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Sept milliardaires contrôlent 95 % de la production journalistique française

Le milliardaire français Vincent Bolloré, propriétaire de Canal+.
Le milliardaire français Vincent Bolloré, propriétaire de Canal+.
Crédit : Sipa

Conspirationnisme ! Fabrice Arfi dénonce dans cet entretien du 2 octobre 2015 le fait qu’« on est dans une concentration historique des médias en France. Sept milliardaires dont le cœur d’activité n’est pas l’information », mais la guerre, la finance, et les communications, « ont entre leurs mains 95 % de la production journalistique ».

S&P l’a dit à maintes reprises sur ce site et dans ses campagnes : la liberté fondamentale de nos citoyens de connaître et de comprendre les enjeux importants qui se jouent dans notre monde, est devenue quasiment inexistante dans notre démocratie. Cette non-information rend nos concitoyens impuissants face à leur responsabilité d’action.

Encore récemment, nous avons lancé une mobilisation nationale, pour mettre en garde contre le fait que le pouvoir en place est une fois de plus à la manœuvre pour verrouiller le système, en réduisant, sous couvert d’une prétendue modernisation des règles, le temps initialement octroyé, avec égalité, aux candidats à l’élection présidentielle, à la couverture médiatique.

Voici l’ensemble de l’entretien du journaliste à Mediapart, Fabrice Arfi, interrogé par Julien Bellver et publié sur le site Médias le mag.

Maïtena Biraben ne dit pas la vérité

Médias le mag : Dans Informer n’est pas un délit, vous révélez les manipulations, les menaces, les pressions économiques derrière chaque grande enquête d’investigation. Il y a un chapitre sur Vincent Bolloré, patron de Canal+. C’est à cause de lui que vous avez été décommandé du Grand Journal ?

Fabrice Arfi  : Oui, contrairement à ce qu’ont voulu faire croire, dans une énième communication de crise, les équipes du Grand Journal et surtout son animatrice Maïtena Biraben, sur France Inter. Cette déprogrammation est à la fois une anecdote insignifiante, mais aussi très révélatrice dans le même temps de ce qu’on raconte, entre autres, dans ce livre. Oui, Le Grand Journal nous avait demandé de lui réserver l’exclusivité du lancement du livre, à lui et pas à C à vous. Quand ils ont reçu les épreuves, ils sont revenus vers la maison d’édition un peu penauds, sur le mode "En fait, on va plutôt ne rien faire du tout sur le livre". Et c’est vrai qu’il y avait un chapitre sur Vincent Bolloré.

Maïtena Biraben vous a répondu hier sur France Inter. Elle assure que vous serez invité "un jour" dans l’émission et qu’il est "simplement faux" de dire que vous avez été déprogrammé... Qui ment ?

En tous cas, ce qu’elle dit n’est pas la vérité... J’ai été dans l’obligation de tenir un discours de vérité - je crois qu’on aime bien ça, au Grand Journal - sur Mediapart, sur mon blog... J’ai raconté toute l’histoire et j’ai rendu publics des textos de la production qui nous disent que c’est bien à cause de Vincent Bolloré qu’on ne sera pas invité. Je ne vais pas me rouler par terre pour aller au "Grand Journal", ce n’est pas ma vie !

Plus question d’y retourner ?

Avec ce qui s’est passé, je n’y retourne pas, c’est absolument hors de question ! Je ne vais pas cautionner ce type de pratiques quand on fait un bouquin dont l’objectif est précisément de faire comprendre que la liberté d’informer, le droit de savoir des citoyens, est en danger en France.

Vincent Bolloré a censuré personnellement le documentaire.

Sur France Inter, Maïtena Biraben a aussi assuré que Vincent Bolloré n’intervenait pas dans la ligne éditoriale du "Grand Journal"... Vous la croyez ?

On peut dire que le ciel n’est pas bleu. On peut tout dire. Ce n’est pas que je ne la crois pas, c’est que c’est faux ! Et c’est documenté ! Il se trouve que Mediapart était partenaire d’un documentaire d’investigation pour l’émission "Spécial Investigation" qui devait être diffusé sur Canal+ au printemps dernier, qui allait révéler des informations très embarrassantes sur le Crédit Mutuel. Le Crédit Mutuel est un partenaire financier historique du groupe Vivendi. Monsieur Bolloré, je l’ai raconté dans le journal sans que ça soit démenti d’ailleurs - il l’a même assumé devant des représentants du personnel - a censuré personnellement le documentaire. Heureusement que le service public est là ! France 3 le diffusera le 7 octobre prochain. Donc bien sûr que Vincent Bolloré s’occupe, à titre personnel et de manière un peu brutale et verticale, de la ligne éditoriale de Canal+.

