La fin de l’économie de « libre » marché :
l’Allemagne a besoin de nouvelles lois pour défendre l’intérêt général !
Le 10 janvier 2008 - Même si le gouvernement de Berlin persiste à nier la réalité, aucun doute ne subsiste désormais sur l’état de banqueroute désespérée qui gagne l’ensemble du système financier international. Ce contre quoi Lyndon LaRouche et notre parti avions mis en garde est désormais indéniable : la « mondialisation » et l’économie de « libre » marché sont dans un état aussi déplorable que l’était le système communiste moribond en 1989.
Il est donc grand temps de faire appel à notre Loi fondamentale [constitution] et à d’autres mécanismes de régulation, afin de sauvegarder les fonctions vitales de notre économie - production, commerce, budget et Länder - en vue de protéger le citoyen contre l’impact de l’effondrement financier. C’est faisable, mais uniquement si l’on revient aux principes « d’économie nationale », qui ont fait leurs preuves dans l’histoire, ainsi qu’aux fondements de l’économie physique.
Il est assez étonnant que celui qui restera dans l’histoire comme « Monsieur économie de casino », ait pu déclarer à la veille du nouvel an 2008, lors d’un entretien avec la National Public Radio (NPR) américaine, que le système actuel court à sa fin.
Alan Greenspan, patron de la Réserve fédérale américaine pendant plus de vingt ans et père des « instruments financiers créatifs », y expliquait ainsi : « Ce que je suis obligé de prévoir, c’est que quelque chose d’imprévu va se passer, qui nous mettra par terre... Ce à quoi je fais référence, c’est que nous sommes dans une phase de changement, et que les améliorations qui ont eu lieu depuis quinze ans étaient transitoires et qu’elles sont sur le point de changer... Nous, et toutes les autres banques centrales, avons perdu tout contrôle sur les puissances qui imposent des prix de plus en plus élevés à l’immobilier. »
Ces « puissances » financières, les fameux « criquets » (locust) de toutes sortes dont Greenspan a favorisé l’éclosion, ont fait en sorte que, depuis au moins deux décennies, une petite caste de spéculateurs sont devenus millionnaires, voire multimillionnaires, au détriment de la majeure partie de l’humanité en proie à une pauvreté grandissante. Ces « puissances », en particulier les fonds de placement, les hedge funds et autres fonds de performance qui opèrent sur les prémisses d’une maximalisation inconditionnelle du profit, sont responsables des politiques anti-sociales de type Agenda 2010 [*], des réductions d’allocations sociales sous la loi Hartz 4 et de la destruction de notre système de santé, sous couvert de « réformes ».
La spéculation financière menée par ces « puissances » et la débâcle des subprimes américains [crédit hypothécaire à haut risque] - que tout le monde savait être une folie dès le début - ont été facilitées par Greenspan en personne et sa politique d’intérêts à taux zéro lancée en 2000.
Les millions de citoyens américains qui ont perdu ou perdront leur maison devront le remercier vivement pour ce résultat. Ces mêmes « puissances » sont aussi responsables du fait que les prix de l’alimentation, du gaz et de l’énergie explosent, tandis que l’inflation ronge brutalement les salaires et l’épargne.
M. « bulle financière » Greenspan assume confusément sa responsabilité dans le désastre qui le fait se lamenter aujourd’hui, tout comme Jacques Attali, qui porte aussi une part importante de responsabilité dans l’effondrement systémique.
L’économiste et écrivain Jacques Attali, ancienne « éminence grise » de feu le président Mitterrand, a écrit le 3 janvier dans l’hebdomadaire L’Express, que nous sommes face à « un système financier mondial en faillite. (...) C’est le monde entier qui semble aller au précipice. Comme si se préparait la collision de trains lancés à vive allure. Comme si, ainsi qu’en un vortex, ce tourbillon de l’eau s’écoulant au fond d’une baignoire (...) ».
