques derrière les récentes attaques contre la Russie

« La Russie est en guerre avec la Grande-Bretagne et les États-Unis ne sont plus un allié fiable », a déclaré Fiona Hill, l’« experte » anglo-américaine de la Russie, au journal britannique The Guardian dans une interview du 6 juin. Mme Hill exprimait ainsi ce que l’on pourrait qualifier de vérité partielle inversée : car non seulement c’est la Grande-Bretagne qui est en guerre contre la Russie – elle a tout fait pour prolonger la guerre en Ukraine, notamment en sabotant les pourparlers de paix de mars 2022 — mais l’Empire britannique est, par sa nature même, en guerre contre chaque nation souveraine de la planète, pour la simple raison que la survie de son système oligarchique dépend de la non-existence de nations souveraines, comme l’avait bien analysé l’économiste Lyndon LaRouche, ancien candidat à la présidence américaine.

Lors d’un webcast intitulé « Britain delenda est » diffusé en juin 2009, quelques mois après l’arrivée de Barack Obama au pouvoir, LaRouche déclarait : « Il faut comprendre qu’Obama n’est pas le problème, mais un symptôme, une conséquence. Le problème, c’est que le monde est dirigé par un empire. Cet empire est nominalement l’Empire britannique, et le système monétaire international, qui est contrôlé par l’Empire britannique, voilà le vrai problème. »

Le 9 juin dernier, alors qu’il s’exprimait dans une conférence de l’Institut Tsargrad à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui-même dénoncé ouvertement le rôle de Londres dans les récentes attaques terroristes contre la Russie : « Il est évident qu’elles ont été effectuées par l’Ukraine. Mais cette dernière aurait été impuissante sans le soutien – j’allais dire des Anglo-Saxons, mais désormais, on peut écarter le terme ‘Saxons’. Il est possible que certains services spéciaux américains participent aussi par inertie. Mais les Britanniques sont à 100 %. » Oui, le ministre russe des Affaires étrangères affirme avec une certitude absolue que les Britanniques sont directement impliqués dans les attaques contre la Russie.

Antagonisme entre système britannique et République américaine

Ces attaques orchestrées par les Britanniques ne sont-elles qu’une simple opération militaire ? Quel est leur objectif ultime ? Rappelons les propos du nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, en 2019, à l’époque où il était gouverneur de la Banque d’Angleterre. Devant un parterre de banquiers centraux réunis à Jackson Hole, dans le Wyoming, il avait déclaré que leur objectif était un « changement de régime », c’est-à-dire le remplacement de gouvernements démocratiquement élus, où que ce soit, par des dictatures de banquiers centraux, qui maximiseraient les profits financiers (jusqu’à l’effondrement total).

En 1995, alors qu’il tentait de pousser le président Clinton dans « la bonne voie », c’est-à-dire à entreprendre un changement d’architecture monétaire et financière internationale, LaRouche écrivait : « Il ne peut y avoir de doctrine stratégique ou de politique étrangère américaine compétente qui ne procède pas de la compréhension de la nature et des causes de la différence irréconciliable, fondée sur des principes de caractère moral, entre la monarchie britannique et la République fédérale constitutionnelle des États-Unis ».

La Révolution américaine fut effectivement la première victoire contre cette idéologie oligarchique britannique, et les textes fondateurs des États-Unis affirment clairement que le but d’une république est de permettre de développer au mieux le potentiel créateur de ses citoyens. Il s’agit de « la vie, la liberté et la recherche du bonheur », non pas du « plaisir » ni de la « propriété », mais du bonheur d’apporter une contribution immortelle au développement futur de l’humanité – la « joie » (« freude »), exprimée en poésie par l’auteur allemand Friedrich Schiller et en musique par Beethoven, qui nourrissaient tous deux de grands espoirs dans la République américaine.

POUR APPROFONDIR : lire notre document, «  Le véritable système américaind’économie politique contre le libre-échange »

Les Britanniques ont agi rapidement pour s’assurer qu’aucune révolution républicaine de ce type ne se produise en Europe, tout en sapant l’identité des États-Unis d’Amérique par une série de guerres, de coups d’État, d’assassinats et, plus efficacement encore, par une guerre culturelle menée par l’Institut Tavistock et la CIA, connue sous le nom de Congrès pour la liberté de la culture.

En finir avec l’Empire

Lyndon LaRouche a recruté une organisation internationale de cadres politiques, engagée à mettre fin à cet héritage impérial britannique, et ses idées ont contribué explicitement à l’émergence du nouveau paradigme représenté par le Belt and Road Institute (BRI, ou les Nouvelles Routes de la soie) et la dynamique BRICS-Plus, qui englobe désormais la majorité de la population mondiale.

Les Britanniques et leurs laquais sont pleinement mobilisés pour empêcher l’instauration de ce nouvel ordre. Des tentatives d’assassinat contre les présidents Trump et Poutine, ainsi que contre le Premier ministre slovaque Robert Fico et le candidat colombien à la présidence Miguel Uribe Turbay, en passant par l’arrestation de candidats dûment reconnus, en Roumanie et en Argentine, jusqu’aux actes de terrorisme et aux guerres de grande envergure, les Britanniques entendent imposer un ordre mondial fondé sur des principes oligarchiques.
Pour ceux qui veulent mettre fin à la guerre et au génocide, le défi est de comprendre quelle est la politique économique qui caractérise l’empire. LaRouche l’avait compris, et c’est pour ça qu’on l’a empêché de devenir président des États-Unis.

Il est temps d’enterrer définitivement l’Empire britannique, comme Franklin Roosevelt l’avait annoncé lorsqu’il était président et en avait exprimé l’intention dès la fin de la 2e Guerre mondiale, lors d’une conversation avec Winston Churchill : « Winston ! Quand cette guerre sera terminée, nous n’aurons plus d’Empire britannique sur cette planète ! Nous libérerons ces peuples, nous les aiderons à se développer, nous leur donnerons leurs propres nations. »

Roosevelt a appelé cela les Nations unies, dont l’objectif était d’éliminer l’impérialisme dans le monde et de créer, à la place, un système de coopération entre États-nations souverains.