Le sous-titre de ce livre, c’est Les Nouvelles censures. Qu’est-ce qui a changé, qu’est-ce qui est vraiment nouveau ?

En fait, si on a réussi à mettre autour de la table une quinzaine de journalistes - c’est une première en France ! - et que nous avons appelé ça les nouvelles censures, c’était pour trancher un peu avec l’idée que l’on peut avoir de la vieille censure ORTF, verticale. Elles sont nouvelles parce qu’elles sont parfois insidieuses, comme l’époque. Et donc elles sont pires ! Ce que nous essayons de décrypter, en révélant les coulisses d’enquêtes célèbres, de manière très factuelle et sobre, c’est un écosystème pourri en France sur la liberté d’informer. Ce n’est pas un geste corporatiste de journalistes qui disent "Laissez-nous faire ce qu’on veut, et si possible n’importe quoi". Ce qu’on essaye d’expliquer, c’est qu’on vole quelque chose au citoyen, quelque chose de culturel et démocratique qui est consacré par les Nations unies, la Déclaration des droits de l’Homme, notre constitution...

Sept milliardaires contrôlent 95% de la production journalistique

Vous dîtes qu’il faut changer la loi sur la presse...

Il faut tout changer ! On est dans une concentration historique des médias en France. Sept milliardaires dont le cœur d’activité n’est pas l’information - c’est de vendre des armes, de faire du BTP, de la téléphonie mobile, de la banque, Bolloré c’est un peu tout - ont entre leurs mains 95% de la production journalistique. Et leur chiffre d’affaires dépend pour partie de leurs rapports avec le gouvernement français ou les États étrangers. On a une loi de la presse qui ne défend pas suffisamment la liberté d’informer. Et on a un accès aux documents administratifs qui est pitoyable en France. Tout cet écosystème-là est à repenser de fond en comble, parce qu’on est dans un moment extrêmement inquiétant où, derrière les discours, s’érige un mur institutionnel, légal, judiciaire, politique de l’opacité.

C’est plus dur de résister aujourd’hui malgré la démultiplication des canaux d’information ?

On ne peut pas se satisfaire de ce qui se passe en France. Bien sûr, on ne meurt pas d’être journaliste en France. On n’est pas en Russie ou au Congo. Pour autant, nous ne sommes pas une démocratie qui répond aux canons en la matière. Et c’est notre devoir d’interroger ce monde bizarre qui nous entoure et d’essayer de comprendre pourquoi nous volons au citoyen son droit de savoir. C’est un bien fondamental !

Le silence des politiques est désespérant

Invité du "Supplément" il y a quelques semaines, Nicolas De Tavernost affirmait ne pas pouvoir "supporter qu’on dise du mal" des clients de M6. L’argent de la pub sur les grands médias, c’est un levier efficace pour faire taire les journalistes ?

Vous vous rendez compte dans quel pays on est ? Le patron d’une grande chaîne peut aller dans une émission de télé et dire "Oui, je censure". Si ses clients sont des gens qui truquent des marchés publics ? Si ses clients, c’est Volkswagen ? Si l’émission "Capital" avait eu le scoop sur le scandale mondial, ça ne sortirait pas ? On volerait ça au citoyen ! Je trouve ahurissant qu’un patron de chaîne puisse venir dire ça sans qu’il y ait de réaction.

Comment expliquez-vous le silence du gouvernement ? On dit Vincent Bolloré proche de Nicolas Sarkozy mais récemment, Fleur Pellerin l’a défendu sur France Inter et François Hollande dit de lui selon L’Express qu’il a "l’énergie des grands capitaines d’industrie"...

C’est désespérant. Il y a une autorité de régulation qui s’appelle le CSA, et de voir un monde politique qui ne considère pas ce que nous disons sur la liberté d’informer comme un droit fondamental qu’il faut à tout prix défendre... On ne peut pas s’habituer. Je crois vraiment que les citoyens ont faim de savoir, mais du côté de la classe politique, on n’a pas vu un tweet ou un une déclaration d’un homme politique qui s’alarme de tout ça. Ça nous tend un miroir qui est désespérant.


