Mettre fin au génocide à Gaza en 2025

mercredi 8 janvier 2025

Alors que la nouvelle année commence, nous faisant entrer dans le second quart du XXIe siècle, le gouffre continue à se creuser entre, d’un côté, les grands principes portés par le soi-disant « ordre mondial fondé sur des règles » si cher aux Occidentaux, et de l’autre la réalité des pratiques sur le terrain.

La situation à Gaza, où Israël continue son œuvre de destruction et de mort, en est la manifestation la plus crue et la plus insupportable.

Face à cela, le mouvement des Médecins contre le génocide (Doctors Against Genocide, ou DAG) a organisé lundi une journée d’action.

Dans le même temps, avec sa présidente Helga Zepp-LaRouche, l’Institut Schiller multiplie les initiatives afin que ce génocide soit dénoncé sans détour par les gouvernements occidentaux, que tout soutien à l’opération d’Israël contre la population de Gaza cesse immédiatement, et surtout, qu’une nouvelle architecture de sécurité et de développement soit mise en place à l’échelle mondiale.

« Pendant 15 mois, nous avons vu avec horreur des enfants et des familles être anéantis par des attaques incessantes », affirment les DAG, dans un communiqué publié vendredi 3 janvier pour annoncer la journée d’action de lundi.

Les hôpitaux, qui constituent le socle des soins vitaux, ont été transformés en pièges mortels. Le récent bombardement et l’incendie de l’hôpital Kamal Adwan et l’arrestation de notre collègue, le pédiatre Hussam Abu Safiya, illustrent le ciblage délibéré des personnels et des établissements de santé – des tactiques conçues pour accélérer l’anéantissement et le déplacement forcé du peuple palestinien de Gaza.

Vendredi également, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation à Gaza, le Dr Tanya Haj-Hassan, médecin de l’organisation Medical Aid for Palestinians, a déclaré à propos du personnel médical travaillant sur place :

Ils nous disent qu’ils sont des cibles parce qu’ils sont des travailleurs de la santé, que porter une blouse blanche, c’est comme porter une cible sur le dos. Je n’aurais jamais pensé que le droit international ou les institutions des droits de l’homme permettraient d’enfermer 2 millions de personnes dans une cage et de les massacrer systématiquement. Je m’adresse à vous aujourd’hui avec incrédulité, voyant que tous nos témoignages répétés, de première main et tout à fait accablants, n’ont toujours pas poussé le monde à prendre des mesures significatives.

Le même point a été soulevé vendredi par le Dr Nidal Jboor lors de la réunion hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix (IPC), organisée à l’initiative d’Helga Zepp-LaRouche.

Le Dr Jboor a rappelé que son organisation (les DAG) avait été la première à qualifier ce qui se passe à Gaza de génocide – un génocide médical – et que si les citoyens américains continuent à tolérer le massacre de masse d’enfants en leur nom, ce qui constitue une trahison envers les États-Unis eux-mêmes, c’est le sort même de leur pays qui se trouve en danger.

Le sort du Dr Hussam Abu Safiya, pédiatre et chef de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, arrêté le 27 décembre après avoir refusé d’abandonner ses patients lorsque l’armée israélienne a évacué et détruit son hôpital, suscite beaucoup d’inquiétude. Qualifié de terroriste par le gouvernement israélien, il est maintenu en détention, très probablement torturé et risque de subir le même sort que de nombreux autres prisonniers palestiniens « disparus ».

Le 4 janvier, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a appelé à la libération immédiate du Dr Abu Safiya.

« Nous continuons d’exhorter Israël à le libérer. Nous le répétons : les attaques contre les hôpitaux et les professionnels de santé doivent cesser. Les habitants de Gaza ont besoin d’avoir accès aux soins de santé. Les porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères ont rapporté ce matin que l’Allemagne appelait Israël à permettre à la Croix-Rouge internationale d’avoir accès au Dr Abu Safiya.

Lors de la réunion de l’IPC du 3 janvier, Helga Zepp-LaRouche a replacé le génocide de Gaza dans un contexte stratégique plus large :

C’est la raison pour laquelle nous devons absolument avancer dans ce domaine [la paix], mais sans nous arrêter là. Pensez au Soudan, au Yémen, à Haïti, qui subissent également une situation de génocide : cela fait partie de ce système, c’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle architecture de sécurité et de développement qui établisse un système complètement nouveau. Je pense que 2025 sera l’année où, soit nous y parviendrons, soit nous verrons le monde exploser.

L’Institut Schiller a publié le 5 janvier une déclaration dans laquelle il s’associe à la lettre des Médecins contre le génocide, « Pas un enfant de plus, pas un hôpital de plus », appelant les personnels médicaux et les dirigeants à dénoncer publiquement les attaques contre les infrastructures de santé et les enfants de Gaza, et à se mobiliser pour les faire cesser.

Un engagement ferme à mettre en œuvre le « Plan Oasis » que nous promouvons, grâce à une coopération commune pour valoriser et partager équitablement les ressources hydriques de la région, pourra servir de cadre à la création d’un Etat palestinien et à la libération des otages, aussi bien israéliens que palestiniens.

Il est clair que si les fascistes du gouvernement israélien refusent de libérer Marwan Barghouti, chef du mouvement Fatah et figure importante de la résistance palestinienne, dont le Hamas revendique la libération, c’est parce qu’ils savent quel rôle fondateur il pourrait jouer dans la création d’un État palestinien.

Nous vous invitons à participer à notre mobilisation, en signant l’appel des Médecins contre le génocide, et en suivant les conférences hebdomadaires de la CIP.