Ce qu’Attali ne dit pas, c’est qu’on doit remercier son ancien patron François Mitterrand, ainsi que Margaret Thatcher, pour cette situation, parce qu’ensemble, ils ont imposé l’euro comme le prix à payer par l’Allemagne en échange de sa réunification et ils sont responsables du fait qu’aujourd’hui, l’Allemagne est dépourvue d’instruments économiques pour défendre l’intérêt commun. De surcroît, par le passage à l’euro, nous avons légué la souveraineté sur notre propre monnaie à la Banque centrale européenne (BCE) et depuis les traités de Maastricht et d’Amsterdam, suivi du Pacte de stabilité, les mains de notre gouvernement sont menottées.
L’intérêt général doit être défendu !
C’est une ironie de l’histoire quand Attali affirme, à juste titre, que le système financier mondial est « en banqueroute », et que nous sommes face à « une Union européenne en déshérence, avec une Italie financièrement à la dérive, au point que l’existence même de l’euro pourrait être remise en question... »
Ceci pose la question de qui prendra la responsabilité de défendre réellement l’intérêt général de l’Allemagne.
Pourtant, la Loi fondamentale allemande, article 20, stipule clairement que :
- Article 20 [Fondements de l’ordre étatique, droit de résistance]
- La République fédérale d’Allemagne est un Etat fédéral démocratique et social.
- Tout pouvoir d’Etat émane du peuple. Le peuple l’exerce au moyen d’élections et de votations et par des organes spéciaux investis des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
- Le pouvoir législatif est lié par l’ordre constitutionnel, les pouvoirs exécutif et judiciaire sont liés par la loi et le droit.
- Tous les Allemands ont le droit de résister à quiconque entreprendrait de renverser cet ordre, s’il n’y a pas d’autre remède possible.
Cette défense constitutionnelle de l’intérêt général se retrouve confirmée et amplifiée par le serment d’entrée en fonctions du Président fédéral (article 56) : « Je jure de consacrer mes forces au bien du peuple allemand, d’accroître ce qui lui est profitable, d’écarter de lui tout dommage, de respecter et de défendre la Loi fondamentale et les lois de la Fédération, de remplir mes devoirs avec conscience et d’être juste envers tous. »
Mais que vaut cet engagement à défendre « le profitable » et à écarter du citoyen « tout dommage », quand les contribuables sont forcés d’éponger les pertes d’une crise bancaire comme celle d’IKB [Banque allemande de l’industrie], survenue le 10 juillet, suivie de celle des banques semi-publiques des Länder (West LB, Sachsen LB et LBBW), alors que ces pertes ont été essentiellement provoquées par la cupidité de spéculateurs privés ?
Avec la crise financière, déclenchée par l’effondrement du marché hypothécaire américain dans la deuxième quinzaine de juillet, tout un ensemble d’antagonismes, de conflits d’intérêts et de vides juridiques ont été découverts, qui doivent être rectifiés pour parvenir à une solution.
Il est également devenu clair que la BaFin [l’autorité allemande des marchés financiers] n’a pas joué pleinement son rôle de surveillant. Si elle avait joué ce rôle, elle n’aurait jamais accepté que l’IKB, une banque indirectement gérée par l’Etat, puisse s’embourber dans des engagements hautement spéculatifs. La BaFin et le Kreditanstalt für Wiederaufbau [Banque de crédit pour la reconstruction - KfW], en tant que banque publique, auraient dû empêcher l’IKB de prendre cette direction.
Les responsables de ces deux institutions ne comprennent visiblement pas grand-chose aux « instruments financiers créatifs » de type CDO, MBS, ABCP et autres SIV. La même chose est vraie pour West LB, et certainement aussi pour Sachsen LB, qui va coûter la coquette somme de 43 milliards d’euros au contribuable de Saxe et du Bade Wuertemberg !
Et quand les caisses d’épargne se voient forcées de participer au renflouement des Landesbanks, on est en contradiction complète avec l’esprit de la législation sur les pratiques bancaires de 1968, stipulant que les banques publiques doivent conduire leur opérations « du point de vue économique, mais sans rechercher de profit ». Elles doivent répondre aux besoins des régions, des PMI-PME (Mittelstand) et ont pour mission de protéger les dépositaires - au lieu de renflouer les pertes des Landesbanken transformées en « agences de paris spéculatifs ».
