Prochaines élections législatives

Déclaration de candidature de Benoît Odille

vendredi 23 mai 2025, par Benoit Odille

Benoît Odille sera à nouveau candidat avec S&P dans la 5e circonscription de l’Essonne (91) pour les prochaines élections législatives, censées se dérouler en 2027... mais qui pourraient bien advenir plus tôt !

Ce qui nous empêche de nous épanouir, c’est une oligarchie financière, militaire, politique et médiatique, qui a décidé de nous faire payer ses propres erreurs de jugement des 40 dernières années. C’est un petit groupe d’individus, quelques milliers, qui monopolise la scène, accapare le débat public et verrouille l’accès aux postes de décision à « ceux d’en bas ».

Pourtant, en 1945, le Conseil national de la Résistance mettait un point d’honneur à ce que le peuple français combatte les « féodalités de l’argent » et reprenne sa souveraineté, garantie par la Constitution. Avec les 30 Glorieuses, on a bien cru y arriver. Le niveau de vie général s’est accru au bénéfice de tous et les outils financiers mis en œuvre étaient sous contrôle étroit de la puissance publique et des élus (Banque nationale et Conseil du crédit). Bien plus, une culture industrielle s’est développée dans toutes les strates de la population, permettant les progrès des années suivantes. L’essor de l’économie physique était devenu quasiment intuitif.

Mais dès les années 70, le monde de l’argent a repris progressivement les rênes du pouvoir, en dépossédant d’abord les États de leur prérogative monétaire pour la confier aux « marchés qui ne se trompent jamais », puis en libéralisant totalement la finance. On a vu le résultat…

Il y a 30 ans, à la présidentielle 1995, Jacques Cheminade était le seul à dénoncer le « cancer financier qui ronge l’économie ». Un cancer qui a créé des métastases par manque de considération pour l’économie physique et trop d’adoration du « veau d’or ». Je n’ai appris l’existence de Cheminade qu’en 2008, juste avant l’éclatement de la crise financière mondiale qu’il avait prévue… Nous payons aujourd’hui la gabegie du système financier par l’austérité et la guerre, qu’on nous sert sous tous les prétextes, alors que nous ne sommes pas responsables !

Mais qui s’attaque vraiment à ce monde de l’argent ? L’extrême-gauche ? Ils se concentrent maintenant sur la décroissance, ce qui n’est sûrement pas à l’avantage des pauvres. L’extrême-droite ? Ils ont abandonné le combat sur la séparation des banques et détournent le débat vers les migrants. Ne parlons pas des Macron, Philippe, Bayrou, Darmanin, toujours aux ordres pour faire payer l’addition aux Français, ni des socialistes complaisants depuis la trahison de Hollande, ou des écologistes devenus pro-guerre (sûrement pensent-ils à des missiles aux fleurs).

L’oligarchie passe son temps à diviser les Français et il faut bien avouer que pour le moment, nous sommes tombés dans le panneau. Le problème c’est que la politique est devenue un grand supermarché où chaque parti se positionne selon les sondages et prend sa part de marché des opinions. Il n’y a aucune recherche sincère de la vérité, aucune confrontation honnête des idées. Ce qui amène à des programmes incohérents quel que soit le bord où l’on se place.

Ainsi des gens de gauche ou d’extrême-gauche vont s’opposer au nucléaire, alors que la physique la plus élémentaire montre qu’il sera indispensable pour le futur. Cette incohérence les amène à promouvoir la décroissance, dans laquelle les inégalités sociales, qu’ils combattent par ailleurs, seront encore plus intenses.

Ainsi des gens de droite ou d’extrême-droite vont s’attaquer aux immigrés et au déficit public, au lieu de s’en prendre à la haute finance qui détourne l’argent des investissements productifs et du travail humain, et maintient les pays d’Afrique dans un sous-développement chronique. Leur libéralisme économique se heurte à l’impératif de réindustrialisation du pays, impossible dans une mondialisation financière qui oppose les pays à bas coûts aux pays à exigence sociale.

C’est pourquoi le peuple de France doit retrouver sa souveraineté, s’émanciper de l’oligarchie et de ses sbires, et apprendre à découvrir par lui-même la politique légitime à mener.

Souveraineté ? Mais, me dira-t-on, l’Assemblée est aujourd’hui la plus représentative des opinions en France, on devrait donc y voir le débat démocratique ! Eh bien non ! On voit que tout est fragmenté en camps irréconciliables, incapables de se parler correctement, sourds aux voix véritables des électeurs qui se sont exprimés. On a tellement cherché ce qui nous divise qu’on a obtenu un assemblage totalement inopérant, stérile, incapable de vision.

Le prêt-à-penser est devenu la norme. On reste en surface sur tous les sujets, on devient facilement manipulable. Mais si on allait en profondeur, on pourrait trouver des ramifications communes, trouver ce qui nous unit. Cela nécessite un examen de conscience de chacun. Chaque citoyen peut trouver dans ses opinions des contradictions, des incohérences, peut les mettre à l’épreuve des faits, des données scientifiques, des principes moraux élémentaires. C’est cette exigence individuelle de pensée que je voudrais rétablir dans notre société.

Je pense que nous sommes tous d’accord qu’il faut laisser à nos enfants un monde vivable, et à notre monde des enfants raisonnables. Alors travaillons au dialogue et à l’unité.

Je pourrais vous sortir un chapelet de mesures, conformes à ce que je pense être nécessaire pour sortir le pays des crises multiples qu’il traverse. Mais vu la configuration politique actuelle, ce serait un coup d’épée dans l’eau. Chacun pourrait invoquer une mesure qu’il n’aime pas comme prétexte pour rejeter l’ensemble, et revenir à ses habitudes de « vote utile », contre « l’autre camp qui est une menace ». La vérité c’est que tous les camps actuels sont une menace pour l’avenir. Par leur façon sectaire de penser, par leurs anathèmes omniprésents, par leur rejet du débat contradictoire.

