Ukraine, Gaza : compte à rebours pour une issue positive ?

mercredi 21 mai 2025

Lundi, le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine se sont parlé au téléphone pendant deux heures, à propos de la poursuite des efforts visant à mettre fin au conflit opposant les Anglo-américains et la Russie en Ukraine. Dans le même temps, Israël a considérablement intensifié son offensive terrestre à Gaza dans ce qu’ils appellent l’opération « Chariots de Gédéon », tout en concédant, sous la pression internationale, l’entrée de quelques camions d’aide alimentaire dans la bande.

L’Ukraine et la Palestine sont deux endroits du monde sous le coup d’un compte à rebours pour une résolution, d’une manière ou d’une autre : soit une sortie de crise ouvrant la voie à la reconstruction du monde, soit une dévastation complète et même une guerre totale, potentiellement nucléaire.

Pour la présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, nous nous trouvons à un point de non-retour dans l’histoire du monde, un « point d’épuisement » dans ces deux crises. « Ce sera soit une catastrophe, soit un nouveau paradigme », a-t-elle lancé.

Merci de co-signer en ligne son appel pour Gaza au Pape Léon XIV sur le site de l’Institut Schiller.

Ukraine : Trump et Poutine se parlent

Les deux présidents ont qualifié l’appel de constructif et utile.

« Je viens de terminer mon appel de deux heures avec le président russe Vladimir Poutine, a écrit Trump sur son réseau social. Je crois que ça s’est très bien passé. La Russie et l’Ukraine entameront immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu et, plus important encore, de la fin de la guerre. Les conditions pour cela seront négociées entre les deux parties, comme cela ne peut être le cas que parce qu’elles connaissent les détails d’une négociation dont personne d’autre n’aurait connaissance. Le ton et l’esprit de la conversation étaient excellents ».

De son côté, Poutine a décrit la discussion comme « substantielle, franche et utile ». Il a remercié Trump pour son soutien à la reprise des pourparlers directs entre la Russie et l’Ukraine, à Istanbul, qui avaient été interrompus par Kiev en 2022. Le président russe a répété qu’il rejette un cessez-le-feu immédiat qui ne ferait que préparer la prochaine guerre, tout en soulignant que la Russie est favorable à un règlement pacifique :

« Nous sommes prêts à travailler avec les Ukrainiens sur un mémorandum concernant un futur accord de paix – portant sur les principes, le calendrier, et y compris sur un cessez-le-feu à un certain moment ».

Sans doute hystérisé par le quarteron d’Atlantistes Macron-Starmer-Merz-Tusk, Volodymyr Zelensky a quant à lui lancé lundi soir un appel impétueux à une conférence internationale grandiose, avec des participants allant de l’Union européenne à une foule de nations, dans un lieu et à un moment restant à déterminer.

Cependant, dans le compte-rendu qu’il a publié sur son appel avec Poutine, Trump a précisé qu’il avait informé les dirigeants de la France, de l’Italie, de l’Allemagne, de la Finlande et de l’Ukraine, ainsi que la présidente de la Commission européenne, que les négociations entre la Russie et l’Ukraine devaient commencer immédiatement, ajoutant que

« le Vatican, représenté par le pape, a déclaré qu’il serait très intéressé à accueillir les négociations. Que le processus commence ! »

Pour sauver Gaza : le plan Oasis !

À Gaza, la situation est au-delà de l’horreur. Tsahal, l’armée israélienne, a déclenché ce week-end l’opération « Chariots de Gédéon », avec des opérations terrestres de grande envergure à Gaza, comme le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’était engagé à le faire dès que le président Trump aurait achevé sa visite dans le Golfe. Les quelques hôpitaux restants ont été touchés, y compris l’hôpital indonésien, dans le nord. Des habitations ont été détruites, anéantissant des familles entières. Lundi, Israël a mené plus de 30 frappes aériennes en moins d’une heure à Khan Younis.

Dans le même temps, pour faire plaisir à Trump, Netanyahou a fait « un geste » en autorisant l’entrée de nourriture à Gaza, après une interdiction totale de ravitaillement et d’aide humanitaire de toute nature depuis le 2 mars. Selon certaines informations, cinq camions transportant des aliments pour bébé sont entrés lundi au point de passage de Karem Abu Salem, puis quatre autres camions mardi. A comparer aux 500 camions par jour avant l’entrée en vigueur de la politique de famine de Tsahal.

Les réseaux de l’ONU ont confirmé qu’ils distribueraient ces cargaisons, tout en réclamant une aide de plus grande ampleur. Un groupe de 22 pays a publié une déclaration commune reconnaissant les « indications d’un redémarrage limité de l’aide » autorisée par Israël, mais appelant à beaucoup plus.

Parmi ces 22, le Canada, la France et la Grande-Bretagne ont également publié aujourd’hui leur propre déclaration conjointe tripartite, incluant leur soutien à la Conférence internationale de haut niveau des Nations Unies sur la Palestine en juin.

Pendant ce temps, les États-Unis et Israël préparent leur plan conjoint d’aide alimentaire pour Gaza, qui se résume à envoyer des dames patronnesses dans un camp de la mort. Les fournisseurs américains de nourriture et de sécurité passent des contrats avec la Fondation humanitaire pour Gaza (enregistrée en Suisse), dirigée par l’Américain Jack Wood. L’une des entreprises sous-traitantes américaines serait la société Safe Reach Solutions, qui vient d’être créée en novembre 2024 par un ancien responsable de la CIA. Leurs opérations doivent démarrer partiellement à Gaza d’ici la fin du mois.

Cependant, les grands médias passent sous silence les mobilisations populaires en Europe. 100 000 personnes se sont ainsi rassemblées ce dimanche à La Haye pour protester contre la politique du gouvernement néerlandais envers Israël et contre la guerre à Gaza, soit la plus grande manifestation depuis 20 ans aux Pays-Bas, selon les organisateurs. Le 11 mai, ils étaient 80 000 à Bruxelles pour manifester contre le génocide à Gaza. On en comptait à nouveau des dizaines de milliers dans les rues de Londres, où ils étaient 200 000 le 10 mars.

La commémoration de la Nakba, souvent absente des récits officiels en Europe, est considérée par les militants pro-palestiniens comme un devoir de mémoire, mais aussi un acte politique. Pour beaucoup de participants, l’objectif est clair : maintenir la Palestine dans le débat public et peser sur les décisions diplomatiques, notamment la reconnaissance de l’État palestinien.

Sans la moindre perspective de cessez-le-feu, il est hors de question que l’Arabie saoudite se joigne aux « accords d’Abraham ». La folie de Netanyahou a donc pesé sur tout ce que Trump espérait obtenir lors de sa visite à Riyad. La conférence sur une solution à la crise, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, a dû être reportée du 2-4 juin au 17 juin, car reconnaître l’État palestinien alors que l’on assiste en direct au génocide d’un pays qui se fait raser de la carte, discréditerait l’initiative.

La seule approche valable est celledu « Plan Oasis » élaboré par l’économiste américain Lyndon LaRouche et l’Institut Schiller, afin de reconstruire Gaza dans le cadre d’un vaste programme de développement gagnant-gagnant des infrastructures de base dans toute la région et la reconnaissance de l’État palestinien.

A nous de faire en sorte que cette approche soit au cœur du débat.

Prévoyez de participer à la visioconférence internationale de l’Institut Schiller, intitulée « Une belle vision pour l’humanité en période de grand trouble », qui aura lieu ce week-end à New-York, à l’occasion du Memorial Day.

Programme et inscriptions ICI pour suivre par zoom la traduction française.