Les chiens de garde contre Jacques Cheminade par GrrrWOUAF

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Don rapide

Pour quoi se bat  ?

« Élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine » Lazare Carnot

Solidarité et progrès est le parti du travail humain. Nous voulons :
- que les capacités créatrices de chaque être humain soient libérées pour le bien commun ;
- que personne ne puisse être exploité ou abusé ;
- que les féodalités financières soient mises hors d’état de nuire.

Notre but est donc de vaincre la City, Wall Street et leurs complices européens. En menant :
Une politique internationale de détente, d’entente et de coopération entre peuples et nations, dont les Nouvelles Routes de la soie sont l’amorce. Comme on ne peut les bâtir sur le sable mouvant du système dollar actuel, construisons-les avec le ciment d’un nouveau système monétaire international, ce Nouveau Bretton Woods pour lequel nous nous battons avec nos alliés dans le monde.
Une politique de crédit public national finançant en priorité l’école, la production, l’hôpital et le laboratoire. Le nécessaire préalable pour libérer ce crédit est une moralisation de la vie bancaire (un Glass-Steagall contre les spéculateurs). Mettons-le en place, comme à la Libération !
La dissolution de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, instruments de l’oligarchie financière. Associons-nous avec les autres pays d’Europe et du monde en vue de grands projets de développement mutuel : espace, essor de l’Afrique libérée du franc CFA, économie bleue, énergie de fusion, numérique, création d’emplois qualifiés.

La France doit donner l’exemple. Battons-nous donc ensemble, avec l’arme d’une culture de la découverte et du rire contre le respect qui n’est pas dû.

La politique de en vidéo

Animations réalisées lors de la campagne présidentielle Cheminade 2017.

» Voir le projet complet

en chiffres

La part des dons de personnes physiques dans les ressources financières de S&P.

Le nombre de candidats présentés par S&P lors de 116 campagnes électorales locales et nationales.

Fondation de Solidarité & progrès suite à la dénonciation du "cancer financier" par Jacques Cheminade.

La part allouée à S&P sur les 70 millions d’aide de l’Etat aux partis politiques.

Actions politiques et citoyennes entreprises (au minimum !) par S&P sur une année.

a vu juste sur...

La crise financière de 2008

Lors de sa campagne présidentielle de 1995, où Jacques Cheminade met en garde contre la spéculation insensée sur l’immobilier et les produits dérivés. Il publie ensuite son alternative au monétarisme dans l’ouvrage « Un plan de relance par le crédit productif public. »

La dérive néo-conservatrice de l’administration Obama

Ainsi que nos amis américains, nous avons dénoncé l’emprise du parti de la guerre sur l’administration Obama bien avant le scandale des écoutes illégales ou celui des assassinats "extra-judiciaires", y compris de citoyens américains.

La nature de la guerre en Syrie et le terrorisme

S&P a démasqué dès 2012 (vérifie) l’instrumentalisation des mouvances terroristes pour renverser certains régimes, dont la Syrie.

L’extrême-droite et néo-nazis en Ukraine

Dès le rejet du traité de libre association par le gouvernement ukrainien fin 2013, nous dénoncions le soutien insensé des occidentaux à des mouvances néo-nazies dans le but d’élargir l’OTAN aux frontières de la Russie.

La confiscation des dépôts bancaires ou "bail-in"

Bien avant janvier 2016 et l’application effective d’une directive européenne permettant de renflouer les banques avec l’argent des déposants, nous avons dénoncé dès 2013 cette logique confiscatoire et destructrice.

Le Tsunami financier qui vient

C’est vrai que beaucoup d’économistes en parlent, en tout cas bien plus qu’avant la crise de 2008 ! Et pourtant aucun ne défend la politique de crédit public démocratique qui nous permettrait d’éviter un choc économique sans précédent.

et la vraie Europe

La vraie question est la nécessité de mettre en place un nouvel ordre économique international fondé sur le développement mutuel, en partenariat avec la conception de la Nouvelle route de la soie que portent les BRICS.