J’ai une conception non pas verticale mais horizontale de l’action politique. Pour moi, un député ne doit pas penser à la place des citoyens, mais organiser le débat contradictoire pour faire émerger des citoyens la solution la plus vraie, la plus belle et la plus juste. Bien sûr, j’ai mes propres idées, mais je sais que nous pouvons ensemble arriver à de meilleures idées par le dialogue et la prise en compte des réalités.

Je lance donc un défi aux trois formations majoritaires sur la 5e circonscription de l’Essonne : la gauche, le centre-droit et l’extrême-droite.

Êtes-vous capables de remettre en question vos dogmes et d’admettre vos contradictions ?

A tous : êtes-vous prêts à reconnaître que le système financier actuel est un marécage nauséabond dans lequel se complaisent les spéculateurs, les évadés fiscaux et les trafiquants de drogue ? Pourquoi ne pas en faire le sujet numéro un de vos programmes respectifs ? Pourquoi toujours détourner l’attention des citoyens vers des sujets subalternes qui divisent au lieu de rassembler ? Pourquoi vouloir bâtir sur du sable quand on pourrait revoir au niveau international l’architecture financière, en s’appuyant sur la volonté des pays émergents, des BRICS, d’introduire le développement mutuel de l’économie physique au cœur du système ?

Au centre-droit et à l’extrême-droite : vous qui croyez à la valeur travail, qui êtes contre l’assistanat et pour le libre-échange, comment pouvez-vous admettre que des spéculateurs puissent se faire des millions en quelques secondes, sans faire d’effort, simplement en profitant des variations des cours de Bourse ? Comment admettez-vous que l’État accorde 120 milliards d’aide directe aux entreprises privées chaque année pour les défendre contre la concurrence des pays à bas coût ?

A la gauche : êtes-vous prêts à remettre en question votre dogme anti-nucléaire ? La Société française de physique a publié un hors-série n°77 sur la transition énergétique, dans lequel elle montre clairement les limites physiques des renouvelables. Les cas de l’Allemagne et de l’Espagne en sont des exemples frappants. La SFP montre le rôle crucial que le nucléaire, en développement constant avec la fission de 4ème génération puis la fusion, peut jouer dans l’électrification et la synthèse des carburants. Pourquoi refuser encore de l’admettre et se terrer dans une vision décroissante qui créera encore plus d’inégalités sociales ? S’attaquer à la pollution de l’air, de l’eau et des sols, d’accord. Mais en se basant sur des données scientifiques et en acceptant la contradiction. Revoir le modèle agricole, d’accord. Mais en évitant de tomber dans les solutions magiques, simplistes et marketing du type « bio c’est bon ».

Au centre-droit : êtes-vous prêts à sortir de votre dogme fédéraliste européen et reconnaître que les cultures et les histoires nationales sont précieuses, justement pour bâtir en Europe des coopérations solides entre États et peuples souverains ? Pourquoi vouloir diluer les diversités dans un « machin » sans âme (référence à De Gaulle) ? Pourquoi laisser la finance gouverner ce « machin » à travers la toute puissante Banque Centrale Européenne qui ne fait que renflouer les financiers au détriment des investissements de long terme ? Pourquoi laisser la Commission européenne prendre autant d’importance dans le débat démocratique ? Pourquoi ne pas envisager une Confédération européenne d’États souverains plutôt qu’une Fédération uniformisante ? Développer des projets européens porteurs d’avenir, d’accord. Mais pas si cela contrevient aux intérêts vitaux de la France et des Français.

A tous : êtes-vous prêts à remettre en cause votre adhésion à une politique militariste européenne contre la Russie, pour laquelle un plan de réarmement de 800 milliards est prévu ? D’où vient cet « argent magique » qui serait bien plus utile à l’hôpital, à l’école et au laboratoire ? Avez-vous bien étudié les causes de la « révolution » de Maïdan en Ukraine en 2014 ? Le soutien de politiques occidentaux à des extrémistes nationalistes antirusses ne vous a-t-il pas choqué ? Est-ce que les noms de Tyahnibok, Parubyi, Yarosh, Yermat vous disent quelque chose ? Pouvez-vous sortir d’une vision manichéenne de la géopolitique dans laquelle il n’y a que deux camps : les gentils et les méchants ? Avez-vous toujours besoin de vous opposer à la Russie et à la Chine pour vous sentir exister ? Ne voyez-vous pas que les Français, mais aussi les peuples du monde, en ont assez des aventures guerrières qui ne profitent qu’au complexe militaro-financier ?

Si vous laissez tomber les postures et les éléments de langage, je pense que vous serez amenés à changer vos points de vue et entrevoir une porte de sortie constructive vers la paix et le développement mutuel.

La République n’est un bon système que lorsque le peuple est amené à rechercher sincèrement la vérité, à débusquer les contradictions et à construire des solutions plus harmonieuses. Sinon, c’est un féodalisme oligarchique, où les gueux sont sacrifiés pour préserver les élites intellectuelles. Nous sommes à un moment révolutionnaire, où le peuple doit reprendre conscience de lui-même, de sa capacité à élaborer les meilleures politiques pour les générations actuelles et à naître, à condition de s’écouter. Nous devons abandonner le fatalisme, le « on ne peut rien faire ». N’ayons pas peur de cette oligarchie de papier qui s’écroule sous ses propres mensonges. Nous sommes le peuple, nous sommes plus puissants que des cohortes de féodaux, nous allons réussir.