A qui incombe la responsabilité de sauver le système ?
La maxime qui dit que « le profit revient au privé et les pertes au public » n’est pas la seule atteinte à l’intérêt général que l’on puisse reprocher au gouvernement. Définir avec précision à qui revient la responsabilité de sauver les banques en faillite reste une question complexe. Parce qu’il s’agit non seulement d’une crise bancaire en Allemagne, mais aussi d’une crise qui affecte l’ensemble du système bancaire occidental, bien que sous différentes formes.
Jusqu’à 1999, la Bundesbank (la banque centrale allemande) fut, pour notre pays, le prêteur en dernier ressort (PDR), c’est-à-dire la source de crédit au cas où l’économie nationale ferait défaut. Cependant, avec l’introduction de l’euro, la souveraineté sur la monnaie a été transférée à la Banque centrale européenne, créant une situation paradoxale dans laquelle il incombe à la banque centrale de chaque pays de fournir les liquidités exceptionnelles - par un mécanisme d’assistance d’urgence dite Emergency Liquidity Assistance (ELA) - mais n’a aucune souveraineté sur sa monnaie. Ce vide juridique, que les pères de l’euro pensaient pouvoir ignorer, pourrait sceller le sort de l’Union monétaire européenne.
Depuis le déclenchement de la crise financière par les subprimes aux Etats-Unis, en août 2007, un resserrement de crédit s’est opéré, qui prend des formes particulières dans la zone euro. Les grandes banques détiennent, depuis cette époque, des montagnes de titres par l’intermédiaire de leurs SIV [structured investment vehicle]. Ces titres sont invendables ou ne peuvent être vendus qu’à une fraction de leur valeur nominale. D’ailleurs, si les banques tentaient de les vendre, la dépréciation de leurs avoirs éclaterait au grand jour, les obligeant à passer par pertes et profits des sommes énormes, bien supérieures au volume de leurs fonds propres, ce qui les conduirait à la faillite.
Ainsi, ces banques sont assises sur des montagnes de papier sans valeur, et puisque nul ne sait réellement à quel point les autres sont exposées au risque, le marché interbancaire s’est soudainement asséché.
Dans cette situation, il est clair que l’architecture des accords de Maastricht, du Pacte de stabilité et du nouveau traité « simplifié » signé à Lisbonne, ainsi que celle de la BCE et de l’euro, posent de graves problèmes en termes de responsabilité et d’intérêt national.
D’après le dicton « Ce qui ne peut pas être, ne devrait pas être » , il n’existe aucun mécanisme au niveau de l’UE, permettant, ne serait-ce que d’évaluer les vrais risques. De plus, si la confiance entre banques d’un même pays fait désormais défaut, que peut-on attendre de banques de pays différents ?
Il existe, certes, des notes de réflexion sur la coopération entre banques centrales, suggérant que les pays respectifs, conjointement avec les autorités de régulation, sont supposés jouer le rôle « d’emprunteurs en dernier ressort ». Mais la crise de confiance, et la complexité des SIV, sont telles que l’échange d’informations entre autorités de surveillance, banques centrales et autres acteurs du marché rend quasiment impossible une réelle coordination entre les responsables. Au sein du système actuel, on a donc le choix entre le Scylla d’un krach financier et le Charybde de l’hyperinflation, ce qui explique qu’on n’ait toujours pas trouvé de solution à cette crise six mois après son éclatement.
Des intérêts nationaux divergents
A cela, on peut ajouter les divergences d’intérêts entre Etats membres de l’eurozone. La France exige de la BCE qu’elle baisse ses taux, étant donné qu’avec des salaires élevés et des technologies relativement faibles, les exportations françaises sont compromises par le taux de change entre l’euro et le dollar.
