24 juin 2008 (Nouvelle Solidarité) — Lyndon et Helga LaRouche étaient à Rome les 18 et 19 juin, au lendemain du référendum irlandais sur le Traité de Lisbonne et à la veille du vote parlementaire prévu en Italie sur la même question. Derrière un consensus de façade, la classe politique est en plein désarroi, le vote de ratification étant désormais inutile. Néanmoins, le lobby pro-UE, emmené par le président Giorgio Napolitano et soutenu par les grands médias et de puissants intérêts financiers, veut forcer la Chambre et le Sénat à ratifier le Traité en juillet. Une discussion est prévue au sein des commissions concernées et au moins un parti, la Lega Nord, a annoncé qu’il souhaitait un débat.
Dans ce contexte, M. LaRouche et son épouse ont ouvert une perspective prometteuse lors de leurs rencontres avec des dirigeants politiques, intellectuels ou religieux, en faisant le lien entre la résistance au traité de Lisbonne et le combat mondial pour défendre « les 80% les plus pauvres » de la population contre les effets de l’effondrement du système économique mondialisé. L’Italie a désormais une chance unique de s’affirmer, en rejetant clairement le projet de gouvernement supranational et dictatorial qui réduirait l’Europe continentale à « une colonie britannique dirigée de l’extérieur », selon l’expression de Lyndon LaRouche.
Le 18 juin, les LaRouche ont tenu une conférence de presse avec Lidia Menapace, sénatrice et ancienne combattante de la Résistance, sur le thème de la crise alimentaire mondiale. Bien que regrettant que la récente réunion de la FAO n’ait pas débouché sur des solutions à la crise, Mme LaRouche salua le fait que de nombreux pays aient refusé de capituler face à la faction libre-échangiste. La prochaine étape, dit-elle, consiste à mettre sur la table de la prochaine Assemblée generale de l’ONU, le combat pour doubler la production alimentaire mondiale, dissoudre l’OMC et lancer un New Deal mondial. L’Afrique, par exemple, le continent le plus touché par la crise alimentaire, reçoit l’aide de la Russie, de la Chine et de l’Inde sous forme d’investissements, alors que les Etats-Unis et l’Europe se contentent de se lamenter sur « l’expansion de l’influence de ces pays ». Helga Zepp-LaRouche soupçonne que le traité de Lisbonne soit à l’origine de cette inertie.
Toutefois, le rejet de ce traité par les Irlandais a lancé un message clair : les 80% les moins aisés de la population, qui sont les plus durement frappés par l’augmentation des prix, veulent que leurs gouvernements agissent pour les protéger. Si les partis politiques font défaut, ils se désintégreront, dit LaRouche. Notre travail est de « pousser les gens à s’organiser eux-mêmes politiquement » et à se battre pour changer le système. Quant aux Etats-Unis, les soixante prochains jours seront décisifs, estime LaRouche, parce que rien n’est encore décidé en ce qui concerne les investitures présidentielles démocrate et républicaine, et beaucoup de choses peuvent se produire, et se produiront, d’ici là.
La sénatrice Menapace se réjouit, quant à elle, de la défaite du traité de Lisbonne, qu’elle considère comme anti-démocratique. Quoi qu’en disent les chefs de gouvernement et d’Etat, ce texte est désormais trépassé et le processus de ratification ne peut se poursuivre, observa-t-elle. Elle polémiqua aussi contre ceux qui réintroduisent les idées de Thomas Malthus pour justifier la crise alimentaire, comme si elle était due à des causes naturelles et non humaines, et apporta tout son soutien à l’appel d’Helga Zepp-LaRouche pour supprimer l’OMC et lancer un effort pour doubler la production alimentaire mondiale.
L’ensemble de la conférence de presse a été enregistré par Radio Radicale (Cliquez ICI pour l’écouter). Plus tard dans la journée, les LaRouche ont abordé les mêmes thèmes à l’occasion d’une interview avec la télévision égyptienne, soutenant en particulier l’appel du président Mubarak à stopper la production d’agro-carburants.
Le 19 juin, les deux invités participèrent à une réunion informelle avec plusieurs membres de la Chambre dans une salle du Sénat, où il fut question de la crise systémique mondiale, des perspectives stratégiques autour des élections américaines et du débat sur le traité de Lisbonne. La seule solution viable serait de mettre tout le système actuel en redressement judiciaire, expliqua LaRouche, afin de remplacer le système monétaire britannique par un vrai système de crédit. Dans cette perspective, tout son mouvement politique aux Etats-Unis est mobilisé pour que dès septembre, le Parti démocrate ait un présidentiable ayant les qualités d’Hillary Clinton. Dans ce cas, estime LaRouche, nous aurons une chance d’influencer la présidence américaine qui, de concert avec la Russie, la Chine, l’Inde et d’autres pays, pourrait alors réaliser les changements internationaux nécessaires. Au cours de cette réunion, certains participants ont décidé de lancer des initiatives en faveur d’un nouveau système de Bretton Woods.