L’Union européenne (UE) est devenue le cheval de Troie de la mondialisation financière, de la City et de Wall Street. L’euro en est le vice financier et l’OTAN le bras armé. C’est pourquoi il faut en sortir, mais pas pour faire un saut dans le vide.


L'euro, et pourtant il coule

Il faut refonder la vraie Europe, l’Europe des peuples, des patries et des
projets, la version du plan Fouchet de 1962 pour le XXIè siècle. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de repartir de l’avant, avec une monnaie commune de référence porteuse de grands projets : ni monnaie unique servant l’oligarchie financière, ni deux monnaies qui ne seraient pas gérables.

Une vraie Europe ne peut se construire sans réelle participation citoyenne. Construisons une France et une Europe que serve réellement le progrès économique et social, contre tout dévoiement financier et géopolitique.

pour une écologie humaine

S&P promeut une écologie responsable et humaine, s’inspirant notamment des travaux de Vernadski sur la Biosphère et la Noosphère.

Nous condamnons les mouvements obscurantistes qui prônent un écologisme "Malthusien" (l’idéologie de Thomas Malthus) qui considèrent que les ressources de la planète sont limitées. Ces mouvements aboutissent fatalement à la conclusion inadmissible qu’il faut imposer une politique de dépopulation.

Ainsi, la première des ressources est pour nous la créativité humaine, la faculté qu’a l’Homme de comprendre et de transformer le monde qui l’entoure.

L’être humain a une responsabilité, et c’est pour cela qu’il faut sortir de la mondialisation prédatrice.

et l’énergie

Il est fou de vouloir sortir du nucléaire, qui est l’expression d’une découverte humaine. Cependant, il doit être réinventé pour en faire un nucléaire citoyen du XXIe siècle, qui nous donnera les moyens d’accueillir les générations futures.
Nous sommes pour la conception de réacteurs de IVe génération et la mise en place d’un programme de recherche accéléré vers la fusion thermonucléaire contrôlée.

Le nucléaire du futur n’est pas un mal nécessaire. Il doit impliquer une société plus juste, plus inclusive et plus responsable, sans quoi - comme toute autre découverte - il serait réduit à un instrument de domination.
Le nucléaire est, enfin, la "clé" de l’énergie nécessaire à la propulsion des voyages spatiaux, qui définissent l’étape prochaine de notre Histoire.

Défendre le travail humain, c’est rejeter totalement les logiques actuelles de rentabilité à court terme. Se battre pour le nucléaire, c’est se battre pour le fondement d’un monde élargi et plus juste.

est fier de déranger

Vous trouverez sur internet un lot défraîchi d’étiquettages en tous genres : S&P est qualifié de d’extrême-gauche, d’extrême-droite, financé par le KGB ou par un milliardaire américain (mais volant des vieilles dames), aux idées tour-à-tour farfelues et dangereuses, et bien évidemment adeptes de la théorie du complot !
Le tout visant à dissuader les citoyens de découvrir nos idées et notre engagement.

Mais derrière ces accusations vous avez d’incessantes manoeuvres politiques : rejet du compte de campagne de Jacques Cheminade en 1995, saisie de 170 000€ sur le remboursement de la campagne de 2012, et bien entendu une exposition médiatique réduite au minimum, ou la plus défavorable possible pendant les présidentielles !

Pour nos ennemis ou adversaires, il s’agit d’empêcher que soit comprise par le peuple une politique de crédit public démocratique, la seule arme qui nous permettrait de diriger la finance plutôt que d’être dirigée par elle.

Si S&P dérange, c’est parce que nos idées frappent l’oligarchie financière en plein coeur. Ce combat émancipateur est l’enjeu culturel de notre temps.

Participez à l'effort politique !

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Au cours des élections présidentielles précédentes, de 2012 et 2017, nous avons entrouvert une porte, car nous avons été les seuls à poser les défis qui sont devant nous.

Nous rentrons dans un monde tout-à-fait instable, dangereux, et sans majorité politique.
Un monde qui peut rentrer en crise à tout moment, y compris avec un risque de guerre.

En adhérant à Solidarité & progrès, en apportant vos moyens financiers et humains, nous pourrons ensemble franchir le seuil de la porte et faire ce qui est nécessaire.
Aller vers un futur qui soit vivable, meilleur, plus juste.

Jacques Cheminade
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