De son côté, l’Allemagne - où le spectre de l’hyperinflation qui ravagea le pays en 1923 hante toujours les esprits - redoute l’inflation (qui est déjà là) et une hausse supplémentaire de l’euro, et souhaite plutôt une hausse des taux. Toutefois, cela provoquerait une pression supplémentaire sur le marché intérieur allemand, déjà affaibli depuis l’introduction de la monnaie unique. L’Italie, avec le plus fort taux d’endettement du monde par rapport au PIB - une dette totale de 1 575 346 millions d’euros représentant 104 % de son PIB, comparé aux 60 % officiellement permis par le traité de Maastricht - craint de ne plus pouvoir payer les intérêts en cas de hausse des taux. C’est la raison pour laquelle Attali estime qu’une « Italie financièrement à la dérive » peut remettre en cause l’existence de l’euro.
Les appréciations divergentes du risque n’existent donc pas uniquement entre la Fed et la BCE, mais aussi entre banques centrales, à l’intérieur même de la zone euro.
Le principal problème de la structure financière de la BCE provient du fait que les gouvernements ne disposent plus d’aucun levier pour défendre leurs propres systèmes bancaires et économiques, ni d’instruments permettant de lancer des programmes publics d’investissement, capables de sortir l’économie de l’impasse actuelle. D’ores et déjà, le crédit aux banques en difficulté n’est accordé qu’avec une garantie adéquate et au prix du marché. Du crédit bon marché pourrait être mis à disposition à partir de fonds publics, ce qui n’est pas le rôle de la Bundesbank mais de l’Etat, mais cela n’est autorisé, en vertu des traités européens, que dans certaines conditions et avec le feu vert de la Commission européenne. En réalité, ces traités interdisent aux banques centrales de fournir des fonds aux Etats pour leur budget courant.
Une législation coupe-feu !
Plus mortels encore pour la politique économique sont les articles 103 et 104 du traité de Maastricht affirmant :
- Article 104.1
Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
De plus, l’article 104 A.1 stipule que les banques privées n’ont pas non plus le droit de fournir de crédits à taux préférentiels aux Etats et autres institutions publiques :
- Article 104 A.1
Est interdite toute mesure, ne reposant pas sur des considérations d’ordre prudentiel, qui établit un accès privilégié des institutions ou organes communautaires, des administrations centrales, des autorités régionales ou locales, des autres autorités publiques ou d’autres organismes ou entreprises publics des Etats membres aux institutions financières.
Il en ressort que l’actuelle architecture financière de l’Union européenne est incapable de préserver l’Etat social allemand et la défense de l’intérêt général précisée dans la Loi fondamentale allemande, lors d’une crise systémique comme celle-ci.
L’instauration d’un coupe-feu pour protéger des domaines relevant du bien-être général est donc de la plus grande urgence. La crise bancaire nationale non résolue, couplée à une crise financière et monétaire globale incontrôlée, présente clairement un cas de « perturbation de l’équilibre économique normal ». Le gouvernement allemand doit et peut invoquer la base de l’article 20 de la Loi fondamentale et la loi sur les conditions requises pour la stabilité et la croissance, combinées avec l’article 104 A, section 4, alinéa 1, et l’article 115 de la Loi fondamentale.
Le transfert de souveraineté de la monnaie à des institutions supranationales doit être suspendu. Le traité de Maastricht et le pacte de stabilité doivent être gelés. L’Etat doit prendre sous sa protection les banques publiques, les caisses d’épargne, les banques coopératives, les banques des Lands et le KfW, et exercer à l’avenir une surveillance effective afin d’éviter que les erreurs du passé ne se répètent. (Le fait que dans la patrie d’Adam Smith, la mise sous contrôle étatique de la banque Northern Rock, rebaptisée « Northern Wreck » [épave du Nord], soit à l’ordre du jour, démontre la supériorité d’Alexander Hamilton sur Adam Smith.)
Ensuite, des lignes de crédit doivent être disponibles pour toutes les fonctions essentielles de la production, du commerce et des besoins primaires des ménages. Tous les problèmes non essentiels doivent être écartés jusqu’à ce que le déséquilibre économique actuel soit derrière nous. De plus, des dispositions doivent être mises en place pour les populations pauvres et à faibles revenus, leur garantissant l’accès à la nourriture et à l’énergie. Pour les produits de première nécessité, un contrôle des prix s’impose. Le gouvernement doit faire en sorte que les citoyens puissent garder leur logement et qu’ils soient protégés contre les expulsions abusives.
Du crédit pour la construction
Afin d’assurer le retour au plein emploi qualifié, seule base garantissant la santé économique du pays à long terme, la Bundesbank, ou la KfW, avec des pouvoirs accrus, doivent offrir des lignes de crédit pour l’investissement dans la maintenance et la modernisation, ainsi que la construction de moyens de transports de masse. Cela comprend l’entretien des routes et des ponts, la modernisation des canaux et l’approvisionnement en eau potable, la construction et l’entretien des écoles, hôpitaux et autres bâtiments publics.
L’orientation du programme Aufbau Ost [reconstruction de l’Est] doit viser la justice sociale et l’amélioration structurelle. Le transport routier doit diminuer proportionnellement en faveur de système de transport du type maglev ou CargoCap.
Pour garantir notre indépendance énergétique, il est grand temps de construire des réacteurs à haute température à lits de boulets, dont la sécurité est intrinsèque. En même temps, l’emploi de nouvelles technologies faisant appel à l’hydrogène permettrait de résoudre de manière propre et sûre bon nombre de problèmes.
En d’autres termes, nous devons revenir aux principes de l’économie physique et mettre l’intérêt général au-dessus de la recherche du profit privé.
Parallèlement à la réorganisation du système bancaire et de l’économie réelle, nous devons travailler à l’établissement d’accords à long terme avec d’autres nations, sur les mesures requises pour la réorganisation de l’ensemble du système financier mondial - un nouveau système de Bretton Woods - clé de voûte de la reconstruction de l’économie mondiale. Le gigantesque projet de développement des infrastructures planétaires connu comme « le Pont terrestre eurasiatique » donnera le cadre pour ce New Deal à l’échelle du globe, avec une attention particulière pour l’Afrique.
Eviter les erreurs du passé
Vu l’incompétence patente des autorités qui sont à l’origine de la crise systémique actuelle, par leurs actes ou leur négligence, des gens compétents doivent maintenant accéder aux leviers de commande. Il s’agirait de personnes initiées aux principes de l’économie physique et « d’économie nationale ». On en trouve parmi les cadres de notre mouvement, le Büso, ainsi que chez les scientifiques, les ingénieurs et les entrepreneurs du Mittelstand (des PME/PMI).
Si nous, Allemands, prétendons avoir appris une quelconque leçon de l’histoire, nous ne devons pas répéter les erreurs des années trente. A cette époque, ce furent les politiques d’austérité suscitées par la crise bancaire qui permirent ultérieurement à Hjalmar Schacht et Hitler d’accéder au pouvoir. Il va de soi qu’il existe toujours aujourd’hui des intérêts financiers, ces « puissances financières » comme Greenspan les nomme de façon si inquiétante, qui reprendraient cette voie avec enthousiasme.
C’est dans ce contexte qu’il faut situer la tentative de ce criquet géant de Wall Street, doté d’une fortune personnelle de 11 milliards de dollars ( ! ! !), d’acheter la présidence des Etats-Unis : Michael Bloomberg, véritable représentant de ces Robin des Bois à l’envers qui voudraient sabrer le niveau de vie des populations pour sauver les banques.
Aujourd’hui comme hier, nous sommes devant un choix : se soumettre à des politiques du type Hitler ou Mussolini, ou lancer une reconstruction inspirée par l’exemple de Franklin D. Roosevelt : un New Deal et un « nouveau Bretton Woods ».
L’Allemagne, en particulier, n’a pas le droit de refaire les mêmes erreurs !
[*] L’Agenda 2010, imposé en 2003 par le chancelier Schröder, a imposé des « réformes » conduisant à des coupes draconiennes dans la couverture médicale et les allocations chômage. HartzIV, devenu loi en 2005 a réduit sans pitié les allocations de chômage et a forcé les chômeurs de longue durée à accepter des emplois payé 1 euro l’heure pour le maintien de leur allocation.